Un nom que tu dois honorer
Honorer comme tes parents honoraient les morts
Les morts qui te hantent, t'attrapent et t'offensent
Offense contre ton existence, le Royaume de ton corps qui ne t'appartient pas.
Quand tu sombres dans les brumes de tes rêves artificiels
Tu vois que les yeux secs de feu ta mère, le même regard d’amour infini malgré
la fatigue, le mépris, la déception au fond de ses iris.
Comme quand l'enfant saccageait le salon de ses jeux.
Tu saccages Cybèle.
Tu es saccagée.
Alors tu pries, tu dévoues, tu frappes, tu saignes en son nom.
Tu veux l’entendre, tu veux l’entendre, tu es jalouse quand Abel te dit qu’il l’entend.
Tu lui demandes quel voix il a
“la voix du coeur, cybèle.”
T’essaies d’écouter ton coeur, il y a que bam bam bam
Rythme régulier, banal, immonde
Tu détestes ça, mais au fond, tu te dis que c’est parce que tu es indigne.
Comment devenir digne ?
Il y a pas de manuel, pas de ligne, pas d’histoire
On apprend aux enfants à être sage, à être preux
Mais on apprend pas la dignité, on nait avec
Ou on meurt sans, c’est comme ça la dignité, ça ne se contrôle pas.
tu pries, les poings serrés, tremblante, asphyxiée, t’as mal quand tu pries mais avoir mal
c’est bien.
les paradis, tu les as souillés.
les enfers, tu les as visités.
Par dessus ton corps vaincu, tu crois goûter des mots
Mots divins, lointains dans les embruns de ton supplice.
Ils ont le goût des baisers, de l'amour dont tu t'estimes indignes
Des gâteaux de feu ta mère, des souvenirs accumulés que tu ne pleures que sur le sol de ta chambre
ses mots qui s'impriment sur ton palais, tu les dégustes,
tu les suces, tu en raffoles.
Parce que pour la première fois de ta pathétique petite vie,
tu as le goût du pardon sur les parois de ta bouche.
Alors tu t'imagines,
Les mains de ceux que tu as abandonnés, te soutiennent
haut, loin, comme si tu étais magnifiquement aimée.
c’est ainsi que tu as gagné, chaque nuit est une lutte, chaque instant est une gloire en son nom.
Le caramel du mensonge et de la désillusion fondait sous la chaleur de tes pensées.
Tu es digne, désormais.
Tu es lumineuse, désormais.
Et tu te battras, tu te battras, tu te battras.
par trois fois contre l’impie, par trois fois contre la mort, par trois fois contre toi même.
Omni t’a rendu digne, Cybèle.
Encore une fois, malgré toi.
Malgré les cauchemards où Abel hurle ton nom,
dans le brasier qui fut son linceuil
Malgré l'odeur de la chair brûlée, malgré le bruit des bouteilles brisées, malgré les lamentations de tes victimes,
Malgré la calaminite que tu t'infliges, Omni t'a béni d'une trace, une marque, une revendication.
Au creux de ton dos, là où les reins dorment.
Pour que ton sang soit purifié par sa présence.
0 ans ― Première et dernière née des Schneider, la famille descendante du héraut de l’air, le traître qui a plongé les aériens dans la disgrâce. Sa naissance fut difficile et laborieuse, laissant la mère stérile et le père fébrile de cette fille. L’enfant sera baptisée par les vents froids du matin hivernal, nommée Cybèle. Elle sera la mère de la révolte pour eux. Mais l’enfant ne fait que brailler à qui veut l’entendre.
5 ans ― Elle n’ira pas à l’école, sa mère décide de prendre en charge son éducation. Cybèle se plaint bruyamment, ne comprennant pas pourquoi les enfants de ses livres ont le droit à des amis, à des récrés, à des goûters pendant qu’elle est pressée et poussée à l’apprentisage de son don, à l’histoire de son “peuple”. Les parents sont violents.
6 ans ― Parents assassinés par un envoyé du Confesseur, ils faisaient trop de bruits et se revendicaient avec trop d’insistance de la lignée des Schneider. Cybèle put s’enfuir, loin, vite. Elle est recueiillie par l’une des ses très nombreuses tantes.
6 à 10 ans ― Cybèle n’est pas bien accueillie. Cybèle n’est pas aimée. Très tôt, on lui rappelle qu’elle est n poids, une erreur. Ses besoins affectifs demeurent inassouvis, parfois comblés par les rares amitiés qu’elle se crée et qu’elle oublie aussitôt. Méfiante envers les autres, elle est catégorisée d’enfant sauvage et difficile. Malgré tout cela, l’enfant Schneider a des résultats brillants dans les milieux scolaires.
11 ans ― Première fugue de Cybèle. Elle ne savait pas où elle devait aller, mais elle devait partir. Son foyer lui était insupportable, elle erre pendant 4 jours, ses oncles et tantes ne voyant pas l’intêret de la chercher, ne previennent que tardivement la police.
12 à 15 ans ― Cybèle ne cesse de fuir, fuguer. Ses responsables jettent l'éponge. Elle rencontre par accident une brigadière de feu qui lui donnera envie de faire quelque chose de sa vie. Elle sera Brigadière aussi. Cette femme était nommée Madeline Webb.
16 ans ― Sa demande d’émancipation fut acceptée et forte de ce nouveau titre, elle se présenta au temple du feu. Ne pouvant pas participer encore aux entraînements des brigadiers, elle fut cependant prise en intérêt par Aeron Strauss dû fait de ses insistances à regarder et participer aux entraînements des brigadiers.
