Hope, death and reborn

Hope, Death & Reborn when the game change it's no use to explain the rules I have won since I was born you can forfeit

Ian & Delilah & Graham

Mai :: Parlement

Le patriarche faisait glisser ses doigts le long des fauteuils présents. Occupés autrefois par les différents hérauts présidant le parlement. Aujourd’hui vide et poussiéreux. Laurie, Abel, Galmor et même Ishtar. Il n’y avait plus rien à présent. Qu’un vestige d’une gloire passé. D’un échec un peu trop présent. Entre les morts et les disparus. Il n’y avait plus personne pour pleurer leur absence. Une moue amusée s’affiche sur le visage du jeune homme alors qu’il remonte le long des trônes. Jusqu’à atteindre celui qui siège en bout de table. Autrefois celui des Steinhart. Maintenant occupé par un Carter.

Ce n’était pas la première fois qu’il siégeait sur ce trône. Et comme à chaque fois, il ressentait une profonde satisfaction en piétinant un héritage tel que celui-là. D’autant plus qu’il avait accompli le rêve de toute sa dynastie, présent depuis des générations. Lui. Et lui seul se tenait ici à présent. Il était le seul Carter à l’avoir fait. Le premier. Celui qui rentrera dans l’histoire. Les Steinhart tomberont dans l’oubli. Son nom brillera pour l’éternité.

Une fois à sa juste place, il se retrouve face à ses deux « collègues ». Deux autres légats, désignés tout comme lui pour veiller sur Tempelhelm. Pour régner sur cette dernière. La cohabitation avait été pour le moins, compromise, au départ. Notamment avec le légat d’Arkmère. Par définition, les nations qu’ils représentent ne peuvent s’entendre. Et dire qu’en plus, il se retrouvait face à feu héraut d’Omni. Graham. Ex-chef d’une révolution qu’ils avaient tous deux connus. Pas pour les mêmes raisons.

Pour ce qui est de Dawndale, même si leur nation n’intéresse que très peu le Carter, la jeune femme qui les représente n’était pas aussi dénué d’intérêt. Après tout, il avait déjà eu l’occasion de la côtoyer auparavant. La rencontrer à nouveau dans un contexte aussi différent avait été aussi amusant que surprenant.

Il n’avait pas l’intention de laisser planer davantage le silence entre eux. Pour deux raisons. La première évidente, il aimait combler le vide par sa parole. Convaincu qu’il serait plus agréable d’entendre sa voix grave raisonner dans le parlement. La seconde, tout aussi évidente. Ils avaient beaucoup de sujets à aborder en ce jour. Et il ne comptait pas perdre du temps en débat stérile. L’entretiens des jardins d’Omni District était loin d’être une préoccupation suffisante à ses yeux. De même que la mise aux normes de Bomei.

Bien. Maintenant que la reconstruction est achevée, que les matières triviales ont été réglé. Il s’agirait d’aborder des sujets plus… primordiaux. Aussi bien pour cette ville que pour les habitants de cette dernière. Ou ce qu’il en reste.

Passe son regard de Graham à Delilah. Comme dans l’attente d’une objection. Il ne leur laisse pourtant pas le loisir de reprendre la parole, enchaînant sans attendre.

La principale question. Est de déterminer l’avenir de cette cité. Sur le plus long terme à présent.

Laisse tapoter ses doigts sur la table devant lui, affichant une mine faussement décontractée et désintéressé.

Cette ville n’est pour le moment qu’une cité état neutre, où chaque royaume se partage une place en cette dernière. Avec un intérêt prononcé pour ses habitants. La preuve, bon nombre de ces derniers ne sont plus présents en ce lieu. Je ne vous propose pas une révolution. Pas plus qu’une guerre d’indépendance. Je vous demande simplement d’aborder le sujet, d’y penser, d’y réfléchir. Et de voir ensemble quels sont vos aspirations propres concernant la ville. D’ailleurs, il ne s’agit pas simplement d’une ville, mais de vos concitoyens. Ou ex-concitoyens. Souhaitez-vous leur offrir un foyer en ce lieu ? Avec l’aide des royaumes… Ou souhaitez-vous les accueillir vous mêmes ? Bref. Nous sommes ici pour parler ! Alors parlons ! Je vous en prie. Parlons et discutons de l’avenir de Tempelhelm ! Celui qui est entre nos mains !

