Une main lasse sur ton visage, un œil à ton horloge mural. Peut-être as-tu dormi trois heures, peut-être un peu plus. Tu maudis tes mauvaises habitudes : tu t'es encore endormie à ton bureau et ton dos te le fait payer. Tu te redresses dans une grimace, contemples sur le bureau les nombreux pense-bêtes et papiers éparpillés un peu partout. Des listes, des rapports, tout ce que le Sender demande. Tu te masses les yeux, jettes un nouveau regard sur l'horloge murale. Tu as encore le temps, tu ne vois sa seigneurie que dans l'après-midi.

Tu balayes ton appartement du regard et te décides à sortir. L'air est bon et les rues sont propres. Ashever est une fière et grande cité, tout y est ordonné. Dans la rue, on t'adresse des saluts discrets que tu rends avec un sourire doux et patient. Ton regard se lève vers le ciel, vers là où tu as vu pour la première et dernière fois ton dieu. Ici, tu es un élu. Et tu penses à lui, penses aux dernières paroles de l'Eternel. Il fallait faire mieux. C'est ce que tu fais. Que les Astres te regarde : tant qu'il existera des hommes comme Ian Carter et des nations comme Greygarde, jamais le monde ne sera en paix. Tu es un élu. Un enfant de la terre sainte. Tu avais mal vécu la chute de Tempelhelm mais tu avais commencé en comprendre qu'elle n'était pas anodine. Peut-être vous avez-t-on amené en bas pour, fier des leçons tirées de la guerre contre Eclipse, guider un peuple depuis longtemps oublié. Tu baisses les yeux, comme à chaque fois que tu penses à tes ambitions tu penses à Laurie. Ton cœur se serre, tu es amer. Et peut-être qu'Omni a décidé de te mettre à l'épreuve aujourd'hui. Car tu le vois, lui.

— ... Laurie.

Tu dévisages en silence ses boucles blondes, l'éclat dans ses yeux. Et comme à chaque fois, depuis qu'il t'as dit qu'il ne te suivrait pas, s’entrechoquent en toi frustration et excitation. Le voir te fait autant de bien que de mal. Tu t'approches de quelques pas, les mains jointes dans ton dos dans une posture qui était la sienne autrefois. Tu es devenu son parfait reflet, le parfait reflet du héraut de l'air.

— De nouveau en mission pour le compte d'Isthar ?

À la manière des hypocrites tu lui souris, pourtant tu transpires l'amertume.

Tu serres la mâchoire, contiens ta frustration. Vous vous tenez aussi droit l'un que l'autre, comme deux adversaires. Des adversaires ! Tu lui en veux. Tu lui en veux tellement. Où est votre bonheur ? Où sont ses bras ? Son indifférence de façade te touche et ça se voit. Tu fermes brièvement les yeux et t'impose de souffler doucement.

— Bonne réponse.

Tu relèves les yeux vers lui.

— Je vois que les leçons d'Isthar ont bien été apprises. Toi aussi, tu t'es habitué à ta nouvelle vie.

Loin de toi. Loin de vous. Une vie qui t'es étrangère où tu tiens la place de l'inconnu plutôt que de l'allié. Sans doute aurais-tu préféré être l'ennemi. L'indifférence te tue. Autour de vous les gens marchent. Vous vous êtes statiques. Le temps presque suspendu. Tu le supplies une seconde du regard d'avoir un geste, ne serait-ce qu'un sourire pour toi. Mais il n'y a rien. Ses reproches dissimulés t'agacent.

— Je mène mes tâches à bien, comme je l'ai toujours fait.

Pourquoi n'est-il pas avec toi ? Pourquoi ne t'as-t-il pas suivi. Vous vous affrontez une nouvelle fois en silence. Il te manque. Le voir si près et pourtant si loin est une souffrance. Si tes vents pouvaient te déchiqueter et abréger tes souffrances, ils l’auraient déjà fait.

