NAISSANCE : Sila est la troisième d’une fratrie de quatre enfants : ses frères Elisha et Ilyas, âgés de cinq et trois ans à sa naissance, et Yasmeen, qui viendra au monde deux ans plus tard. Elle voit le jour dans une famille aimante et soudée. Son père, Youssef (natif de la Terre), est architecte, sa mère, Zohra (native du Feu), a longtemps travaillé pour la société en charge des monorails de Tempelhelm, avant de devenir mère au foyer à la naissance de sa fille. Dépendants essentiellement des rentrées d’argent de Youssef, ils se sont construits un cadre de vie moyen, fait de débrouilles et d’économies, pour pouvoir vivre le plus convenablement possible.
ENFANCE : Sila passe le plus clair de son temps dans les pattes de ses frères, qui l’initient très tôt à toutes sortes de jeux et de sports. Ilyas, particulièrement, s’amuse à lui lancer des défis à tout va, que la petite fille ne refuse jamais. Grimper aux arbres, aller se cacher dans l’arrière-boutique de l’épicerie du coin, rien n’arrête Sila. Il est vite évident que tout comme Ilyas, elle a besoin de se défouler. Vive et bruyante, c’est le genre d’enfant qui fait sourire les adultes autant qu’il peut très vite les agacer. Son père, né du signe du Taureau tout comme elle, a une pratique très sereine de la religion, qu’il exprime essentiellement dans le cocon de sa maison. Il remercie Taurus et Omni chaque jour pour sa petite famille et le confort qu’ils luit ont accordé. C’est une habitude qu’il transmettra à sa fille, tandis que Zohra, elle, a plutôt l’habitude de se rendre au Temple une fois par semaine. Enfant, Sila l’accompagne, curieuse de tout le cérémonial consacré aux astres. Du haut de ses huit ans, elle se représente les astres comme des oncles et des tantes bienveillants ou grondeurs, de belles déesses surpuissantes ou des barbus sévères, qui la fâchent si elle fait des choses répréhensibles. Son imagination est fertile et elle se créée ses propres histoires et ses propres rituels.
10 ANS : Véritable garçon manqué, elle ne vit que pour s’amuser et jouer au Powball. Ses frères l’y ont initié et elle adore. Elle développe avec eux le goût du sport collectif et l’envie de gagner. Toujours gagner. Un peu trop. Plus d’une fois elle s’énerve et va bouder après une défaite face aux autres enfants du quartier. En parallèle, Omni, Taurus et les astres sont devenus comme les confidents de sa propre vie, sa propre histoire. Là où d’autres de son âge en parlent avec révérence et gravité, elle a des questions, des remarques pertinentes et fait même des blagues avec les uns et les autres, leur assignant des personnalités semblables aux traits de caractères qu’on leur connaît… et si elle sait tout ça, c’est grâce à Elisha, souvent fourré dans ses livres, qui n’hésite pas à le lui expliquer, ou répondre à ses interrogations quand il le peut, du haut de ses quinze ans.
12 ANS : Elle a douze ans et trois mois lorsque la marque de Taurus apparaît à l’arrière de son pied droit. Pour Sila, tout change à partir de là. Elle est guidée au temple où le Gardien lui explique qu’elle a été choisie par Taurus pour être sa représentante. Il insiste sur l’importance de ce rôle et sa responsabilité envers son astre, Omni et Tempelhelm. Elle ne le comprend pas forcément de suite, mais elle saisit bien que maintenant, ce n’est plus simplement « sa propre histoire », sa petite bulle de croyance entre elle et les dieux. Ils l’ont entendue et ça va au-delà. À la fierté se mêle alors une assurance : elle a été choisie, elle n’est plus comme tout le monde.
13 ANS : Ce sentiment mettra du temps à s’atténuer, mais à peine une dizaine de mois après avoir reçu la marque, l’ancien Héraut de la Terre, représentant de la Vierge, décède, et elle est conviée au temple de Omni pour participer au test. Il faut l’admettre, dans les jours qui précèdent ce moment, elle a la tête qui tourne et tout le monde ne lui parle plus que de ça. Sa mère imagine monts et merveilles, gloire et richesse : sa fille Héraut de la Terre ! Cela ne se fera pas, c’est bien Galmor Steinhart, petit-fils du précédent Héraut qui est choisi. Sila sort de tout cela déçue et amère… Seule dans sa chambre, elle n’aura de cesse de s’excuser auprès de Taurus, estimant ne pas avoir été à la hauteur. A partir de là, elle va s’affirmer d’autant plus et se fixer des objectifs élevés.
ADOLESCENCE : Période complexe que l’adolescence… et dans la tête de la jeune Sila, beaucoup de choses se mélangent. Elle s’intègrent aux groupes tout en s’appliquant à être différente. Car elle l’est. Certains diront qu’à cause de sa coupe afro, « Madame la représentante de Taurus » ne passe plus les portes. Pas qu’à cause de sa coupe afro, bien sûr. C’est puéril mais ce titre qu’elle chérit est à la fois une couronne qui brille et un poids compliqué à appréhender pour la jeune fille. D’autant qu’en parallèle, elle découvre sa féminité et se transforme petit à petit en femme, toujours sportive, toujours gourmande et énergique, elle fait plus attention à son apparence, à ses habits, et comprend vite que pour atteindre ses rêves, elle devra travailler dur. Elle n’est l’héritière de personne, sa famille n’a pas de coffre-fort caché dans sa maison, et l’argent ne tombe pas du ciel.