Leur laisse le temps d’assimiler et de comprendre ses questions, de quoi assouvir sa curiosité. Avant de se tourner, d’abord vers Graham, tout en gardant du coin de l’œil Delilah non loin de là. Pour qu’il comprenne qu’il était le principal concerné, mais qu’elle sache qu’elle était également invitée à répondre à sa dernière question :

Après tout, tous les royaumes n’ont pas la même opinion sur l’infection ! Qui représente un danger, certes, non seulement pour notre ville. Mais également pour tout le continent. Peut-être que l’émergence d’une nouvelle faction pourrait servir à endiguer cette dernière. Qu’en pensez-vous Graham ?

Tout n’était que jeu à ses yeux. Et comme dans tous les jeux qu’il avait eu l’occasion de jouer au cours de sa vie. Il avait horreur de perdre.

Hope, death and reborn

ft. @Ian Carter @Delilah Evans

Tu es installé sur le fauteuil qui a été le tien, après avoir été celui d’Abel, et du héraut du feu encore avant lui… Cela avait été étrange, le premier jour. Comme un âpre souvenir, mais aussi un terrible confort. Les doigts d’une de tes mains supportent ton menton, de l’autre tu fais glisser un à un les papiers bien rangés devant toi. Des papiers, des papiers, toujours des papiers. Depuis que tu es à ce rôle, Graham, ça n’en finit jamais.

En acceptant le poste de légat offert par Arkmere, tu pensais pouvoir faire une différence. Tu pensais qu’en acceptant à nouveau le simulacre de la dirigeance, tu aurais un impact et une certaine indépendance des actes. Une utilité forte, non seulement pour ton peuple les tempeleurs mais également pour les habitants de ces nouvelles terres. Avec un amer dépit, tu as bien compris que ce n’était pas le cas.

Tes doigts tournent une nouvelle page, tu ne fais guère attention à ceux qui t’entourent – tu as appris à le faire, pour cesser ces colères qui t’ont animées les premiers jours. Delilah Evans est installée, Ian Carter encore et toujours en train de déambuler. Il ne s’arrête jamais et toi, tu as appris à simplement l’ignorer. Tu es là pour un but qui est le tien, une mission portée par feu l’Eternel qui brûle encore dans tes veines. La marque sur ta nuque est un rappel permanent, de ce que tu as été et de ce que tu souhaites toujours être. Ce que tu seras à jamais, par Sa volonté.

Au moment où la voix de Ian se met à résonner – Omni ce qu’il pouvait aimer s’entendre parler – tu daignes lever les yeux sur lui, abandonnant ta lecture pour l’observer. Ah, Ian Carter ! Mais qu’il aime se tenir droit, se montrer fort. Il a tout de celui qui a toujours rêvé d’être au pouvoir et qui, maintenant qu’il a obtenu un morceau de son jouet, se plait à patauger dedans. Ça pourrait te faire rire, mais tu n’en dis rien, Graham. Tu ne peux pas le comprendre, tu n’as jamais été à sa place. Le pouvoir, tu ne l’as pas demandé, il t’a simplement été donné.

Ian Carter et toi, vous êtes fondamentalement différents.
Ça ne t’a pas empêché de l’apprécier, fut un temps, et par égard pour les nations et les peuples qui vous entourent, tu tentes de te souvenir de ce passé. Tes yeux vont de son visage à celui de Delilah, puis au ciel que l’on voit par la fenêtre. Ses paroles sont belles, elles le sont toujours, mais dans le glissement de sa voix tu entends encore le timbre d’un loup.

Lorsqu’il s’adresse directement à toi, ses yeux plantés aux tiens, tu finis par te redresser. D’un geste de la main, tu fermes le dossier devant toi.

- Il me semble que la faction d’Ishtar Forbes a déjà pris à cœur ce sujet. L’infection.

Tu plisses les yeux. Tu mentirais si tu disais ne pas avoir toi-même pensé rejoindre Ivoryrift. Tu ne l’as pas fait, en raison des rancœurs qui subsistent, au même titre que de profondes incompréhensions.

- Tu proposes donc que l’on se mette à arpenter les Terres de l’Oubli, que l’on se batte contre Ivoryrift pour de l’Eridium ?

Ton sourire naît de l’ironie. Tu sais parfaitement ce qu’il sous-entend, ce qu’il a toujours sous-entendu dans chacun de ses discours. Avec le temps, tu as appris à jouer le jeu des apparences et de la diplomatie. Le jeu du discours, au cours duquel tu t’obliges à calmer la lave qui bouillonne en toi. Le masque prend le dessus, un masque semblable au sien.