— Qu'est-tu venu faire ici ? La ville est grande et je ne suis pas assez romantique pour croire aux coïncidences.

Hilarant quand tu le penses ton âme-sœur. Serait-il venu te voir ? Même si c'était le cas, tu doutes qu'il te le dise. Ça te ferait trop plaisir.

Comment ose-t-il ? Parler d'Omni. Parler de foi. Parler d'Isthar. Comme-ci c'était l'égaré de toute cette histoire. Tu sens la colère montée, l’offuscation t'étrangler. Son sourire cruel te donne des envies meurtrières que Ian Carter lui-même ne pourrait déclencher. Comment ose-t-il ?

De quelques pas, tu réduis la distance entre vous pour te planter devant lui aussi furieux que menacé. Les mains solides jointes dans ton dos tu l'assassines du regard. Comment ose-t-il ?

— Omni m'a appris la loyauté et la constance. Deux qualités qui te manquent.

Il t'a quitté.

Tu siffles entre tes lèvres des mots blessants. Toi aussi tu peux te faire cruel.

— Audacieux de me dire que je suis perdu quand tu es celui qui a perdu une bénédiction. Moi, j'en ai reçu une.

A-t-il oublié ? Toi aussi, tu es désormais marqué. Tu le défies du regard. Il t'a blessé, tu lui renvoies juste le coup. Tu te recules. L’amertume a ton palais ne disparaît pas. Ça te tue de vous voir comme ça. Mais il te pousse. Il te force. C'est lui. C'est toujours lui.

— Je te connais assez pour savoir que tu ne perdrais pas ton temps à me chercher pour m'insulter. Alors quoi ? Est-ce comme ça entre nous désormais ? Il suffit que tu croises mon regard pour m'en vouloir ?

Tu secoues la tête.

— Tu avais ta place ici. Tu pourrais toujours l'avoir.

— Je n'ai pas oublié d'où je viens.

Ton regard passe sur la ville. À bien des égards, la capitale d'Arkmere te fait penser aux rues blanches de Tempelhelm. Elle te fait penser à ce que tu t'étais engagé à construire, il y a une éternité de cela, lorsque Omni avait encore un sens pour tous et que Bomei était encore debout. Tu avais des rêves, Octavio. Ils étaient nombreux. C'est peut-être parce que tu n'as plus personne avec qui les partager que doucement tu bascules.

— Tu ne devrais pas faire le fier. Ta pseudo liberté, c'est à moi que tu la dois.

Tu fermes brièvement les yeux, souffles. Tu es fatigué de te battre mais tu n'autorises ni à céder à la colère, ni à rendre les armes. Alors quelle option te reste-t-il ? Si ce n'est encaisser.

— J'étais là à chaque seconde. À chaque fois que tu t'égarais, j'étais là pour te retrouver. À chaque fois que tu étais en danger, je suis venu te sauver. Je ne t'ai jamais tourné le dos, pas une seule fois. Tu veux savoir ce qui compte pour moi, Laurie ?

Tu le regardes, une lueur blessée et lasse dans le regard. Tu désignes de la main la rue blanche.

— On avait un rêve.

Et à le voir, tu as l'impression qu'il l'a oublié.

— Mais dès que tu en as eu la possibilité, tu as préféré tourner des talons pour venir t'allier à la traîtresse responsable de la mort de Galmort Steinhart et de la chute de Tempelhelm.

Chute qui a tué ta mère. Isthar avait provoqué les dieux et ça avait coûté la vie de tous, sauf la sienne.

— On avait un rêve, Laurie.

Tu baisses brièvement les yeux, avant de les relever vers lui.

— Ce n'est pas ton besoin d'accomplissement que je déplore, mais le fossé que tu n'as de cesse de creuser entre nous sans l'assumer.

