Sister and "Duc".

Un jour je te libèrerais du pouvoir salvateur des Ducs et de leur joug sur ta personne.

ft Saul & Auguste

M

Y
SISTER
PART 1

Damian, doué pour décoder les comportements des machines était en total décalage avec les émotions humaines. Il sentait un changement chez sa grande "sœur" adoptive, Olivia. Elle paraissait différente, moins avenante, et semblait être accablée par la fatigue. Curieux et soucieux de comprendre ce qui pouvait la préoccuper, Damian décida de mener une enquête, mais à sa manière, en exploitant ses talents informatiques.

Sans qu'Olivia ne s'en rende compte, Damian pirata son compte en banque pour découvrir d'importantes rentrées d'argent provenant d'une mystérieuse société anonyme. Des sociétés "écrans". En bon hacker, il tenta de creuser davantage, mais les traces menaient à une impasse, comme si lea commanditaire avait soigneusement dissimulé ses traces. Les recherches dans la boîte e-mail d'Olivia ne furent pas plus fructueuses, laissant Damian perplexe face à cette énigme. Il savait aussi qu'éthiquement, il ne serait pas correct de poser directement la question à sa sœur, en lui avouant ce qu'il a découvert en fouillant son compte sans sa permission.

Aussi, en poussant ses investigations, Damian mit au jour un sombre fait : Dawndale était victime de corruption. Le choc fut intense pour le jeune prodige. Jamais il n'aurait pu présager un taux de criminalité aussi élevé, géré par des bandes organisées. Un nom revenait de façon récurrente dans ses découvertes : celui des "ducs". La réalité qui se dessinait devant Damian ébranla son univers. Lui qui admirait Dawndale pour sa ferveur technologique découvrait désormais l'envers du décor, un monde gangrené par la corruption et les activités illégales. Le jeune homme ne pouvait rester inactif face à cette révélation.

Décidant de confronter la réalité en personne, Damian franchit les portes du commissariat de police pour recueillir les témoignages des forces de l'ordre sur ce qui se tramait réellement à Dawndale. Il voulait comprendre la vérité derrière le miroir qui lui avait masqué jusqu'alors cette face sombre de sa nation.

Damian pénétra pour la première fois dans le commissariat, où l'effervescence était palpable. Il y avait des gens partout, des allées animées, des va-et-vient incessants. Arrivant au présentoir d'accueil, il s'adressa à la secrétaire qui lisait distraitement un magazine.

- Excusez-moi, pouvez-vous me renseigner sur les Ducs ?

La secrétaire leva les yeux de son magazine et regarda le jeune Damian avec perplexité. Pourquoi un enfant s'intéresserait-il aux Ducs ? Le commissariat n'était pas un moteur de recherche, et elle comptait bien le lui faire comprendre.

- Si c'est une blague envers un agent de la loi, sachez, jeune homme, que vous risquez une amende.

- Il y a méprise. Je ne souhaite pas d'amandes, je cherche des informations sur les Ducs et la corruption.

La secrétaire commençait à s'énerver lorsque soudain, un gradé de la police intervint. Sa présence imposante apporta un calme instantané dans la pièce animée.

MADE BY @ICE AND FIRE.

Sister and "Duc".

commissariat (otterberg) ; ft. damian & auguste

Tout comme lorsqu’il faisait encore parti des chanceux vivants dans la cité haute, le quotidien de Saul se résume en grande partie par son travail. Ce travail dans lequel il s’investit sans relâche, malgré un contexte bien différent de celui de Tempelhelm… Ici, à Dawndale, les gens portent des regards tantôt indifférents, tantôt méprisants pour sa personne. Souvent, sans vraiment le connaître. Pour les uns il est un représentant des forces de l’ordre, et donc une entrave à des activités illicites, pour d’autres il est un arriviste, un des gens de là-haut, bien trop vite propulsé au rang de lieutenant. Alors quoi ? Il fait correctement son job et devrait culpabiliser pour cela ? Il faut dire que bien des membres du commissariat sont loin d’être aussi impliqués et droits dans leurs bottes…