- Ou bien es-tu en train de parler de fonder un état, qui irait donc contre celui qui te fournit tes beaux costumes hors de prix ? Un état dont tu serais roi, j’imagine.

Tu regardes le « trône » qu’il s’est octroyé avec un léger rire, puis tu finis par te lever pour arpenter la pièce. C’est la méthode que tu as trouvée, lorsque rester assis à les regarder devient trop compliqué. Tu te diriges dans un coin, où se trouvent une table et quelques carafes. Tu te remplis un verre d’eau. Très fraîche.

- Tempelhelm a perdu de sa grandeur, je ne vais pas te démentir. Aujourd’hui, les tempeleurs ne sont plus que… des arkmeriens, des greygardiens, des dawndalois. Je ne leur en veux pas pour ces choix, ils ont été dictés par le besoin, et ça a été notre cas. Néanmoins, je mentirais si je disais que je ne voulais pas rendre à notre cité son importance. Ou bien, ne serait-ce que sa légitimité.

Tu reviens t’asseoir à ta place, le verre tinte lorsque tu le déposes sur la table.

- Tempelhelm mérite d’exister. L’infection doit être combattue. Mais qu’es-tu en train de réellement proposer, Ian ? Je doute que beaucoup de tempeleurs acceptent de quitter leur nouveau confort durement gagné pour nous rejoindre, ici, et de nouveau courir au danger de la guerre. Quant à l’infection, je doute qu’Ishtar ou même les nations reines nous laissent une marge de manœuvre.

Ton regard se porte à la fenêtre vers le Temple d’Omni, reconstruit au cours des deux années. Il ne porte plus aucune énergie divine ni aucun humain millénaire. Tu déplores ton manque de possibilités. Tu déplores ces nations, ces guerres, ces partis à prendre.

- J’aspire à une humanité en paix. En bonne santé. Et à une Tempelhelm redorée.

Et tu y parviendras. Tu ne comptes certainement pas rester les bras croisés. Tu te tournes vers Delilah, qui s’est faite bien silencieuse.

- Donne-nous ton avis sur la question.

Faniahh/Lala/Cyalana

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Mai 2002 -- Omni District v2 -- feat. @Graham Blomsberry & @Ian Carter

Ayant pris le siège de l’ancien héraut de l’air, bien loin de ses obligations au parlement maintenant, Delilah observait silencieusement les deux hommes présents dans la pièce, investis du même rôle qu’elle par les trois nations qui encerclaient leur cité déchue. Quant à la similitude de leurs motivations à mener à bien leur rôle et leurs actions, la réponse à cette question était encore incertaine.
Ses coups d'œil étaient discrets, à travers ses longs cils, par-dessus les quelques tâches qu’elle s’appliquait à terminer avant que l’un d’entre eux ne prenne la parole pour soulever de nouveaux points de débats et de discussions, probablement épineux et délicates.

Elle ne s’attarderait pas à repenser à leurs débuts complexes, et aux premiers échanges qui lui avaient alors fait penser que tout dialogue était impossible à envisager. Ce genre de souvenirs lui inspiraient tout sauf de la nostalgie.
La jeune femme se demandait également par quel miracle la reconstruction avait elle pu autant avancer sans que l’un des deux ne se sautent à la gorge ou qu’elle même finisse brûlée vive. D’ailleurs, si on lui posait la question, elle n’irait pas jusqu’à dire que maintenir le cap sur ce projet avait été la raison de leur survie à tous, mais elle était presque certaine qu’il y avait grandement contribué et que, grâce à lui, d’une certaine manière, les tensions et les rancoeurs avaient pu être mises de côté pendant un temps.

Mais Ian Carter ouvrait la bouche en premier aujourd’hui, après avoir tourné comme un lion en cage sans que Graham ne bouge le moindre petit doigt pour entamer les négociations, et force était de constater que Delilah ne pourrait plus maintenir les égos plus longtemps derrière les remparts qu’elle avait érigé en leur demandant de se concentrer sur les problèmes matériels de la cité.
Leur échange le lui confirmait, alors qu’elle écoutait, toujours aussi silencieuse, mais ayant repoussé devant elle ses tâches qui pouvaient bien encore attendre un peu lorsque, enfin, la question politique était abordée.

