❝ Trying to be candid (Odelin) (END)

L O V E

Snake Eater - | outfit
@"Odelin Angier"
??/06/20??

Son téléphone à la main, Juniper attendait au milieu de cette rue bruyamment éclairée. Les ombres tiraient sur la sienne et se mêlaient dans l’indifférence des personnes déambulant devant elle. Elle ne se souciait absolument pas de ces femmes aux traits alourdis par l’eyeliner de chat ou ces hommes au costard au visage effacé par les reliques de l’angoisse professionnelles. Son existence même jurait avec ce flux interminable de créatures et pourtant, à la fidèle habitude de Juniper, cela ne la touchait pas. Ce monde n’était pas le sien, elle n’était qu’une passagère dont les yeux demeuraient entrouverts, si proche de se clore pour toujours, pour se purifier de ces lieux auxquels elle ne serait qu’un fantôme. Comme un arbre dont les racines étaient coupées de la terre, elle dépérissait ici. Loin des choses de violence et de haine, loin de l'affaissement, loin de la peur, loin de ce qu’elle était.

La raison pour sa présence marchait à quelques dizaines de mètres d’elle, une raison bien atypique pour la faire sortir de son trou. Elle s’appelait Odelin sa raison, et c’était plutôt un il qu’un “elle” à vrai dire. Elle reconnaissait sa démarche lourde et gauche, empreinte d’une certaine aisance néanmoins loin des hommes en surpoids pondéral qu’elle avait aperçu plus tôt, elle reconnaissait ses cheveux noirs entrevu de temps à autre. Comment le connaissait-elle ? Ceci était toute une expédition, une justification hasardeuse des volontés chaotiques de son cœur. Par tous les cas, elle le connaissait, elle connaissait son poste. Et c’était un délice que de pouvoir l’approcher, lui dont son visage attirait les plus vaines de ses pensées.

Il attirait son intérêt au-delà de ses connaissances et du potentiel qu’elle pouvait en tirer, il l’intéressait car sa tête lui plaisait. Juniper n’était parfois qu’une enfant dont le moindre caprice pouvait se résumer en un désir d’un objet brillant, luisant et intéressant pour mieux le laisser retomber sur le sol poussiéreux une fois qu’elle s’était lassée.

Alors elle s’approchait de lui, frayant au milieu de la foule avec l’aisance d’un requin au milieu des flots tumultueux d’une mer, et Juniper brisa la règle sainte de l’espace vital pour lui annoncer :

-Mon OLID a un problème, il n’y a pas ton numéro dessus

Elle ponctua ça d’un sourire éclatant, sûre d’avoir capter son attention :

-Salut sinon, moi c’est June ou tu peux m’appeler Juni.

by delirium

Trying to be candid

Comme bien trop souvent, tu as fini ta journée tard. Les humeurs de juin ne t’aident pas à partir tôt à vrai dire, tu regardes le ciel en pensant qu’il est six heures lorsqu’il en est en fait presque neuf.
Les heures supplémentaires s’entassent, ta lassitude t’enserre. Tu rêverais de prendre quelques jours off, à rester chez toi. Ça ne ferait pas de mal aux apparences non plus, rappeler à tes collègues que tu restes humain. Non pas qu’ils y prêtent une quelconque attention, bien trop heureux de te déléguer toutes leurs tâches, surtout les ingrates.
Enfin, c’est un mal nécessaire pour bien te faire voir de tes supérieurs, comme toujours.
Tu vises haut, et tu n’atteindras rien si tu te prélasses dans une oisiveté confortable.

Le pas pressé, tu fends la foule, la tour Elyon s’éloigne et ton repos se rapproche.
Regard fixé sur l’horizon, tu repères vaguement une silhouette se rapprocher - comme d’autres s’approchent. La silhouette prend de l’importance lorsque tu réalises qu’elle fonce droit sur toi. Pour te parler, vraisemblablement. Tu repousses un peu l’idée du repos, contiens l’agacement. Demeure Odelin encore un peu.
Ce qui ne t’empêche pas de froncer les sourcils puis de répondre d’un ton pince-sans-rire, t’arrêtant volontairement à la première partie de sa phrase :
— Je ne suis pas réparateur d’olid, je crains de ne pas pouvoir être utile.

Simple constat que tu lances d’un ton badin tandis que dans ta tête, tout tourne à plein régime.
Est-ce que c’est une tentative de drague particulièrement foireuse ?
Est-ce que c’est quelqu’un qui a trouvé pour adl ? Une menace ? Les Hérauts ? Elyon ? Nemesis ? Un larbin du Confesseur ?
Cette partie là te parait particulièrement invraisemblable mais… l’idée qu’Odelin veuille la ruine d’Elyon est plus qu’invraisemblable pour tes collègues et pourtant, c’est la vérité.
Sur tes garde donc, surtout lorsqu’elle se présente. Le nom ne t’évoque rien, ce qui n’est pas étonnant.

