L'idée de menacer Laurie ne t'avait jamais traverser l'esprit. Mais à le voir, là, maintenant, le menton fier et le regard chamailleur tu réalises que, oui, tu le menaces et tu prends du plaisir à cette lutte d'un autre genre. Prendre ta place dans son entièreté était la chose la plus insolente que tu n'aies jamais faite avec lui. Tu le regardes et tu aimes ce combat. L'idée d'être un chat aux griffes acérées te plaît plus que d'être un véritable Lion.

— Parce que tu n'en a pas envie ?

Des questions, rien que des questions, parce que tu ne veux pas donner de réponse. Quelque part, lui avouer que tu resterais, qu'il te désire ou non, serait une échappatoire offerte et qu'il ne mérite pas. Laurie est comme le vent, prêt à s'engouffrer dans toutes les failles. Le statut de vagabond lui va trop bien pour que tu n'en sois pas piqué. Mais toi aussi, tu es vent, Octavio. Alors tu sais comment le capturer. Tu cueilles ses lèvres, appuies le baiser comme une provocation avant de brusquement appuyer ta paume contre sa poitrine pour le caler dans le fond du fauteuil.

— Reste.

Tu ne prends pas la peine de lui faire savoir si c'est un ordre ou non. Tu te penches à son oreille, souffle d'un ton aussi enjôleur que le sien.

— Ou plutôt fait moi rester. Aime-moi, adore-moi, montre moi comme tu es fort, vagabond.

Tu glisses tes lèvres contre sa nuque, appuie ton corps contre le sien, dans une approche moins chaste. Et comme tu lui en veut de te faire languir, tu vas piquer ce qu'il a, tu en es sûr, toujours conservé. Tu remontes ta bouche lentement contre son oreille, amoureux empressé lorsque tu le provoque, tes doigts contre sa peau que tu viens caresser.

— Je pensais que de nous deux tu étais le plus grand.