16 ANS : En parallèle du Powball qu’elle pratique en tant qu’espoir, en club, on lui conseille de se mettre au théâtre. Pour se canaliser, poser sa voix, sa respiration, garder son sang-froid, ainsi de suite… elle essaie et découvre un autre terrain de jeu. Si on s’y défoule, ça n’a rien de comparable au Powball. Elle s’y fait des amis, elle s’y amuse. Sur les planches comme en cours, elle n’est pas de celles qui restent longtemps en place. Elle a besoin de bouger, toujours. Sa mère intègre une association d’entraide aux gens défavorisés, et lorsqu’elles en ont l’occasion, Yasmeen et Sila l’accompagnent. Cette expérience lui fait prendre conscience que s’il y a des gens mieux lotis qu’eux, il y a d’autres qui ont bien moins encore… C’est à cette période qu’elle apprend l’existence de sa cousine, Diana-Maria, un peu par hasard. Une des personnes aidées par l’association apostrophe Zohra, un jour : « Vous êtes une Wright, non ? », et tout part de là. Sans vraiment en cacher l’existence, sa mère ne s’est jamais vraiment attardée sur sa sœur aînée… c’est alors que Sila en apprend l’existence et la réputation. Apparemment, cette tante inconnu a ouvert un orphelinat dans l’Understadt, et qu’elle aurait tourné folle… Depuis, Sila s’interroge sur cette Diana-Maria, qu’elle imagine faire sa vie dans les bas-fonds.
19 À 20 ANS : Un des amis qu’Elisha s’est fait lors de ses études à la fac, Basile, entreprend de monter une pièce de théâtre dont il est l’auteur. Elle a déjà croisé le dramaturge à plusieurs reprises et se retrouve à incarner l’un des personnages. C’est une expérience génial, d’autant que la pièce est clairement contemporaine et engagée. Basile est exigeant, fait de son mieux pour la diriger malgré le trop-plein de Sila qui s’exprime, sur les planches. La troupe aura l’occasion de la jouer plusieurs fois, et elle en garde un souvenir génial, et des répliques lui reviennent encore, parfois. Si Basile aurait souhaité qu’elle fasse carrière sur scène… Sila fait le choix des terrains de Powball. Elle sait qu’il lui en tient rigueur, qu’elle l’a déçu. Tant pis. Depuis, elle le croise de temps à autre, Elisha et Basile étant toujours très amis.
20 ANS : Repérée pour ses qualités de défenseuse, Sila est approchée par des recruteurs qui lui proposent de la former, sur deux ans, pour devenir joueuse pro de Powball. Elle accepte, bien évidemment, et en parallèle continue son boulot de serveuse.
20 À 22 ANS : La formation en question est financée par Nosalimentos, et durant ses deux ans, elle a eu l’occasion de faire ses preuves. Son objectif ? Gagner la coupe du circuit pro de Powball. Elle n’a aucun problème à l’affirmer à quiconque veut l’entendre et s’épanouit en tant que joueuse. Elle signe alors pour rejoindre l’équipe des Riverflow.
23 ANS : Elle devient marraine de Powball for all et participe à l’organisation d’un tournoi de Powball pour les enfants de la cité Haute et de Bomei, afin d’aider à l’insertion par le sport.
24 ANS : Si son avenir sportif semble tout tracé, sentimentalement parlant, c’est la roulette. C’est simple : elle rencontre que des connards ou des types dont elle se lasse… (soupir) Ce qui ne l’empêche pas d’enchaîner les rencontres, pour le plaisir. Avec un grand P.
26 ANS : Le championnat de Powball est devenu de plus en plus compétitif. Un jour, elle est convoquée par Helsinki Dunwich, le nouveau PDG de Nosalimentos. Ce dernier lui fait clairement comprendre qu’il croit en l’équipe, et compte sur elle pour mener les Riverflow à la victoire. Avec un mécène pareil… pas de pression, surtout. Pas de pression. Elle croit en la force de Taurus pour la guider vers la victoire. Cette saison sera la bonne, oui ! Les Stormgoal vont mordre la poussière, cela ne fait aucun doute… Ou presque. Durant cette année 2000, le championnat s’interrompt à plusieurs reprises. Les équipes ne peuvent pas fermer les yeux face à ce qui se passe en dehors des stades. Les tensions dans Bomei District, les attentats de Neptunia Harbor et l’explosion en bordure de Terra Forma… le monde n’est pas un jeu de Powball, et sa responsabilité en tant que Représentante lui revient en pleine poire. Elle ne peut pas s’enfermer dans sa bulle, elle doit agir, elle aussi, à sa petite échelle et reprend plus activement le chemin du Temple de la Terre, pour voir si elle peut aider, d’une façon ou d’une autre. La remise en cause d’Omni et des astres lui semble inconcevable et elle soutient fortement l’idée d’éradiquer la menace Nemesis, qui a fait tant de mal aux habitants de la cité, de son point de vue.