Histoire “Il est au Saint sépulcre de mon existence et de la vôtre, les chants mélodieux bien que irraisonnés des morts à qui la vie leur a été oté. Silencieux des mots, déposséder de leur âme, ne reste que les maux du corps pour trouver à qui le blâme.” - Préface Georges Johnson "Les couleurs de la Mort” Tome 1.


Papa était étrange. C’est ce que Maman disait du moins, comme s’il sortait du rang, et que ça cachait peut-être quelque chose de mal. Moi je l’aimais, comme une idole, comme un héros de roman incompris, je le trouvais parfait.

Tout était réglé comme du papier à musique, et il était interdit d’y déroger. Se lever prendre le déjeuner avec Maman, aller à l’école, et ne venir qu’à 16h dans le bureau de Papa accompagné d’un café. Et il n’y avait pas de meilleur moment que celui-là.

Il sortait peu, mais il était passionné, sa bibliothèque débordait chaque jour un peu plus de livres, d’écrit en tout genre de papier, encore de papier, de trop de papier. C’est une passion qu’il m’a transmise, je voulais tellement lui ressembler. C’était notre truc à tous les deux. Une obsession.

Et c’est à cause d’elle que tout a dérapé.
La Mort elle avait pour nom.

Il dormait quand je l’ai trouvé, endormi pour l’éternité, surement qu’il finalement craqué à vouloir le rencontre, ce dieu qu’on oublie tous. C’est lui qui l’appelait ainsi après tout.



Maman a interdit qu’on en parle, que même on prononce le mot. La Mort n’existe plus dans la maison, le bureau de Papa fermé à clé, mais je ne peux pas m’empêcher d’y penser. J’aimerais oublier, mais j’ai l’impression de ne jamais y arriver. J’essaye de rendre Maman fière, la vie moins compliquée, mais quand le soir elle n’a pas le temps de rentrer pour diner, je vole la clé cachée dans le placard et je récupère les livres que mon père lisait.

Un soir elle a tout découvert, jamais encore je ne l’avais vu aussi touchée, elle a hurlé. Elle a pleuré. Je déteste voir Maman pleurer.

Comment tu peux nous faire ça Beth ? Comment tu peux, après …après ce que ton père nous a fait. Est-ce que tu réalise à quel point c’est malsain Beth ? Tu ne peux pas faire, ne me fais pas ça…je ne peux pas perdre ma fille, je t’en supplie.

Je m’en suis voulu si fort, que j’ai promis que plus jamais je ne recommencerai. Je me suis répété encore, encore, encore que c’était mal d’être aussi fascinée par la Mort. Omni me punirait pour ça.


Mais je ne peux pas m’en empêcher…



Life Starts ― Beth est un bébé non prévu mais aimée inconditionnellement, par son père Georges et sa mère Adélaide. Son père est Professeur, sa mère est avocate. Peu de temps après la naissance de leur fille, Georges sombre dans une lourde dépression nourrie par une passion grandissante pour la mort en général.

Afin que sa fille et son mari jouisse des meilleurs conditions possible, c’est Adélaide qui mettra en place une routine bien huilée, pour que sa fille ne réalise pas l’état de son père, et que Georges puissent essayer d'ailler mieux, en imposant un planning strict. On n’expliquera jamais à Beth ce qu’à son père, sa mère dira simplement lors des comparaison ou question de sa fille, que son père est étrange c’est tout.

12 ans ―  Lors de leur moment privilégié chaque jour à 16h, Georges transmet à sa fille sa passion pour toutes les questions qui entourent la Mort, l’après-mort depuis qu'elle a huit ans. Adélaide n'est pas au courant du sujet que son mari aborde avec leur petite fille, débordée par son travail d'avocate et sa volonté d'offrir la meilleure vie à sa famille. Beth a douze ans, rentre de l'école comme d'habitude quand elle retrouve son père une après-midi, endormi sur son fauteuil, incapable de le réveiller, elle préviendra sa mère. Georges s’est suicidé d’une overdose de médicament.

15 ans ―  Beth est suivie par un psychologue, elle se montre très résiliente, et tâche d’aider sa mère en ayant de bonnes notes. Elle ne peut par contre pas s'empêcher d’être toujours autant attirée par La Mort et les questions qu’elle partageait avec son père. Consciente que le sujet est devenu tabou, elle cache à sa mère qu’elle a continué les recherches débutée avec son père. C’est par hasard que sa mère tombe dessus, une grosse dispute éclate, jusqu’à ce que Beth promette de ne plus jamais s’intéresser au sujet, et qu’il est malsain.

20 ans ― Beth poursuit son existence, très concentrée sur ses études de médecine, elle passe presque tout son temps le nez dans les livres. Elle est cependant toujours interessée par ce que sa mère appelle le sujet interdit : La Mort. Elle rêverait d’être medecin légiste, mais n’ose pas l’avouer, elle en arrive à se convaincre que c’est un métier malsain pour calmer ses frustrations

24 ans ― Beth est dans sa dernière année d’études, interne à l’hopital elle y fait la rencontre de Céline Campbell, chirurgien. C’est la première fois que Beth éprouve de l’intérêt pour un garçon, et sur le moment elle oublie tout ce qu’on pourrait jaser à leur sujet. Céline la passionne, lui, autant que sa passion pour la taxidermie, bien que Beth se refuse au plaisir coupable de s’admettre qu’elle trouve ça éblouissant, les choses vont vite, dérapent. Beth tombe enceinte au bout de quelques trois mois de leur relation. Elle est dès le départ décidée à ne pas garder l’enfant, cependant la situation fait exploser son couple avec Céline. Les deux se quittent en mauvais termes après les révélations de César à Beth, sur le fait qu’elle ne serait pas la première, qu’elle n’était de toute façon pas une petite amie viable et autre. Elle réalise qu'elle n'est qu'une pauvre fille de plus, et que les Campbell pourrait facilement lui prendre le peu qu'il lui reste. Beth fini son internat et préfère fuir l’hopital. Elle postule directement pour devenir infirmière scolaire pour Terra Forma & Bomei loin des Campbell.

28 ans ― Beth entame sa troisième année en tant qu’infirmière scolaire, elle travaille bien et s’entends autant avec ses collègues, que les enseignants, les élèves ou sa hiérarchie. Beth est bien, mais a le sentiment de ne pas s’épanouir, surtout que sa relation courte mais intense avec Céline n’a fait que raviver sa passion dévorante pour les morts. Elle a peur que sa mère ne s’en rende compte, ou pire que ça lui fasse perdre son job. Persuadé de commettre un péché rien que d’y songer.

Mais c'est plus fort qu'elle.