1965 6 ans – La foi a une place très importante dans son foyer et Auguste est lui-même très croyant. Sans être le plus doué pour la prière, il respecte les Dieux et récite du mieux qu’il peut les différents apprentissages qu’il reçoit de ses parents. Pour certains dans la société, ils sont des sortes de fanatiques, pas violents pour un sou, mais tout de même, ils ont une vision archaïque de la famille et n’aiment guère que l’on critique leurs méthodes pour éduquer leurs deux enfants. Les deux enfants ne sont pas particulièrement stigmatisés, fort heureusement.
1969 10 ans – L’enfance d’Auguste se poursuit, il apparaît alors qu’il ne représente pas cette image de justesse et d’austérité, inhérentes à son signe de Terre. Au contraire, il est plutôt coquin et joueur, prompt à l’amusement et au sarcasme (tout cela de manière modérée, évidemment, il n’est encore qu’un petit garçon). Ses parents tentent vainement de le réfréner, préférant le voir studieux, dévoué pour les Dieux et véhiculant une image de bonne éducation. Voyant leurs efforts vains, ils se complaisent à se dire qu’en gagnant en maturité, il deviendra un jeune homme plus pondéré.
1977 18 ans – À l’issue de son cursus scolaire, Auguste s’oriente vers une formation pour travailler dans la sécurité. Son esprit vif et sa paresse pour être le plus intelligent ne lui permettent pas de faire de grandes études. Fort heureusement, ce n’est pas son désir. Son corps athlétique et ses capacités d’endurance font de lui un très bon candidat. Un an plus tard, il réussira haut la main et décrochera son premier emploi dans la sécurité d’un hôpital du groupe Elyon.
1981 22 ans – Rencontrer le Héraut de la Terre et se voir proposer une opportunité en or, il n’y aurait jamais cru. Il est ambitieux, mais de là à ce que sa vie change aussi rapidement, il n’y songeait même pas. Le Héraut, déjà avancé dans l’âge, sembla porter en lui une confiance aveugle et à coup de « travail en or » et d’« opportunité qui ne se représentera jamais », Auguste entra à son service. Son travail ? Rien n’était clair, quelques contrats de confidentialité signés, beaucoup de fierté dans le regard de ses parents, ravis de savoir qu’il venait de s’assurer une position pérenne et enviable. Ce que l’on avait oublié d’omettre, c’était que pour exercer ce poste honorable, il lui faudrait survivre à de terribles expériences. Jamais feu le Héraut ne lui avait parlé de ces « détails », il aurait peut-être réfléchi à deux fois s’il avait su que ses chances de survie étaient si minces. Fort heureusement, le Héraut eut du flair en sélectionnant Auguste qui avait survécu, contrairement aux autres sujets, issus de la racaille de l’Understadt. Quant au travail inespéré, il s’agissait ni plus ni moins de devenir le bras du Héraut de la Terre.
1982 23 ans – Jeune et fougueux, pourtant Auguste prend très à cœur sa tâche de bras droit. Mieux encore, il apprend beaucoup de son aîné pour qui il ressent un profond respect. La sagesse du Héraut lui permet de mieux gérer sa capacité à se téléporter, bien que ses tentatives ne soient pas toujours une réussite. Auprès du Héraut, Auguste se sent responsable et digne et est source d’une grande fierté dans sa famille.
1987 28 ans – Le Héraut de Terre est mort, vive le Héraut ! La succession se déroule, alors qu’Auguste est en deuil, ayant perdu à la fois son patron, à la fois son modèle. Fraîchement désigné pour reprendre le rôle, Galmor devient le nouveau Héraut de la Terre. Le hasard ou les Dieux faisant bien les choses, il est le petit-fils de feu le Héraut et Auguste le connaît déjà un peu, l’ayant rencontré à plusieurs reprises. C’est donc tout naturellement qu’il conserve sa position de bras droit et qu’il assure son allégeance et sa loyauté à Galmor.
1988 29 ans – Voilà un an qu’il est le bras droit de Galmor. La différence d’âge se fait parfois ressentir, pourtant les deux parviennent à s’entendre. Auguste prend à cœur de devenir un fin conseiller et d’honorer ce titre qui lui a été accordé. Reconnaissant et loyal, il jure fidélité au Héraut. Il est parfois difficile de communiquer, tant l’un est renfermé au sujet de ses émotions et avare de paroles, et l’autre est extravagant et prompt au moindre jeu de mots.
