Something about us

Witch of Mercury.

Elle fermait les yeux, invoquait les étoiles et leurs enfants pour apaiser ses maux. Elle fermait les yeux et il lui semblait que le ciel tapi derrière les persiennes était bleu, que le jour se levait à grands fracas.

Mais il n’ayait que la nuit et ses tourments, la densité d’un monde tout entier tourné vers ses limbes réparatrices, elle n’avait pas vu la journée se faire. Elle n’avait pas vu la journée se défaire dans les maux de sa condition, affublée de ces migraines et de la sensation d’être à l’étroit dans son propre corps.

Hadrien ne savait rien, elle se l’était promise sur le souffle qu’avait perdu leurs frères, elle se l’était promise. Elle avait vu les yeux de son époux luire de trop de larmes,qu’elle s’imaginait que less astres brillants des cieux étaient d’innombrables orbites fixant la vie des familles comblés avec la tristesse d’avoir qu’un seul frère survivant. Alors elle s’était tue, étouffant la maladie sous des prétextes fallacieux pour être ce support qu’elle ne devait plus faillir à être.

Aldoria l’avait accompagnée au scanner aujourd’hui, peut-être était-ce hier ?
On lui avait donnés ces chiffres confus, des images absentes puis un son

“Son coeur est fort, Madame.”

Elle avait pleuré encore, sans doute trop depuis ses deux mois mais il semblait qu’elle revenait à ses travers. Mais ici n’était guère la terre de son enfance, Lazare ne serait pas là à repousser ses cheveux et à lui dire de se reposer sur la famille.

Ils allaient devenir cette famille, devenir cette assemblée de sang qu’ils s’étaient promis de recréer au nom de tous. Alors ses yeux s’entrouvaient à peine au son de cette porte ouverte, la silhouette d’Hadrien qu’elle attrapait du coin de l’oeil avant de le fermer lasse.

Lison s’assit, repoussant le nid de ces cheveux emmelés derrière ses épaules avant d’esquisser une moue heureuse.

Même après tout ce temps, même après ses années passés à joindre leurs mains et leurs coeurs, elle le trouvait toujours aussi saisissant. Le dernier des êtres ne pourrait être que frapper à son effigie, Lison en était sincèrement convaincue.

Son coeur manifestait la même hardeur face à la mine tirée de son époux, face à ses vêtements froissés, à cette vie simple qu’il incarnait et qu’elle refusait de questionner.

-Tu rentres tard.

Ce n’était pas un reproche, juste une constatation.

-Tu as déjà mangé ?

Et avant qu’il ne puisse éructer une réponse, les mots jaillisaient égoistement.

-Je peux te parler de quelque chose ?

Parce que si il disait non, demain l’enfant serait toujours là et elle l’attendrait. Aussi longtemps faut il pour qu’il soit prêt.
"

by delirium

Something about us

ft. @Lison Buchanan-Steinhart

Oublier n’est pas un art auquel tu es doué, Hadrien. Tu n’oublies rien, jamais, ni les mots durs de ton enfance ni les sévices du passé. Tu vis avec le poids des obligations et des souvenirs, ressasses dans le noir tout ce qui te maudit. Le pire, certainement, c’est qu’une part de toi apprécie. Une part de toi se complait à souffrir, signe que tu es toujours en vie.

Le temps passe, mais tu n’oublies pas. Ni les visages, ni les paroles, ni les actes. Ton frère est parti, arrachant une part de toi avec lui, mais tu n’as rien dit. Tu as compris, certainement, bien que tu te refuses à l’admettre. Il part pour grandir, toi tu restes pour la justice. Ta femme ainsi que Dove à tes côtés, tu as reconstruit celui que tu étais. Avocat, puis juge. Aujourd’hui Chuchoteur, l’un des dirigeants d’une assemblée qui règne en secret. Tes plans se mettent en place. C’est lent, mais ce n’est pas grave. La vengeance est un plat qui se mange froid.

Et alors que de journée tu fomentes à la mémoire des oubliés, au désir d’offrir aux défunts l’occasion d’enfin se reposer, le soir tu retrouves celles qui sont tout pour toi. Tu retrouves cette enfant que tu considères comme ta famille, et tu retrouves ta femme. Tu retrouves Lison, le sourire de tes larmes, l’air de ton apnée infinie. C’est aussi pour elle, c’est aussi pour sa famille et ses amis que tu te perds à des idéaux qui ne te ressemblent pas. Hadrien le gentil, devenu vengeur à la chute il y a deux ans de cela.

Lison, elle, est toujours parfaite.
Lison, elle, est toujours si belle.