Ça parait tout de même plus logique que ça soit une tentative de drague. Tu es trop flippé, comme d’habitude. Quel genre d’ennemi viendrait t’aborder en pleine rue d’une manière pareille ?
De toute façon, tu n’as pas de temps à perdre pour ces choses là. Le ton sans appel que tu prends pour lui répondre devrait être suffisamment explicite :
— Eh bien June, c’est une manière… étrange d’aborder les gens dans la rue et pour tout te dire, je suis pressé.

Ton canapé et adl t’attendent.
D’un mouvement, tu te remets en marche, bien décidé à ne pas faire attendre ton occupation secondaire plus longtemps.

pv. Juniper

L O V E

Snake Eater - | outfit
@Odelin Angiers
??/06/20??

En plus d’avoir ce visage et cet air magnétique, voilà qu’il lui offrait une répartie cinglante preuve de son désintérêt flagrant pour elle. Eclipse en soit gardé, il pouvait donc l’amuser plus qu’elle ne l'aurait pensé. Quelque chose avait transparu dans son regard, une inquiétude subtile comme une rosée pendant une matinée d’été mais rien qui ne puisse la détourner de ses intérêts. Il avait répondu à ses avances d’une manière qui aurait dû laisser aucun doute à la fatigue que ses mots provoquaient chez lui et pourtant, un rire fendait déjà l’air en réponse.

Juniper ne comprenait ni déception ni refus

Car Juniper possédait bien peu de temps à offrir aux sentiments d’autrui

-Pourtant mon problème se répare bien aisément, même pas besoin de licence ni de diplôme pour cela!

Le ton employé se révélait bien plus cajoleur en comparaison à celui rustre et sans appel d’Odelin, de quoi noyer les quelques craintes qu’il pouvait entretenir derrière l’opacité de son regard. Juniper ne devait être qu’une douceâtre et incolore étrangère, un visage curieux de son existence mais dont la persistance devait s’effacer en lui. Bien malheureusement car qu’il se rappelle trop d’elle pouvait être néfaste pour une certaine secte possédant ses boyaux et la raison de la plupart de ses agissements. Malgré les foulées infiniment plus rapides que les siennes de cet homme plus grand qu’elle, elle ne put qu’emboîter son pas, imitant les grandes enjambées pour maintenir son visage à son niveau. Elle ne faisait que détourner le regard de son rejet évident, des excuses qui grossièrement cachait ses velléités à la paix. Mais malheureusement pour lui, Juniper pouvait être parfaitement aveugle à ce qu’elle désirait ignorer. Et son rejet en faisait partie.

-Cool! On pourra faire un bout de chemin ensemble, soyons pressé à deux. Il y a t-il une bonne façon d’aborder des gens dans la rue ? Moi, je pense qu’il y en a ni mauvaises ni bonnes façons d’aborder Moi ,je vous dirai que c’est avant tout des rencontres, des gens à qui on tend la main, peut-être à un moment où l’on ne pouvait pas.”

Elle riait désormais, ravie de sa propre bétise avant que son sérieux ne revienne comme une vague étrange sur un rivage désert.

-Sinon, tu aimes manger quoi ? Je t’invite.

Subtilité d’une vague paraîtrait il aussi.

by delirium

Trying to be candid

Ton un peu sec, pas vraiment agacé. Faire une scène en pleine rue n'est pas (et ne sera jamais) dans tes plans.
— Ton problème est ce qu’il est : le tien. En d’autres termes, il ne te concerne pas. Qu’elle aille donc ressortir sa drague douteuse à qui veut l’entendre.
Ça n’est pas ton cas.

Mais June te bloque, s’accroche à ton refus comme s’il était tout naturel.
Comme si tu n’avais en fait pas refusé mais que tu lui proposais.
Le genre collant qui risque de t’irriter très vite - alors que tu dois absolument garder la face.

— Généralement, pour faire ce genre de choses, il faut le consentement des gens. Et je refuse que tu me suives. Tu t’efforces de demeurer pédagogue et caresses l’importune dans le sens du poil (quoiqu’avec un peu d’amertume) : Apprends à prendre un refus, jolie comme t’es t’es pas condamnée à finir seule.

Toi par contre.. Enfin, tu n’es pas condamné à quoique ce soit. Disons que tu choisis la solitude. La finalité est certes la même, les moyens non : voulu ou subi. Toi tu prends la première option.
Les gens sont bons à petite dose. Il te faut du temps pour reposer l’apparence. Du temps qu’un couple ne te permettrait plus d’avoir.

Mais elle se maintient à ta hauteur, te suit sans se préoccuper de ce que toi tu sembles vouloir.
— Forcer fait fuir les gens qui pourraient être bien disposés. Tu commentes. Je doute que ça soit ce que tu veux. C’est en revanche ce que toi tu désires.

Tu ignores son rire et son babillage, garde l’air neutre, légèrement ennuyé. Tu veux juste rentrer chez toi, c’est vraiment trop demander ?

— J’apprécie la paix, et je doute que tu puisses trouver ça dans un quelconque restaurant.
Quoique, vu le personnage tu devrais te méfier.

pv. Juniper

L O V E

Snake Eater - | outfit
@Odelin Angiers
??/06/20??