Il est si simple de faire preuve de complaisance envers les trafics de tout genre, à Dawndale, et de récupérer un petit billet en fermant simplement les yeux. Il le sait et cela le met hors de lui. Il n’est pas comme ça et espère du plus profond de son cœur que jamais il ne se laissera corrompre, même si les tentations sont grandes, dans un territoire comme Otterberg et sa région. En attendant, il s’applique à faire ce pourquoi il a rejoint la police locale.

Aujourd’hui est un jour « à paperasse », comme il y en a dans le quotidien d’un lieutenant. Il faut faire des rapports vis-à-vis des actions menées sur le terrain, rendre des comptes, évoquer à la fois le comportement des membres de son unité et le déroulé opérationnel tout en s'embarrassant de détails plus logistiques… clairement pas ce qu’il préfère dans son boulot. Sauf peut-être quand le hasard fait qu’Auguste est également dans le coin.

En sa qualité de Magnus de l’Ordre, le Havilliard est parfois amené à s’entretenir avec le commissaire sur les affaires en cours, le moral des troupes ou l’état du matériel, entre autres. Un devoir de représentation, aussi, et Auguste fait ça très bien, d’autant plus quand il prend ensuite le temps de circuler dans le commissariat pour saluer les agents et les civils présents. Le Grant l’a vu passer un peu plus tôt et sait que le brun viendra le voir ensuite, pour échanger quelques mots courtois. Ici, les deux hommes restent toujours très professionnels. Que Saul et le Magnus de l’Ordre se connaissent n’est pas un secret, mais ce n’est pas forcément bien vu pour autant… certains le traitent de pistonné et le roux prend sur lui pour ne pas envoyer chier tout ce qui le sous-entendent. Mais cela ne l’empêchera pas de discuter brièvement avec le Magnus, tout comme ce dernier prend le temps de le faire avec les agents de Police qu'il croise.

Derrière son bureau, Saul achève de relire son dernier rapport et sort pour le transmettre au service en charge de les traiter quand ses oreilles interceptent au passage une question naïve posée par une voix jeune. Il n’est pas difficile d’en trouver l’origine : un jeune homme blond, présent à l’accueil, irrite visiblement son interlocutrice. Ayant entendu le mot « Ducs », Saul s’approche en quelques pas, écoutant ce que l’individu ajoute.

La secrétaire arrive au bout de sa patience et plutôt que la laisser s’énerver encore, Saul lui fait un signe de la main : « Ne t’en fais pas Thérésa, je m’en occupe. ». Avec un fin sourire, il désamorce la colère grandissante de sa collègue et se tourne vers le blond.

« Jeune homme, je vais voir ce que je peux faire pour vous renseigner. Suivez-moi je vous prie. » Saul marche devant, guidant l’inconnu dans l’open space du commissariat, avant de l’inviter à s’asseoir dans un box entouré de cloisons, qui fait office de bureau pour recevoir les dépositions des gens.

« Asseyez-vous. » Saul s’installe de l’autre côté. Sur la gauche du bureau, un écran incliné qui laisse largement la possibilité de voir la personne en face. « J’ai entendu ce que vous avez dit à ma collègue, à l’accueil. C’est curieux, comme demande. Que cherchez-vous à savoir, exactement ? » Puis, en baissant la voix. « Et de quelle corruption parlez-vous ? » Il retient un léger soupir blasé. Il y aurait à dire sur la corruption, elle gangrène ce commissariat comme bien d’autres dans Dawndale, mais ce n’est sans doute pas le genre de choses dont n’importe qui peut parler à voix haute.

