blood on my hands

août -- tempelhelm; elyon district; appartement d'orion


seul. si seul dans ce lit devenu trop froid par l'absence de l'aimé.
trop de fois à se sentir abandonné.
il n'est pas là et le monde ne semble plus tourner très rond.
y'a tous les souvenirs du passé qui s'amassent là en quelques secondes.

il n'est pas là.
il est parti.
il ne reviendra pas.
tout est fini.

regard se pose sur la place vide à tes côtés et s'échappe de tes lèvres un profond soupir. ça faisait bien longtemps que tu ne t'étais pas réveillé seul dans ce grand lit. trop grand pour ta carrure semblant toujours fragile.
n'as plus l'habitude, lorsque tu reviens d'une expédition.
comme si tout n'était que mirage.
que tu ne te souvenais plus des traits de son visage.

te redresses dans les draps défaits ne sentant déjà plus son parfum. à croire qu'il n'a jamais été là. qu'il n'a pas dormi avec toi. ton olid indique une heure aléatoire et tu te lèves enfin.
le pas traînant dans l'appartement, cherchant sa présence dans ce vide immense. pas un mot sur la table pour te prévenir de son absence, qu'un profond silence répondant à l'appel désespéré de ton coeur angoissé. a-t-il attendu que tu dormes pour s'échapper ?

mains lasses passent sur ton visage éreinté par ce réveil.
t'as la tête pleine de mauvaises pensées.
la colère se glisse, sournoise, derrière l'inquiétude soudaine.
et s'il lui était arrivé quelque chose dehors ?

poing se serre, s'abat sur la table.
tel un lion en cage, tu tournes en rond.
le temps semble si long.

et lorsqu'enfin la clé tourne dans la serrure, tu expulses tout l'air comprimé dans tes poumons. si le soulagement détend tes muscles en le voyant rentrer, sa mine impénétrable te laisse pantois.

— bordel mais t'étais où ?

ton absence a-t-elle permis aux liens à ses poignets de rouiller ?
quelqu'un s'est-il chargé de les couper pour te l'enlever ?

(code) awona // avec @ELIJAH CARTER

blood on my hands

août -- tempelhelm; elyon district; appartement d'orion


n'a pas l'air de se rendre compte de la sourde colère chuchotant à tes oreilles, ni de ce fléau grouillant sous la peau. un froid glacial s'abat dans l'appartement, maîtrise encore vacillante de cette glace venant geler les fenêtres. si tu sembles agacé, la colère n'est pas bouillante dans tout ton être épuisé.

ses origines.
son passé qui te terrorise.

tu fermes les yeux, souffle glacé s'échappant de tes lèvres désormais pincées. change de sujet pour s'intéresser à ton sommeil chaotique et un rire sans joie te secoue tout entier.

— si j'ai bien dormi ?

visage terni par la fatigue, cernes prononcés sur les traits tirés.
il faudrait être aveugle pour ne pas remarquer tes joues creusées.

ne t'arrêtes pas de rire, l'ironie de la situation te prend par les tripes. et t'as envie de vomir.

— tu te fiches de moi, elijah ? tu ne pouvais pas me prévenir avec un mot ou un message sur mon olid ? tu sais très bien- si j'ai bien dormi ?

tu sais très bien que ça me fait peur de ne pas savoir où tu es.
que sans toi ma nuit est un cauchemar que je vis éveillé.

prends une grande inspiration, dresses un regard sombre sur le carter te faisant face, ne tardant pas à revenir à ce sujet qui t'angoisse.
il est parti marcher comme il semble le faire souvent. guidé par ses instincts à retourner sur les traces de son passé. de cette vie dont tu ne faisais pas partie.

il semble inchangé, le lion.
résolu à quelque chose que tu ignores, et ça te rend malade.
qu'il te cache ce qu'il se passe.

— helios starke, hm ? tu y sembles tellement accroché dernièrement. à croire que rien n'a changé. tu veux partir, elijah ? tu veux retourner là-bas, chez toi ?

creuser une distance dans ce chez nous qui n'existe pas.
il t'échappe, sort de la cage que tu as forgée.

— pourquoi ? ou plutôt pour qui ?

(code) awona // avec @ELIJAH CARTER

blood on my hands

août -- tempelhelm; elyon district; appartement d'orion


parler de confiance devient soudainement dérisoire et tu cracherais des vérités à ses pieds pour voir s'il peut encore te faire confiance. pourra-t-il seulement croire que tu es encore un homme bien en découvrant le sang sur tes mains ?
tu ne sais plus quoi croire, si tu peux réellement avoir confiance alors que tout te dépasse. il n'est plus le même, ou peut-être es-tu le seul à avoir changé.

tu l'écoutes dans un silence lourd alors que soudainement les reproches fusent à nouveau dans ton sens.

parce que c'est ta faute à toi.
c'est toujours ta faute.
c'est ta faute si ta mère te détestait.
c'est ta faute si ton père t'a abandonné.
c'est ta faute si ton beauf te battait à espérer te crever.
c'est ta faute si cronos ne t'a jamais aimé.

t o u t est de ta faute.

la colère gronde dans l'encéphale. elijah ne semble pas comprendre combien ses mots te blessent. combien tu as toujours fait ce que tu pouvais pour lui. à en faire ta priorité.
t'as la haine qui ressurgit, celle qui t'a consumé jusqu'au soir où tu as torturé, laissé parler le vice, assassiné.

— tu oses vraiment comparer tes petites esca-

muet par le coup de massue que tu te prends en plein ventre, tu le regardes, sourcils froncés.

— quand ça ? ici ?

tu aurais dû le voir venir.
savoir que tu n'aurais pas la paix, que l'ombre de sa famille persistait.
et tu n'as pas besoin d'entendre sa réponse pour savoir que ian carter s'était rendu chez toi, avait foulé le parquet de ses pas.

— tu comptais me le dire le jour où je le verrais débarquer par hasard ? le jour où il te demandera de retourner vivre là-bas ? parce que c'est ça. ian carter n'est pas seulement venu prendre des nouvelles de son petit frère. il attend des choses de toi. que tu retournes à cette place.

soupir s'échappe de tes lèvres et tu tentes de retrouver ton calme.
souffle forme des volutes dans l'appartement glacial.

(code) awona // avec @ELIJAH CARTER