Quand tu te plais à souffrir, l’obscurité pour seule reine, tu te demandes si Lison t’aimerait quand même. Tu te demandes si elle accepterait l’homme que tu t’obliges à être, pour sauver la mort de vos ancêtres, de vos amis, de vos aimés trahis. A de trop nombreuses reprises tu ouvres la bouche pour que rien ne sorte, rien d’autre que les amours infinis et sans limites que tu voues à la maîtresse de tes aortes. Viendra le temps où elle saura.

Tu ouvres la porte après une longue journée, tes yeux vairons croisent ceux de Lison. Aussitôt le travail, les vengeances, les objectifs, tout disparaît au profit du sourire. Tu ouvres machinalement un bouton de ta chemise et t’avances jusqu’à la chaise où elle est assise.

- Bon sang, ce que tu es belle.

Tes mains sur ses joues de porcelaine, tu te penches pour l’embrasser. Comme au premier jour de vos jeunes années, tu es toujours autant saisi d’un sentiment de voler. Omni ce que tu peux l’aimer, ta Lison.

Tu te redresses, ses mots comme les tendresses d’une veillée. Tu t’apprêtes à lui dire que tu n’as pas mangé, tu n’as jamais mangé avant d’être attablé ici, avec ta famille, mais Lison te prend de court. Tu fronces doucement les sourcils en te débarrassant finalement de ta cravate.

- Bien sûr.

Tu vois à son visage que quelque chose la tracasse, ce beau visage que tu connais au par cœur de tes doigts. Tu attrapes une chaise pour t’asseoir à ses côtés, ta main prend la sienne.

- Que se passe-t-il, Lison ?

Tu glisses tes doigts à sa joue, léger sourire à tes lèvres. Si simple et si sincère. Du regard, tu cherches autour de toi une raison à sa façon de te regarder.

- Est-ce que c’est Dove ? Quelque chose lui est arrivé ?

Tu ne la vois pas, ton visage se peint de l'inquiétude.

Faniahh/Lala/Cyalana

Witch of Mercury.

- | outfit
@Hadrien Steinhart

Omni seul possédait la clé des savoirs tus de Lison, cette douloureuse affection que la sécurité de l’union ne parvenait pas à faire taire. Pour Hadrien et ses vérités, elle aurait donné sang et chair confondus sur l’autel de son amour mais il n’avait toujours eu besoin que d’une chose.

Sa loyauté.

L’amour n’arrivait à satiété que par la confiance et la tendresse, et ces gestes maintes fois répétés pour apaiser ses tourments lui paraissait être une seconde nature désormais. Alors qu’importe si elle ne savait parfois pas ce qui guidait les yeux hétérochromes de son époux, qu’importe le monde auxquels ses frères et maintenant Hadrien lui interdisait l’entrée.

Tant qu’il l’embrassait comme ce soir là, tant qu’elle pouvait chuchoter ce même rire de plaisir à sa beauté travaillée, elle était heureuse loin des cadavres de leur passé.

-il faut l’être pour toi, cher.

Sa main se glissait sur sa joue, voulait l’attirer pour faire taire cette discussion qu’elle ne souhaitait guère hâter. L’enfant resterait en elle mais le temps fuyait entre leurs doigts, fuyait et pouvait disparaître comme Zayn, comme Zayn, un jour là et l’autre disparu.

Mais Hadrien n’était pas ce genre d’homme, ses traits prenaient déjà le souci des hommes habitués aux carcasses des champs de batailles. Elle s’assit, un peu mieux, un peu dignement car elle voulait être solennelle pour lui avouer que leur petit monde allait se détruire sous le poids d’une nouvelle existence.

Ses yeux ne la portaient plus vers les siens, seul le timbre puissant de sa voix faisait osciller l’air. Avouer l’enfant, avouer une chose autre ?

-oh !

Interjection qu’elle ne contrôlait pas, mots fuyants de sa bouche.

-Non, Non, Dove.. Elle va bien, enfin autant qu’elle puisse aller. Je m’inquiète toujours pour elle mais je n’ai pas reçu d’appel récemment et ses résultats scolaires sont sincèrement excellents.

être fière était aisée, lui sourire comme si c’était de leur fait l’excellence de l’enfant trouvé était apaisant.

-J’ai dû aller à l’hôpital aujourd’hui, je.. enfin, rien de grave.

Et sa main levée, faisant taire les cris d’inquiétudes qu’elle entendait déjà s’épanouir de sa gorge.

-Je voulais te demander, est ce que tu m’en voudrais si je t’ai menti ? Avant, j’entends. Je n’ai pas été très honnête ces deux derniers mois.

Sur les migraines, la fatigue, les moments où Aldoria demeurait à ses côtés quand elle refusait d’émerger des pièces humides. Ce passé tout entier, ces mensonges consommés pour ne pas qu’il crève de la douleur de ces enfants non nés.

by delirium

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