8 juin 2003

Bien qu’il n’en montrait rien, c’était sans conviction qu’il s’était rendu dans le bureau du commissaire pour un tête-à-tête. Rien de plus normal entre lui et le Magnus de l’Ordre, de toute évidence. Néanmoins, ces entrevues n’étaient pas vraiment sa tasse de thé, pire, c’était peut-être plus pénible que les réunions avec le Conseil. Bon, il abusait sans doute un peu, mais vous voyez l’idée. Disons que tous les deux ne sont pas spécialement sur la même ligne de conduite et qu’il a parfois l’impression d’être face à un mur. Une armoire à glace. Un monstre. Une girafe. C’est-à-dire que le commissaire est plutôt imposant, physiquement. Fort heureusement, le Magnus ne se laissait pas débiner face à lui. Alors le ton montait parfois, car les directives d’Auguste n’étaient pas respectées et le mépris à peine déguisé du Hakarois venait rajouter du sel.

Vidé de son énergie, le visage passablement agacé, il quittait le bureau de l’Hakarois et opta pour un petit tour du personnel afin de se détendre un peu. Aussi, il mettait toujours un point d’honneur à se rendre disponible pour quiconque aurait besoin de lui parler, ou carrément de se plaindre. C’est le côté ingrat de son travail qu’il accepte assez facilement. C’était comme ça à Tempelhelm, c’est comme ça ici. Il doutait sincèrement que les autres Magnus soient aussi impliqués que lui dans le côté humain (surtout Jacob, lui qui n’a rien d’un être sensible) et de ce qu’il pouvait entendre de ceux qu’il acceptait d’écouter, c’était bien vu globalement. Lui qui s’était décrit comme un homme du peuple, remplissait plutôt bien les attentes de certains en se montrant accessible. Alors oui, c’était un moyen de leur assurer que leur voix compte, mais il y avait également un peu de politique derrière. Oh et puis merde, lui aussi des fois à besoin de parler après un mauvais moment.

Il trouva la compagnie de quelques agents en pause autour d’un café. Ils le hélèrent à son passage et il accepta bien volontiers de discuter tant qu’ils en avaient le temps. Une fois cette pause terminée, le service devait reprendre, alors il leur souhaita bien du courage. Ils ne comprirent sans doute pas qu’il leur souhaitait surtout d’être capables de supporter le commissaire, mais au moins, il l’avait dit.

Il traversa une succession de salles, avant de se rappeler qu’il avait promis à Saul qu’il passerait le voir. Rien d’extra-professionnel évidemment, Auguste ne souhaitait pas saboter ni l’image, ni l’autorité de son rouquin sur son lieu de travail. Silencieusement, pour ne pas déranger les agents dans leur besogne, il s’approcha de l’espace dédié au lieutenant dans le grand open space. Avant même de glisser un œil pour s’assurer qu’il était seul, le moustachu lui signala sa présence de quelques coups sur les parois offrant une relative intimité. Lorsqu’il arriva comme une fleur en pleine déposition, il se sentit non seulement de trop, mais bien bête. Comme l’aurait fait son fils, il se gratta la tête, puis tripota sa moustache, visiblement mal à l’aise.

- Pardonnez-moi, lieutenant Grant, je vous pensais seul pour discuter de quelques données qui me sont remontées aux oreilles.

Un prétexte, évidemment. Il n’avait rien à dire en particulier à Saul, il voulait simplement profiter de quelques minutes pour parler tout bas, se plaindre de l’autre empaffé de commissaire et pour prendre la température auprès de Saul. En ce dernier, il a placé toute sa confiance, et inversement. S’il y a bien quelqu’un qui peut lui faire remonter les véritables problèmes au sein de la police, sans qu’il ne questionne une seule fois ses propos, c’est bien son roux.

- Monsieur. Il inclina brièvement la tête en s’adressant à l’inconnu.

Il s’apprêtait à prendre la poudre d’escampette, pour retrouver plus tard le lieutenant. À moins qu’on l’en empêche, à moins que sa présence ne soit pas si incongrue.

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