Son refus lui paraissait rafraîchissant car même si elle venait à perdre face à Odelin, elle ne s’en estimait pas perdante. Bien au contraire, chaque pas vers la décortication de l’âme d’autrui était un pas qu’elle n'aurait plus à faire car Juniper n'abandonne jamais. Elle ne se lassait nullement, voyant dans les refus et les tentatives de rejet des promesses d’un bonheur encore plus grand à saisir entre ses fins doigts. Et même si il l’abandonnait là, qu’il rejoignait l’une des nombreuses bouches béantes des magasins alentour, elle n'abandonnerait pas.

Juniper continuera de le regarder,
Juniper continuera de le traquer,
Juniper continuera de l’absorber dans ses entrailles fertiles.

Jusqu’à que chaque aspect d’Odelin lui appartienne et qu’elle puisse enfin disparaître, le ventre plein de sa vérité simple, son existence contenue dans les pores de sa peau. Alors, elle se balançait en haut de ses longues jambes, longeant la ville au côté de l’homme qu’elle avait élu comme tout ceux avant lui.

Cependant, ses mots viennent dérailler la mécanique de son cœur. Finir seule ? Une pensée qu’elle n’a jamais explicité dans son être et dont l’étrange pesanteur venait écraser son cœur. Finir seule ? Qu’essayait-il de dire ? Que Juniper pourrait se retrouver d’autrui, errer comme un électron privé de noyau ? Ludo pourrait partir, Némésis pourrait la trahir, et c’est un étrange déroulement d’émotions qui prenait place en elle. Bien que léger, son pas se fit hésitant et l’espace d’un instant, elle ne vit que le long dos drapé de noir de sa cible.

Chassant ses pensées inutiles, elle reprit le joyeux jacassage qu’elle n'aurait pas dû quitter :

Beaucoup de gens sont condamnés à être seuls car ils ne savent pas voir certaines choses. Certaines choses devant leurs yeux.

Loin d’être dans son ton habituel de minauderie, elle pondère avec elle-même perdue dans les pensées qui s'agitaient en elle.

-Que penses- tu que je souhaite ? Penses-tu que je t’aborde que pour soutirer une relation physique avec toi ? Désires-tu la solitude plus que tu ne désires les choses ordinaires de l’humanité ? Le contact ? Je connais beaucoup de gens appréciant la paix et le calme, mais peu la supportant.

Son ton se faisait bas tandis que les rues s’éclaircissaient des créatures fades et ordinaires la jonchant. Ses yeux étaient désormais dans les siens, regard qu’elle a capturé grâce à un vif mouvement de sa main devant ses yeux rigoureusement visé sur l’horizon :

-Je t’ai choisi parce que tu avais l’air d’être seul et pourtant si empli, Odelin.

Et c’est de cette phrase qu’elle fit volte-face, lui laissant le choix fourbe de la suivre dans ce restaurant où elle allait s’attabler ou de disparaître, profitant d’une grâce passagère avant que son regard inlassablement reviendrait à lui.

by delirium

Trying to be candid

Son discours débité sur un ton guilleret prend des allures étrangement profondes. Tu la vois qui se calme, reprend un air léger et exaspérant. Comme si elle cachait sous la surface quelque chose de bien plus sombre.
Comme toi.

— J’ignore ce que tu souhaites précisémment mais j’en sais bien assez pour te répondre que ça n’est pas réciproque. Froid, détaché, néanmoins pas de contradictions possible. Tu es lassé du chat et de la souris. Jouer à se courir après, très peu pour toi.

Épuisé, tu ne rêves que de ton canapé.

— Lorsqu’elle est choisie, la solitude n’a pas que des mauvais aspects.
Tu nuances ton propos qui pourtant dans son essence est bien plus fermé. La solitude est tout ce à quoi tu aspires actuellement et dans de nombreux cas.
La solitude te laisse délaisser le masque, la solitude te laisse soupirer comme bon te semble et adresser un doigt d’honneur bien senti aux apparences. Le tout sans que personne ne puisse rien en savoir.
Le paradis, donc.

Enfin elle se détourne et tu crois naïvement ton repos enfin arrivé. Mais dans sa malice bien sûr, elle assène un coup de grâce avant de s’engouffrer dans le restaurant.

Ah ça, elle sait bien s’y prendre, tu ne peux pas dire le contraire.
Mais ton cerveau méfiant décortique le problème sous toutes les coutures.

Elle a choisi ton prénom, à savoir une information aisément récupérable. Et en te l’offrant comme une arme, elle t’offre en fait ce que tu préfères : des informations.

Elle ne t’a pas choisi par hasard. Autrement dit, elle te suit probablement depuis quelques temps, au moins à Elyon.
Elle t’a nommé Odelin, pas adl et à son air, tu peux deviner qu’elle a fouillé du côté d’Odelin et rien trouvé de plus.
Rien qu’une stalkeuse donc.

Elle s’engouffre dans le restaurant, la porte se referme et tu poursuis ta route, sourire aux lèvres. Songeur, surtout et bien déterminé à savoir qui est-elle vraiment. Pas tant inquiet, indubitablement curieux.
Un tout autre type de jeu du chat et de la souris s’offre à toi mais celui-ci, tu vas le relever avec grand plaisir.

pv. Juniper

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