1989 30 ans – La nouvelle tombe et ravie ses parents et Violet, son aînée d’une année, est fiancée. La famille a déjà eu le loisir de rencontrer Saul et, plutôt que de jouer au caïd et de faire fuir le promis, Auguste l’a accueilli tout naturellement, les bras grands ouverts, un sourire un peu coquin sur les lèvres, prêt à faire quelques blagues bien grivoises (mais pas trop, il s’agit de sa sœur après tout). Cet événement laisse tout le loisir à Auguste de vivre sa petite vie. Il le sait, une fois mariée et partie du foyer, car c’est ainsi que cela se déroule chez les Havilliard, ses parents n’auront d’yeux que pour lui. Maintenant qu’il a un travail honorable et une position idéale dans la société, il devra également quitter le foyer et fonder sa propre famille. Prétextant qu’il veut faire plaisir à ses parents, il sort beaucoup, fréquente tantôt des femmes, tantôt des hommes. Cela, il se garde bien de le répéter, car deux hommes ne risquent pas d’avoir d’enfants naturellement et cela serait un crève-cœur pour sa mère qui désire le voir avec une épouse et des enfants de son sang.
1991 32 ans – Le mariage de sa sœur avait si bien commencé, mais le dénouement fut des plus catastrophiques. La dernière fois qu’elle avait été vue, elle était vêtue de sa somptueuse robe blanche, les joues roses et le sourire aux lèvres, s’engouffrant dans une voiture avec ses demoiselles d’honneur pour se rendre sur les lieux de la cérémonie. Les derniers mots de sa part étaient adressés à Saul, sur une note plutôt concise. Elle était navrée et partie pour vivre un amour fou, mais libre, ailleurs. La cruelle tâche d’annoncer à tous les invités l’annulation du mariage revint à Auguste. Maladroit, il avait tenté de rendre l’annonce moins pénible, mais cela n’avait en rien enlevé la peine de son presque beau-frère. Malgré la confiance facilement apparue entre eux, Auguste n’essaya pas de s’immiscer dans la vie de Saul après ce tragique événement. Il prit ses distances, pour le laisser digérer le départ de sa promise. La décision de Violet n’était connue que des deux hommes, quant au reste de la famille, il ne comprit rien à la situation, si ce n’est qu’il n’y aurait jamais de mariage. Les parents Havilliard, furieusement en colère contre leur fille, mais également effrayés d’apprendre une mauvaise nouvelle, ne pouvaient se résoudre à penser raisonnablement. Pour eux, leur fille avait dû être kidnappée ou peut-être pire encore. Présumée disparue, pour ne pas parler de mort, ils la cherchèrent un certain temps, avant de capituler et de faire leur deuil.
1992 33 ans – Bien que sans nouvelle de Violet, sachant qu’elle n’est ni malheureuse, ni morte, Auguste ne s’empêche pas de vivre sa vie. Et puis sur ses épaules pèsent diverses pressions : celle de ses parents, impatients de pouvoir marier leur fils et oublier le fiasco de leur fille, celle de servir et conseiller Galmor le mieux possible en toutes circonstances. Et puis, depuis un moment, on entend parler de Nemesis, ce groupe d’extrémistes, car il lui est simplement impossible de se laisser berner par leur propagande plus que douteuse et son avis est très négatif, naturellement. Fort heureusement, dans tout ce flou angoissant, apparaît un visage tacheté de rousseurs, des yeux verts à tomber, des lèvres charnues comme il aime les embrasser, une chevelure rousses et ondulées… S’il est amoureux ? Bien sûr, Léonore a ravi son cœur et il est persuadé qu’elle est la bonne (ou bien est-ce l’avis de ses parents ?).
1993 34 ans – La bague au doigt, l’épouse au bras, il regarde le devant de sa nouvelle demeure. Bien qu’il gagnait fort bien sa vie en tant que bras droit du Héraut de la Terre, jamais ses parents n’ont voulu profiter de son argent pour déménager. Maintenant qu’il a quitté le cocon familial (à son âge, il était temps, mais que voulez-vous, les traditions chez les Havilliard sont plus fortes que tout), il s’est trouvé une demeure dans les plus beaux quartiers de Terra Forma. Sa femme, légèrement vénale, est plus que ravie et n’hésite pas à s’en vanter dans son cercle d’amis.
