En sortant de l’hôpital là où il était allé voir sa sœur, un médecin avait osé l’aborder.
Et il lui avait dit la chose suivante : vous devriez vous reposer maintenant.
Ca se sentait donc tant que ca qu’il était à cran ?
Il faut dire qu’il avait beaucoup de chose a gérer Lazare.

La reconstruction de la partie endommagée de la demeure ne pouvait pas attendre.
Les visites qu’il s’obstinait a entretenir pour voir sa sœur lui faisait du bien dans un sens.
Et a côté, il devait se renseigner sur les changements a venir.
C’était son d e v o i r.

Il restait fier et droit.
Il avait répondu a ce médecin qui tout irait bien.
Un ton confiant, sans l’once d’une hésitation.

Et pourtant.
Il savait au fond de lui que ce médecin n’avait pas tort il devait prendre du temps pour lui.

Un regard vers la photo de l’individu qui l’intéresse.
Il réfléchit.
Et si.
Et si il tentait.

Ca lui permettrait de se détendre.
Mais aussi d’avoir l’avis d’un artiste.

Ce n’était pas une mauvaise idée.

Ni une, ni deux, il avait appelé.

Et quand le jour J arriva, il avait laissé le salon dégagé pour accueillir son invité.
Son invité était un violoniste, assez connu pour attirer son attention, Lazare avait déjà écouté ses morceaux et il en appréciait le contenue.
C’était surement l’un des rares moment où il pouvait se détendre.

Il comptait bien en profiter.

Quand l’individu se montra dans son champ de vision, il le salua, un ton confiant.

« Bien le bonjour monsieur Kobayashi, vous me voyez ravi de vous voir ici, j’espère que vous vous portez bien malgré toute cette agitation. »

Encore une fois, une référence aux récents évènements.

Le regard vers le musicien, Lazare s’attendait a ce genre de comportement. Rare sont ceux qui se montre sous leur mauvais jour en sa présence.
Alors il hoche doucement la tête a l’affirmation.

« Très bien. Tant mieux. »

Il inspire.
Fixe les alentours.
Fixe vers cette partie du manoir qui doit être refaite.

« En effet, les évènements récents n’ont épargné personne. »

Il plisse les yeux.
Le fixe a nouveau.

« J’espère que vous n’avez pas eu de perte a déplorer de votre côté. »

Rien que pour prendre la température.
Il s’installe dans son fauteuil, l’invite d’un signe de la main.

« Installez vous je vous en prie, nous avons un peu de temps, vous voulez boire quelque chose peut être ? »

Lazare a toujours eu le don pour se montrer hospitalier malgré sa froideur apparente.

Ame répond avec franchise. Ses propos sont clairs et Lazare l’entend bien.
Il l’observe, hausse un sourcil, sentant bien que parler des évènements récents n’est pas le bon sujet de conversation avec son interlocuteur.
En effet, Ame semble des plus embarrassé.
Alors il lui sert de l’eau.

« Ce sera donc de l’eau. »

Et alors que chacun se retrouve devant son verre, Ame continue sur sa lancée. Lazare l’écoute, attentif. Il l’entend lui demander s’il a une préférence au niveau des morceaux qu’il souhaiterait écouter.

Il sourit légèrement.
En y repensant, il n’a pas vraiment réfléchi a son envie précise du moment.
Il veut simplement écouter du violon.

Alors il prend un temps avant de répondre.

« Eh bien, un morceau doux serait le bienvenu, je sais que vous avez ca dans votre répertoire n’est-ce pas ? »

Il penche un peu la tête.
Le fixe.
Et termine rapidement sur sa lancée.

« Je dois bien l’admettre en vous invitant je n’ai pas réfléchit à un morceau spécifique, mais j’ai la certitude que j’ai envie de vous écouter jouer. »

Il penche un peu la tête.

« C’est quand vous voulez. »

Presque trop insistant sur la fin.
Espérons que Ame ne se sente pas précipité par ses mots.

Sans plus attendre, Lazare entend Ame commencé sa douce mélodie.
Le voilà donc, le moment tant attendu.

Il n’y a pas a dire, pouvoir se permettre ce genre de moment calme, c’est un privilège. Lazare en profite. C’est un des rares moments où il peut réellement se détendre.
Assis dans son fauteuil, il se laisse aller, ferme les yeux, profite de chaque son qui sort du violon.

Et se détend un peu plus à chaque note.

Il reconnait cette musique tant il l’a déjà entendu joué par Ame.
Il réouvrira doucement les yeux a la fin du morceau.
Fixera Ame.

« Ce registre est des plus agréable a entendre, j’aimerai bien continuer sur cette lancée, a moins que vous ayez une préférence ? »

Il penche un peu la tête.
Prêt a lui laisser toute la liberté nécessaire si il le désire.
Puis il reprend, la voix toujours aussi posée.

En tout cas, personnellement j’estime que c’est dans ce registre que vous excellez. »

Et il se tait.
Lui laisse l’occasion de le contredire.