Le regard à son dos, tu laisses ton regard tomber au sol et compter le nombre de dalles qui vous sépare, maintenant. Deux. Si tu recules, que tu mets entre vous trois dalles de distance, est-ce qu'il restera là, est-ce qu'il avancera pour que trois deviennent quatre ? Est-ce qu'il reculera pour que trois deviennent deux ? Ah. Tu es triste. Triste, mais trop hargneux pour simplement oublier.

— Pour aller où ? Pour faire quoi ?

Tu relèves vers lui un regard infiniment triste.

— Je rêve encore, Laurie. Je rêve pour elle.

Pas pour lui. Plus pour lui. De toute façon, ça lui importe peu. Tu esquisses un sourire, souffle, amusé, en secouant la tête, comme au souvenir d'une bonne blague.

— Personne ne te demande de prier, que tu pries ou non m’indiffère Tu aurais pu rallier éclipse que je t'aimerai quand même... Oh, attends.

Et là, seulement là, tu recules d'un pas. Trois dalles.

— Il me navre de voir qu'on ne trouvera pas de terrain d'entente.

Trois dalles. Trois horribles et meurtrières dalles. Tu joues avec ta mâchoire, laisses l'amertume te cueillir, passer de tes pieds jusqu'à ta gorge.

— Méprise ce que je fais ici, Laurie. Au moins, j'agis. Quand j'en aurais fini il n'y aura plus que l'unité et la paix.

Tu comptes à nouveau les dalles, reste fixé sur elle. Bientôt, elles seront au nombre de quatre. Puis de cinq. Puis de six. Laurie, ne reculera pas. Trois de ne deviendra pas deux. Ne deviendra pas un. Et ça te fait mal. Trop mal.

— Quoi qu'il en soit, c'était bon de te voir.

Et tu aimerais qu'il te contredise, qu'il ne te dise pas au-revoir. Mais voilà, si tu avais eu l'occasion de devenir romantique, tu recules, laisses les dalles devenir quatre. Tu rêves de voir les pas de Laurie les réduire. Mais tu lèves les yeux vers lui et tu penses qu'il ne le fera jamais. Tu aimes un homme beaucoup trop fière et qui n'as été capable d'esquisser un geste pour vous que lorsque votre ville tombait.

C'est donc comme ça. Tu te forces à arracher ton regard de son dos. Tu manques de rigueur et de courage. Il faut savoir dire au revoir, cette séparation n'est rien de plus qu'une petite entaille. T'en mourra pas. Peut-être même que d'ici quelques mois, tu ne ressentiras plus rien. Intérieurement tu ris, qui y croit ?

Tu vas pour reculer de nouveau et lui tourner le dos. Puisque tu n'as plus rien à dire, autant retourner à tes tâches, le travail et l'ambition te feront oublier ce que tu sacrifies pour tes causes. Mais voilà, le vent se lève, il pousse sur ton dos et tu fronces les sourcils. Lorsque Laurie se retourne, tu lui en veux. Tu pensais le vouloir romantique mais au final, c'est pire.

— Quoi encore ?

Tu considères sa main qu'il te tend, lève les yeux sur son visage. C'est maintenant qu'il se réveille ? Tu entends. Tu ne sais pas quoi dire. Aussi tendu qu'en détresse.

— Vraiment ?

Tu l'affrontes du regard, cherches à déceler en lui la sincérité ou malice. Ça dure quelques secondes que tu passes à laisser tes yeux glisser de ses doigts blancs à ses boucles blondes. Puis enfin, tu laisses tes épaules s'affaisser.

— À chaque fois que je songe à mon rêve je songe à ce qu'il me coûte et j'ai peur que tu me détestes.

Tu tends la main, tes doigts à quelques millimètres des siens.

— Je dois essayer, Laurie. Est-ce que tu comprends ? Je ne peux pas ne pas au moins essayer.


Tu souffles, laisses le bout de tes doigts frôler les siens. Tu observes vos peaux se toucher en silence, observe tes doigts caresser doucement, presque imperceptiblement la courbe de sa main.

