Créature à l’esprit aiguisé, Céphas est un menteur éhonté qui se targue d’une idéologie suffisante et faussement conservatrice afin de vivre une vie que beaucoup jugerais vide de sens. Faussement porteur des valeurs d’une nation bâtie sur la lumière et l’Ordre, s’il est croyant, c’est avant tout par confort de vie. Parce que Céphas n’a jamais été habité de la moindre passion en ce qui concerne la vie avec autrui, il ne s’est jamais attaché à quiconque et peut-être se serait-il déjà libéré du vide de son existence s’il n’était pas trop lâche pour prendre le moindre risque. Cette vie désuète et sans importance, il s’est promis de la protéger comme le plus beau des trésors. Pour ce faire, il ne se façonne d’aucun courage, d’aucune morale et d’aucune empathie. Plus Homme de mots que d’actions, Céphas préserve sa place dans le monde par le mensonge et l’affabulation. Plus rusé que combattant, il souille son âme et l’atrophie pour sentir son coeur battre.

Il accuse avant qu’on ne l’accuse, disparait avant qu’on ne l’observe, détruit avant qu’on ne le détruise. Au fond de lui il s’imagine détenteur d’une existence bénie en sa qualité de mal nécessaire, car il est celui qu’on achète sans jamais avoir à se soucier de ses envies tant elles sont minimes. Et Céphas s’est vendu à un système, à une religion, à un Dieu. Qu’importe qu’il soit injuste ou faussement divin, le serpent prêterait tous les attributs angéliques à ses supérieurs si cela pouvait lui assurer de poursuivre son lent dépérissement. Tout ce qui pourrait constituer un danger à sa vie ou bien sa position se doit d’être défait par tous les moyens nécessaires.

Homme d’aucune ambition si ce n’est son propre confort, il comble le vide par des distractions parfois immatures et souvent malsaines. Tourmente les plus faibles que lui, se vante d’être ce qu’il n’est pas et trompe son prochain plus qu’il ne se trompe lui-même. Céphas est un homme rongé par la peur. La souffrance, la mort et l’oubli. Autant de concepts qui paralysent d’angoisse celui qui n’a jamais su trouver sa place dans la vacuité d’une existence.