Quand Graham pose les yeux sur elle, la jeune femme s’était déjà redressée sur son siège.

- Messieurs, il est plutôt rare que nous tombions d’accord quelques minutes seulement après l’ouverture de notre séance, puisque, comme vous, j’aspire à ce que Tempelhem retrouve son indépendance, sa vie et sa force. Sa place, tout du moins. Nous sommes nés dans cette cité et jamais nous ne l’avons voulu asservie entre trois grandes sœurs capricieuses.

Ses yeux passent à leur tour, de Graham à Ian, sereinement malgré la gravité de leur nouveau débat.

- Au-delà de l’Infection, ma crainte née des nations, et de leurs intentions vis-à-vis de Tempelhelm. Je ne parviens pas à comprendre ce qu’elles attendent de nous et j’admets ne pas leur accorder autant de confiance que je le devrais, malgré l’aide qu’ils ont apportée aux nôtres, et à la cité en elle-même.

Ses yeux accrochent ceux de Ian Carter, avec une question qui s’y loge, faisant briller l’émeraude de son regard.

- On dit que le roi de Greygarde est fou et que la moindre contrariété à son égard provoquerait un cataclysme sur tout Hakar, y compris sur Tempelhelm. Leur plaisir est de faire la guerre, si nous nous désolidarisons d’eux, je ne nous donne pas plus de cinq petites minutes.

Son visage de poupée se détourne alors, Delilah reportant son attention sur Graham.

- Quant à Arkmere, cité d’Omni, qui s’est contenté de venir repêcher nos meilleurs éléments pour les emmener entre leurs murs. Ces mêmes murs, qu’ils sont occupés à défendre contre Greygarde. Je doute qu’ils se soucient de notre sort mais pas au point de perdre le pied qu’ils ont dans la cité.

Un sourire ourle ses lèvres.

- Quant à Dawndale, une cité nombriliste malgré leur apologie du progrès, mais je doute qu’ils fassent l’impasse sur notre savoir.

Elle hésite un bref instant.

- Pensez-vous qu’ils soient ouverts à la négociation ? Seuls contre tous, nous n’irons pas loin.

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Ian & Delilah & Graham

Mai :: Parlement

Il jubilait intérieurement. Ce n’est qu’au milieu du chaos et du débat, qu’il se sentait réellement entier. Les discours et les intrigues politiques, voilà quel était le seul plaisir de Ian dans sa vie. Le reste n’était que futilité. La force, la gloire, la beauté, tout ça, un talent naturel. Mais rien ne vaut le challenge et le débat prononcé lors d’un discours, lors d’une assemblée, lors d’un conseil, lors d’une réunion. Son regard, d’abord fixé sur Graham, écoutant l’ancien héraut d’Omni exprimait son point de vue, point qui avait été auparavant divergeant. Maintenant. Les choses changent. Les hommes et leurs idées également. Il aurait pu lui laisser le luxe de s’exprimer librement, sans l’interrompre. Prenant la peine d’écouter un à un ses arguments. Mais il n’était pas homme à s’abaisser ou s’effacer face aux autres. Il ne l’a jamais fait au cours de sa vie, il ne le fera pas aujourd’hui.

Bien sûr. Ishtar. Et nous connaissons notre Ishtar nationale Graham. Je doute qu’un esprit charitable l’anime. Je ne dis pas que ses intentions ne sont pas louables. Bien au contraire. Si elle souhaite se racheter. Alors. Je ne peux qu’admirer sa tentative. Néanmoins, nous pouvons tomber d’accord sur un point la concernant. Aider son prochain n’a jamais été un instinct naturel chez elle. Du moins, pas sans contrepartie.

Sourire en coin alors qu’il penche la tête doucement sur le côté. Anticipant les remarques qu’il aurait pu lui faire :

Je vous arrête tout de suite. Oui. Certes. Je ne suis pas pour autant un sauveur. Tout comme elle. J’ai mes préférences. Mais une différence de taille nous sépare actuellement. Elle est seule à la tête de son groupe. Moi. Je ne suis pas seul à la tête de cette ville. Vous avez encore le luxe de donner votre avis et de proposer vos idées. Je doute que cette liberté soit aussi acquise dans d’autres groupes.