— Alors ne me déteste pas. Je n'aurai pas la force de te détester en retour.

Tu écarquilles légèrement les yeux. Bas-toi. Dans sa bouche, ça revêt une bénédiction qui t’allège d'un poids à défaut de le ramener près de toi. Il ne te déteste donc pas. Tu cherches une once de mensonge dans ses yeux, mais tout ce que tu vois c'est le haussement doux de ses épaules et la paix dans ses traits. Tu ne comprends pas, tu ne peux pas comprendre. Ton cœur est encore à la guerre et lui semble... Libre.

Tu as la vague conscience d'être au milieu de la rue. Pourtant, tu ne fais rien pour reculer. Tu le laisses approcher, laisses ses lèvres glisser sur les tiennes alors que ton cœur accélère et qu'enfin tes muscles se détendent. Tu entrouvres les yeux, glisse une main contre sa joue. Tu ne le laisses pas repartir, garde ton visage proche du sien. Tu te rends compte d'à quel point le vide est grand lorsqu'il n'est pas là.

— C'est ce que je vais faire.

Tu peux le voir, ce monde idéal. Une seule est même bannière, Ian Carter châtié, la paix d'Omni retrouvée. Tu baisses tes yeux une seconde avant de les relever.

— Je ne dois voir le Sender que dans quelques heures.

Tu jettes un regard sur la rue, descends ta main pour prendre la sienne.

— Tu as bien quelques minutes pour un café.

Tu presses sa paume, le regard agité.

— Je ne te garderais pas longtemps, je te le promets.

Tu te persuades qu'il va dire oui, tout en craignant qu'il ne dise non. Ce serait bien votre genre de vous tourner autour pour vous quitter brusquement. Tu crois que tu ne lui en voudrais même pas, quelque part grappiller en peu de miettes de vous c'est bien plus que tout ce que tu as eu depuis la chute.

Tu hoches la tête et te détaches de lui pour l'inviter à te suivre. Les mains dans le dos dans ces rues pavées et clairs. Ton bâtiment est modeste. On t'a proposé plus grand mais tu as refusé. Tu appuies à ton étage pour le faire pénétrer dans un appartement simple mais propre où tout est rangé et où des fleurs et cadre viennent donner à l’ensemble un aspect chaleureux, similaire à celui d'un foyer familial. Tu lui désignes le porte manteau à l'entrée. Sur le mur, une photo de ta mère toi et Laurie, lorsque vous étiez encore jeune. L'un des seuls vestiges intact que tu as pu sortir des décombres de ta maison. Tu te tournes vers lui, le dévisages quelques secondes. Avec son air de voyageur, tu lui trouves une beauté plus brute, plus vraie. Et tu songes à quel point il a changé et toi aussi. Tu te racles la gorge, détournes le regard, pudique.

— Je t'en prie, un vêtement est un vêtement et je ne suis pas le roi de cette cité.

Tu glisses un regard vers lui.

— Pour toi je suis Octavio, simplement Octavio.

Tu te détournes pour gagner la petite cuisine ouverte et sortir une bouilloire et des feuilles de thé. Tu t’attelles à tout préparer, ton bureau est en désordre, Laurie pourra remarquer des similitudes troublantes entre ton ancien foyer et celui-ci. Comme-ci tu voulais limiter au maximum tout ce qui pouvait te rappeler le changement.

— Fait comme chez toi. Du sucre ? Du miel ?

Tu apportes deux tasses fumantes que tu poses devant lui. Tu regardes ton appartement secoues la tête.

— À quoi tu t'attendais ? Je laisse l'extravagance aux Carter, je ne prends que ce dont j'ai besoin.

Le thé est chaud, tu n'as de cesse de poser tes yeux sur lui. La scène est à la fois irréelle et troublante tant elle est un écho de ce qui avait pu exister avant.

— Tu ne peux pas parler de tes missions, mais tu peux au moins me dire où tu dors. Est-ce que tu as un chez-toi ?

