Il est difficile de décrire une existence comme celle à laquelle Vadim se consacre. Itération d’une avarice délirante, il suffoque de ses envies, victime d’une ambition démesurée qu’il se sait incapable de maintenir en cage. Vomis son arrogance sur les parjures et froisse les codes parce qu’il le peut, parce que c’est le signe des grands, des intouchables.

N’est pas Homme d’un seul visage, Vadim trompe pour le plaisir de tromper, tourmente pour se sentir supérieur, en contrôle. Vadim aux milles facettes, sa langue est fourche et ses paroles mensonge. Un esprit inconsistant, insaisissable, à l’identité changeante. On peine à saisir l’étendue de son influence mais Vadim fascine, joue de ses charmes et de ses vices pour s’infiltrer dans l’existence d’autrui et s’en défaire après avoir dessiné son portrait sur les murs.
Parce que Vadim est une entité capricieuse qui se lasse, qui ne s’ancre que rarement en un point et qui souffre d’un besoin compulsif d’exister à travers les autres, lui qui s’avère parfaitement incapable de combler ce vide laissé au départ de son frère.

C’est un spectre qui dévore les ambitions de ses partenaires, qui consume les passions pour les faires siennes, avant de finalement les abandonner pour vivre une vie nouvelle. Se complet dans un amour éphémère, une curiosité capricieuse et un abandon éternel.
Inapte à combler son propre vide mais aussi impropre à faire disparaître celui qu’il laisse chez ses proies après son passage, le spectre passe de l’affection à l’intolérance, de l’admiration au désaveu.
Il se nourrit de l’envie passagère, du moment précaire, succinct.

L’esclave d’aucun code, d’aucun dieu, il se berce d’une douce mélodie indistincte, si proche et si lointaine.
Une ode à la passion déchaînée, de la chaleur d’un sourire au mépris d’un regard, d’une langue contre l’épiderme d’un partenaire à la pointe d’une lame qui se loge dans ses organes.
De la naïveté à l’horreur d’une réalisation.
De la résignation à la haine.
Au renouveau, au cycle.
Vadim c’est tout ça et plus encore.