S’amuse à nouveau de ses nouvelles remarques. Pendant qu’il expose ses critiques, il ‘écoute du coin de l’œil. Portant à ses lèvres un verre de vin trônant avec lui. Le liquide vient rafraîchir sa gorge sèche. L’encourageant à poursuivre cette discussion pendant de nombreuses heures.

Qui a parlé de concurrencer Ivory Rift ? Vous l’avez dit vous-même. Nos objectifs, pas tous, mais certains. Ne sont pas divergents. Bien au contraire. Nous avons des buts en commun. Ce que je vous propose. A vous deux. Dit-il en pointant du doigt à la fois Graham et Delilah. C’est de regagner notre liberté. Notre autonomie. Notre indépendance. Pour ensuite pouvoir proposer cette idée à d’autres. A nos propos frères et sœurs, à ce qu’il reste de nos familles et de nos proches. Avant d’aller quérir l’aide de nos anciens concitoyens.

Soupire en l’écoutant rabâcher encore et encore les mêmes reproches. Décidément, il n’avait pas totalement changé. Toujours aussi borné ce garçon.

Madame Evans soulève un point important. Les tempeleurs, contrairement à ce que vous pensez. Ne sont pas devenus subitement de loyaux sujets de ces royaumes dont ils ne connaissent rien. Pour la plupart ? Ils ont été appâtés par l’argent, la richesse et la sécurité. Certains se sont vu offrir des postes. D’autres n’ont eu le choix que de se ranger auprès d’eux dans le silence. Pourtant. En aucun cas. Ils ne sont pas libres. Ils seront exploités au mieux. Utilisés en arme au pire. Voilà ce qu’ils attendent de nous. Qu’on vienne les libérer de leurs soucis ! Qu’on vienne se battre et mourir pour eux !

Il s'amuse avec son verre, faisant tourner le liquide vermeil à l’intérieur, qu’il fixe de ses pupilles bleues. Leur offrant un instant de silence, comme s’il s’était perdu dans ses pensées.

Je ne suis pas stupide Graham. Effectivement. Personne n’acceptera cette idée si tout ce que nous avons à proposer est une nouvelle guerre. Et pour être honnête, je suis las de me battre dans des affrontements qui ne me concernent pas. Au moins, celui-là aurait le mérite de me concerner davantage qu’une stupide guerre entre prétendue déité. Hélas, je doute que les nations nous laissent négocier librement Madame Evans. Je ne vois d’ailleurs qu’une seule solution.

Ses doigts viennent tapoter la table. Son sourire se dessine de plus en plus. A mesure qu’il dévoile son plan et ses intentions.

Nous devons gagner en importance. Nous devons gagner en autonomie. Nous devons gagner en puissance. Nous devons rayonner à nouveau comme avant. Que les plus à même de douter de nos idéaux nous rejoignent en suivant la lumière qu’on apporte. Que les États désireux de rentrer en guerre contre nous puissent voir à quel point nous sommes susceptibles de leur résister. Arrêtons d’être tenu en laisse, faisons en sorte d’être à nouveau des hommes et des femmes libres. Nous sommes dépeints comme des sauveurs. Nous sommes immunisés face à cette infection. Nous sommes en mesure de lutter contre cette infection. Nous devrions être les seuls maîtres de nos propres vies. Un Carter ne mourra pas attaché et emprisonné. Et vous ? Personne ne devrait nous dicter nos vies. C’est à nous de choisir, comment vivre et mourir.

Termine son verre d’une traite avant de le déposer face à lui.

Mon avis est comme toujours, déjà tranché. Ce que je veux est simple. Construire un royaume où je ne serai plus à la botte d’un roi, d’un despote, d’une bande d'illuminés ou d’un fou. Construire un royaume en paix où je pourrais former la prochaine génération de Carter. Leur offrir le foyer qu’ils méritent. Le royaume qu’ils devront conquérir eux-mêmes. Je ne leur léguerai pas un nouveau rôle de servitude. Mais un avenir radieux et rayonnant.

Ses enfants seront amenés à régner. Que ce soit dans ce conseil ou ailleurs. Ils auront le trône que leur père aura bâti de ses propres mains.

Reste à savoir ce que vous voulez vous. Blomsberry. Evans. Une chance d’offrir un futur à ceux qui se sont battus à vos côtés ? Avec lesquels vous avez construit votre vie et façonné votre personne. Ou bien baissez une nouvelle fois la tête. Avant de disparaître dans l’oubli. En sacrifiant ce pourquoi vous vous êtes battus.

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