Est-ce que si, un jour, tu venais à templehelm, vous pourrez habiter ensemble ?

— Ça te va bien... La barbe.

— Ça ne te manque pas ? D'avoir un véritable chez toi, je veux dire.

Tu le savais capable de se contenter de peu, mais tout de même... Tant de changement ! Et pourtant, quelque part, si ça t'effraie ça te rassure aussi. Tu te savais constant et loyal. Omni te pardonne, mais tu y mettais un certain ego. Tu constates que malgré tout, ton cœur l'aime toujours. Ainsi donc, tu es encore constant.

— Non, ça te va très bien.

Tu laisses tes doigts glisser contre la tasse.

— Ça m'énerve, tu sais. Maintenant j'ai l'impression que tous peuvent te voir comme moi je te voyais.

Tu ne développes pas plus, autant par pudeur que par lâcheté. L'idée te traverse qu'il pourrait prendre amante ou amant et que tu n'aurais, quelque part, rien à lui reprocher. Il t'aime, mais l'amour n'avait jamais été vecteur de chaîne. Non, il t'aime, il ne ferait pas ce que tu refuserais de lui faire, si ? C'est étrange, tu ne crois pas en ce que tu dis. Tu lui fais confiance, sans lui faire confiance. Ou peut-être est-ce de toi que tu doutes. Tu pressens que tu chemines sur un chemin qui loin de vous rapprocher vous éloignera. Mais il faut bien que quelqu'un fasse les choses. Le moindre mal, voilà ce en quoi tu as commencé à croire. Pourtant, l'idée de le perdre t’écœure.

— Non en effet.

Tu poses ta tasse et te lèves.

— Mais ça n'empêche qu'on puisse travailler ensemble. J'aurai besoin du numéro d'Isthar.

Une idée vient de germer en même temps que celle de te rassurer quant à ta capacité à le garder. Tu contournes la table basse pour lui faire face. Lentement, tu viens gagner ses genoux, prendre place contre lui.

— On peut s'apporter, l'un l'autre. Comme autrefois.

Ce n'est pas toi qu'il dit et tu sais qu'il a raison. Le bon, le juste Octavio aurait attendu en face de lui, sagement assis, à se contenter de ses sourires comme d'une fin en soit. Mais le bon, le juste Octavio en a marre. Le bon, le juste Octavio, a l'estomac qui grogne autant de douleur, de frustration, que d'ambition. Le bon, le juste Octavio, n'est plus patient, n'est plus une ombre. Le bon, le juste Octavio, à besoin d'asservir pour se faire asservir de nouveau.

— Non, tu as raison.

Tu souffles, proche de lui, notes sa main à ton dos, notes comment il te regarde, notes comment il te presse contre lui tout en détournant la tête pour se dérober à un potentiel baiser. Et tu te sens puissant. Et tu aimes, tu crois, l'idée d'être puissant face à lui. Alors avec une honnêteté écrasante tu lui dis.

— D'habitude je me serais contenté d'une simple discussion et j'aurais dit que ça m'allait, j'aurai même souri chaleureusement lorsque tu aurais passé la porte sans que rien ne se soit passé.

Tu souris, glisses tes doigts à son col, sans savoir si tu veux le remettre correctement ou le froissé d'avantage.

— Je ne vais pas te revoir avant longtemps et je ne suis plus assez sage pour accepter de te laisser partir plein de frustration.

Tu te redresses un peu, glisse ton nez contre le sien, cherche sa bouche sans la chercher.

— Je te veux.

Et c'est sincère.

— Et je pense que tu me veux aussi. Parce que tu ne donnes peut-être pas grand chose Laurie, mais tu ne seras jamais prêt à me laisser partir.

Tu te presses contre lui, frôles sa bouche de tes lèvres.

— Je te volerai ce numéro plus tard, là, je ne souhaite pas parler business.