1996 37 ans – Pour lui comme pour Léonore, hors de questions de divorcer. Elle est bien trop attachée à son train de vie et lui doit composer avec les valeurs ancrées que ses parents lui ont inculqué. Un mariage, aussi malheureux et toxique soit-il, ne peut jamais aboutir à un divorce. L’amour doit primer, l’amour doit vaincre. Par respect pour ses valeurs et les Dieux, ni l’un, ni l’autre ne désire une séparation. Les voilà coincés dans un mariage pas franchement idyllique, à butiner ailleurs en toute discrétion lorsque cela les démange. Fort heureusement, ils sont responsables et aucun rejeton ne voit le jour. En parlant d’enfant, il serait temps que l’épouse d’Auguste en ponde un, selon l’avis de ses parents…
1997 38 ans – L’honneur est sauf et le petit Andrew fait la joie de ses parents, comme de ses grands-parents. Un accord tacite entre Léonore et Auguste est passé, dorénavant, ils n’auront plus besoin d’honorer leur devoir conjugal. Évidemment, avec sa position dans la société, il ne peut pas non plus se permettre de faire n’importe quoi et d’apporter le déshonneur au Héraut de la Terre. Il n’est pas rare qu’il se confie à Galmor, car depuis dix ans qu’ils se fréquentent quotidiennement, confiance et respect règnent entre eux deux. Il trouve également refuge du côté de Saul, qui aurait pu être son beau-frère, avec qui il a repris contact depuis quelque temps déjà après une longue période de silence.
1999 40 ans – Son instinct était le bon, Nemesis n’a rien d’une organisation prônant de bonnes valeurs. L’attentat de quatre de ses partisans contre le Héraut de la Terre n’aura pas été un succès et fort heureusement, il a survécu, alors même qu’il n’était ni en présence de son garde du corps, ni de son bras droit. Son visage, portant les marques de cet acte barbare, est un rappel quotidien des erreurs commises par Auguste. D’accord avec le Héraut, son ami, il déploie force et ingéniosité pour protéger et sécuriser les citoyens comme les hauts dirigeants contre ces terroristes.
2000 41 ans – Sa lutte contre Nemesis continue, après tout, il désire protéger sa famille, son fils, mais également ses amis et son Héraut...
0 à 18 ans ― Enfance normale, il vit avec ses parents et sa soeur aînée. Ses parents sont un peu stigmatisés pour leur position très traditionnelle sur la vie de famille et notamment le mariage. Il vit assez modestement dans les quartiers les moins beaux de Terra Forma. Il n'est pas l'élève le plus brillant, mais il se démarque notamment sur les terrains de sport, on lui reconnaît une bonne endurance et une bonne constitution en général.
18 ans ― Il se lance dans une formation pour travailler dans la sécurité.
19 ans ― Il obtient son premier travail dans la sécurité d'un hôpital du groupe Elyon.
22 ans ― Rencontre avec le Héraut de la Terre qui lui propose une opportunité à ne pas rater, mais omet les détails les plus terribles. Charmé par l'idée d'obtenir une position très confortable, Auguste s'élance. Fort heureusement, il survit aux expériences visant à trafiquer sa puce et devient le bras droit du Héraut de la Terre.
28 ans ― Le Héraut décède et Galmor est désigné comme le nouveau Héraut de la Terre. Auguste conserve son poste de bras droit et donne son allégeance au petit-fils de son précédent patron.
32 ans ― Le mariage de sa sœur est annulé et seul son promis et Auguste connaissent les véritables raisons.
33 ans ― Il fait une rencontre et tombe éperdument amoureux.
34 ans ― Il se marie avec Léonore et quitte le foyer familial pour fonder le sien dans une très belle demeure de Terra Forma.
38 ans ― Malgré un mariage toxique, son fils Andrew naît. Il n'a plus de devoir conjugal à assurer et le divorce n'est pas du tout envisageable pour diverses raisons : les deux époux vivent leur vie de manière très discrète pour trouver leur compte dans ce mariage catastrophique, sans entacher leur réputation.
40 ans ― L'attentat contre Galmor lui remet les idées en place et l'objectif de sécurisation et de traque des adhérents à Nemesis devient également celui d'Auguste.