19 ans ― Reçue avec les honneurs comme brigadière de la Haute-Cité et sous le conseils bienveillants d’Obadiah Strauss, elle changera son état civil. Désormais, elle sera Cybèle Webb à l’honneur de cette lointaine femme, brigadière, qui lui a donné une voie. .
20 ans ― A l’aube de ses 20 ans, elle entend parler d’un programme pour aider les jeunes sortant de l’Understadt. Frisonnante des nouveaux préceptes instaurées par sa proximité avec le temple, elle se propose. Elle est acceptée et ainsi débarque Bartolemeo dans sa vie.
23 à 24 ans ― Fatigue prononcée qu'elle ne comprend pas. Elle devient intéressée par tout ce qui se rapproche à l'adrénaline. Sa foi la maintient droite et combattive mais elle lutte contre la sensation chronique de vide qu'elle ressent.
25 ans ― Elle devient garde du corps sous la convocation d'Abel. Il est doux, tendre, paisible et quand elle voit un tel homme, elle a envie de les faire regretter ceux qui parjure le nom d'un saint homme. Mais elle fait rien, elle serre les lèvres et juge. Tout irait mieux si elle pouvait les torturer, leur faire cracher leur secret. Mais Abel est trop doux pour ça, alors elle baisse la tête et se tait.
27 ans― Agitation. Une trentaine de meurtre secouent la ville et cette phrase marquée au fer rouge au creux de son âme. “heureux ceux qui répandent la paix, car Omni les reconnaîtra comme son fils.”. Une obsession qu’elle ne contrôle pas, une tenace sensation que ce message lui est adressée. Cybèle reconnaît l’horreur de ses actes et pourtant, elle en est transie, marquée, persécutée. Elle se reconnait et le miroir brandi n'est pas flatteur. Quelque chose casse.
28 ans ― Beaucoup de choix sont faits mais elle est insatisfaisante, colérique envers sa propre faiblesse. Un soir, elle pense entendre Omni. Cela la dégoûte d'elle-même, de tout ce qu'elle retient. Elle s'enfonce dans son absolue conviction de la grandeur d'Omni. Toutes traces de doute se dissipe et elle demeure radicale, absolue, et armée. Désormais, elle ne détournera plus le regard de ce qu'elle est. Si Omni veut qu'elle soit une arme, elle le sera.
29 ans ― Aeron tombe et crée sa légende de la sordidité de son acte . Son geste est dépeint comme hideux mais Cybèle ne condamne nullement la mise à mort de sa femme. L’acte est compréhensible, l’execution douteuse et dans les dernières flammes bleus de son mentor, elle ne peut s’empêcher de saluer sa dévotion même si les meurtres des enfants la répugnent.
De nos jours ― L’attaque récente de Némésis l’a laissé orpheline de son héraut. La colère, la haine, la honte, la douleur, tout cela se mélangeait dans son coeur. . Trouvant refuse encore une fois au temple de feu où Karma Strauss était le nouveau gardien, Cybèle pleura sa faiblesse et la mort de celui qu’elle estimait plus que tout au monde. Elle lamentait son courroux. La seule fois qu’elle s’autorisa un déchainement de sa passion et dans le flot de ses larmes, une promesse apparut. “elle les tuerai tous. Ses chiens qui détruisent l’ordre d’Omni, ses chiens qui pourrisent la ville des Dieux.” Ils périront tous. La marque apparut peu de temps après ces mots, au creux de son dos. Loin de provoquer une extase, elle baisa le sol de pierre de ses lèvres douteuses. Cybèle ne se croyait pas digne d’une seconde chance et pourtant. Tel était la volonté d’Omni, elle s’executerait. Elle sera son exécuteuse.
Mais dans les inquisiteurs, elle a aussi perdu Honoré son frère d'armes face à Aralia Grant.
Entre ses deux pertes, elle a regagné le contact avec son ex, Morgan Cavendish.
Tombée à l'Understadt, elle entraînera Amaya avec tout ce qu'elle a dans les tripes pour la dernière bataille. La relation avec l'ex revient plus forte et pourtant, Cybèle s'entend bien avec Paris Dunwich.
La cité tombe et elle fume sa dernière clope, épuisée d'être seule. Lilith la rejoint et ensemble, soeurs de noms, elles fument ensemble.
Recrutée à Arkmere, elle accepta à la condition absolue de pouvoir amener Morgan avec elle. L'amour était là pour lui mais au délà de tout, elle refuse catégoriquement de le laisser sombrer à nouveau.
Les années qui se suivent furent douces, loin d'elle la moindre ambition ou le moindre désir de s'avancer dans cette société qu'elle ne connait guère. Elle ne s'estimait pas assez compétente pour diriger, conduire ou mener, préférant les ombres et la simplicité d'un statut de soldat. Sa vie privée était assez remplie à prendre soin de Morgan et à le guider vers la guérison de l'âme, et à nouer timidement avec Lilith.
Cependant, il y a six mois de cela, elle eut vent de ce criminel. Une âme perdue mais tâchée d'un crime odieux, Cybèle en fut étrangement touchée. Grâce au soutien d'Amaya et à ses états de services, son statut d'inquistrice passée, elle fut nommée Vertu et responsable de cet créature qu'elle surnomme "L'Enfant". Car selon Cybèle comme pour les enfants, il/elle ne connaissait pas le mal et le bien.
Morgan s'émancipe d'elle, ayant récemment acheté une petite maison à la campagne à l'hommage de sa soeur morte. C'est le coeur douloureux mais silencieux qu'elle l'aide à emménager, rassurée de savoir qu'il commence à s'en sortir..