Grandir dans la droiture quand on vient de Bomei, c’est particulier.
Mais c’est ma vie et ma destinée, j’ai été élevée avec la justice et l’aide de son prochain en tant que valeur, et le respect des règles qui m’a été rabâché depuis gosse.
Et encore plus quand tout le reste de la famille est dans le crime. Et vous voulez savoir si ça a marché ? Ouais. J’avais même beaucoup d’amis à la fin et au moins je suis pas sombrée dans le crime. Et c’est tout ce qui compte. J’ai toujours gardée la tête droite et le regard fier, et j’ai rendu les parents tout aussi fiers, pas comme le frère.
Papa était brigadier. Maman était brigadière. Devinez ce que je suis devenue.
Naissance ― Nadia est née dans une joyeuse famille de brigadier de la haute cité, mais quand même à Bomei, il ne faudrait pas trop rêver non plus. Ce n’est pas le pire départ mais il y a mieux évidemment, et la petite famille reste aisée avec les salaires des deux parents. Elle a un grand-frère, , et une grande famille qu’elle ne voit quasiment déjà jamais, des petits criminels sans importance réelle mais soudés.
4 ans ― Première fois que grand frère Ignacio se fait arrêter, et les parents de Nadia crient toute la journée, l’ambiance est plus que morose à la maison. Et elle ne sait même pas pourquoi il se fait arrêter, elle est toute petite après tout. Mais elle se souviendra toujours de la réaction de ses parents quand les deux brigadiers leur annoncèrent à la porte. Et ce ne sera pas la dernière fois que ses parents crient à cause de Ignacio.
6 ans ― Encore une première fois, cette fois-ci plus joyeuse. Elle dit à ses parents pour la première fois qu’elle aussi veut faire brigadière, comme eux, pour protéger ses amis et sa famille des vilains méchants bandits. Cette fois-ci un grand sourire s’affiche sur leur visage, ils sont tellement fière, c’est le petit espoir de la famille. Une lumière dans l’ombre pour eux. « C’est l’avenir des Durruti ! », répètent-il en boucle.
8 ans ― La petite justicière en herbe se plaît à l’école. Elle est studieuse, attentive en cours, et pose souvent des questions aux professeurs. Tous ses professeurs la félicite et lui voit un avenir radieux, peut-être même à l’université, qui sait ? En tout cas, elle excelle, et ses parents sont heureux, même s’ils parlent souvent de son grand frère. Un peu trop même, et elle ne se souvient même plus d’à quoi il ressemble, avec le temps.
11 ans ― Ignacio revient à la maison suite à sa peine. C’est comme si un inconnu venait s’introduire dans sa vie. Il est tatoué de la tête au pied, percé, les cheveux en bataille, à ses yeux, il a tout du malfrat. Ma seule chose qui lui permet de reconnaître que c’est bien son frère sont les mêmes yeux bleus perçants qu’elle possède elle-même. La vie de famille déjà chaotique de notre protagoniste tourne au vinaigre, et, son expérience à l’école avec.
Ses parents ne lui donnent plus vraiment d’attention, même si elle reste la chouchoute de la famille. Mais entre le boulot des parents qui augmente drastiquement, et le trouble-fête à la maison qu’est son frère, elle devient aussi trouble-fête à l’école. Elle manque d’attention, du coup elle vient la chercher de force. Déjà élève populaire, elle devient la cheffe d’une petite bande, s’autoproclamant brigadière de l’établissement. De fait, c’est juste une harceleuse comme les autres, menant sa petite bande de malfrat et embêtant les autres élèves qu’elle juge trop rebelle, ou juste qu’elle n’aime pas. Et ça marche, son attention, elle l’a.
12 ans ― Sa première bagarre, avec un élève plus grand et plus fort qu’elle. Malheureusement pour elle, elle prend la raclée de sa vie, mais c’est qu’elle prend aussi plaisir à se battre pour la première fois de sa vie. Le goût métallique du sang dans sa bouche, l’adrénaline, c’est beaucoup trop incroyable. Maintenant, c’est ses parents qui lui crient dessus, en fait, ils crient tout le temps, que ce soit sur elle ou sur son frère, c’est une cacophonie en permanence chez elle. Les cernes commencent à se creuser sur leur visage.
15 ans ― Elle sort pour la première fois avec une copine. Elle ne s’y connait pas du tout, et ça ne l’intéresse pas trop, mais forcément, en tant que bagarreuse et cheffe de bande, elle attire les regards. Et les prétendant.es qui vont avec. Et c’est une expérience qui va la changer, en bien. Pour la première fois, elle peut recevoir de l’attention et de l’amour sans frapper quelqu’un ou faire la pitre.
16 ans ― Ignacio est mort. Abattu par un simple criminel de l’Understadt. Des trop gros poissons pour lui, il a voulu pêcher trop gros visiblement. C’est le choc total. Ses parents sont en pleurs toute la journée, et elle, se remet en question. « A force de traîner avec tes amis, regarde comment tu vas finir ! », c’est la phrase qui va la refaire basculer du côté « lumineux » à nouveau. Peu à peu, elle redevient studieuse, et, même si elle arrête d’être la caïd de son établissement, elle reste une élève populaire, ayant même tendance à défendre les élèves les plus vulnérables quand l’envie lui prend.
18 ans ― Intégration dans la brigade et début d’entraînement pour Nidia, alors que les choses se calment enfin à la maison. Elle est fière, et ses parents le sont tout autant, et, elle n’a même pas besoin d’être pistonner par ceux-ci pour être recommander par ses formateurs. Ceux-ci préfèrent que leur fille se forge de par elle-même, et qu’elle fasse son propre chemin dans la brigade. Elle rejoint toutefois une unité de la Haute Cité, comme ses parents, le nom Durruti étant un peu trop connu dans l’Understadt pour son propre bien physique et sa carrière, son patronyme étant beaucoup moins connoté dans la Haute Cité.
19 ans ― Arrestation d’un membre Durruti, elle lui passe elle-même les menottes, l’année même où elle réussit l’examen avec brio. Et elle est fière des deux. C’est une sorte d’avancée dans sa vie pour elle, quelque chose pour terminer le deuil de son frère. Mais ce n’est pas assez. Plus doit-être fait, plus personne ne doit vivre ce qu’elle a vécue avec la mort de son frère. Elle se promet qu’elle arrêtera d’elle-même le crime dans la famille Durruti, Ignacio sera le dernier de la famille qui mourra à cause du crime, c’est une promesse qu’elle fait sur sa vie.
21 ans ―Et c’est là où en est dorénavant la brigadière. Honnêtement, la vie de brigadière dans la Haute Cité n’est pas aussi mouvementé et passionnant qu’elle l’espérait, mais ça lui convient, d’aider les petits gens, rassurer les plus vieux et les plus jeunes par sa seule présence. Elle n’a plus arrêtée de Durruti depuis, ceux-ci traînant dans l’Understadt. Mais se faire affecter en bas n’est pas dans ses plans pour l’instant, la vie là-haut est bien plus confortable qu’en bas. Si elle veut vraiment de l’action de toute façon, elle n’a qu’à patrouiller dans son quartier d’origine de Bomei, scrutant les yeux bleus perçant si typique des Durruti pour arrêter et sortir de la rue le prochain membre de la famille qui osera subir son joug justicier.