Sur le plan personnel, les trahisons et les pertes l'ont sérieusement atteint, remettant en cause toute sa vie et ses relations. Son épouse Léonore, avec qui il n'entretenait plus qu'une mascarade pour le public avant l’invasion de Nemesis, ayant changé de camp et le privant de son fils, l'a poussé à désirer divorcer.
Il lui a fallu plusieurs semaines pour s'établir dans ce nouveau monde, commençant tout d'abord par zoner avec nostalgie dans ce qui était autrefois la Cité Haute. En comprenant comment fonctionne ce continent, Auguste n’a pas pu accepter l’invitation d’Arkmere, cette nation pieuse, mais dont le culte est rigide et la politique complètement dictatoriale. N’ayant guère de choix, il s’est tourné vers Dawndale, où il savait pouvoir vivre tranquillement sa foi pour Omni, à la condition de ne pas s’épancher en public sur le sujet, et où on lui avait fait comprendre qu’en faisant de bons choix, une carrière pourrait bien l’attendre.
Son niveau de vie de l’Avant Chute assuré, installé dans un ravissant pavillon d’Otterberg, il s’est rendu compte ô combien sa nation d’adoption est corrompue. Son désir de protéger son fils et de lui offrir un avenir n’était clairement pas compatible avec la violence, la pègre et les pots-de-vin qui sont monnaie courante. Très rapidement, il a voulu au moins ramener la sécurité dans son quartier, mais les œillères du gouvernement, les accords tacites entre pègre et justice, l’omniprésence des Ducs… Tout était mis en place pour que ses actions soient vaines.
Alors, à l’aide au début d’un petit collectif de voisins furieux, notamment de Tempeleurs comme lui, à sa petite échelle, il a chapeauté des actions. Rondes pour sécuriser son quartier, pétitions pour rassembler l’opinion publique, dialogues de sourds avec la police, prises de paroles télévisées, manifestations pour le retour à la sécurité de Dawndale. C’était l’escalade, la surenchère, jusqu’à pointer du doigt le conseil des Magnus. Soulignant son inaction, révélant sa tolérance pour la violence qui gangrène la nation, le nom Havilliard commença à faire tant parler de lui, que celui du précédent Magnus de l’Ordre tombait peu à peu en disgrâce.
Pour éviter des conflits, des émeutes et peut-être un début de guerre civile, une confrontation s’organisa entre Auguste (en tant que représentant du mouvement) et les Magnus. L’événement se déroula en privé, de sorte qu’il ne puisse pas remettre en cause la légitimité du Conseil, d’une manière ou d’une autre. Face à l’immobilisme de ces six individus, Auguste, le père protecteur, le bras-droit de deux Hérauts glorieux, frappa du poing sur la table et fit gronder la Terre. S’il n’était pas du genre à user de violence pour faire approuver ses idées, le mépris et l’inaction du Conseil le firent se révolter. En apparence, de cette rencontre, rien ne découla. Si ce n’est le doute. Continuer sur cette voie mettrait probablement en position de difficulté le Conseil…
Ce n’est que cette pensée qui a permis à Auguste d’être pris au sérieux. Tandis qu’en parallèle la pègre, surtout les Ducs, voyaient d’un très mauvais œil sa réputation grandissante, les Magnus prirent la décision de l’écouter. Usant de ses talents oratoires, de sa parfaite moustache et de son tout dernier atout dans la manche, un mouvement fort de la part du Conseil fut bientôt inévitable. Alors qu’Auguste remuait ciel et terre pour prouver la nécessité de la sécurité et d’une justice incorruptible à Dawnhale pour se concentrer sur l’essentiel, c’est-à-dire combattre l’infection, le Magnus de l’Ordre perdit son siège. Et bien qu’on ne lui proposa jamais officiellement, l’Havilliard, réclamé par ses partisans, tira la chaise encore chaude et y plaça son délicat fessier.
En mai 2003, il ne siège au Conseil que depuis quelques semaines. La situation a-t-elle changé ? Non, loin de là. Le mépris des autres Magnus est toujours présent, les Ducs règnent en maître sur la nation, la drogue circule et la police fait mine d’être débordée. Dommage qu’Auguste soit déterminé à ce qu’Andrew ait toutes ses chances pour l’avenir. Dommage qu’il soit tombé du ciel plus tenace qu’auparavant. Dommage qu’il veuille déclarer la guerre à la corruption et qu’il ait du répondant face aux cinq autres Magnus. Le peuple l’a demandé et il ne compte pas les décevoir, que les Ducs se préparent.