Artorias&Aralia
Le souverain avait circulé dans le château, sans but, comme à son habitude.
Il appréciait voir le silence se dessiner autour de lui à chaque pas aventureux, entre la peuplade suffisamment noble pour profiter de son essence royale le révérer lorsque le regard avait la chance de se poser sur sa silhouette.
La tempête de Hakar, l’Aube Rouge, s’avançait ici en terrain conquis avec une allure impériale et un regard avare.
Tout était ordonné sur son passage, en contraste à son chaos débordant, la position du monarque était assurée à l’abaissement des crânes qu’il piétinait.
Une nation bâtie de sang et de métal, un domaine architectural fondé sur des cadavres.
Artorias Harcourt était le conquérant de l’infection, le donneur de mort.
Serpent parmi les insectes qui gravitaient autour de lui, une chevelure carmine s’était aventurée jusqu’à lui d’une démarche qui ne souffrait d’aucun affront.
Aralia Grant, Dame de cour et confidente de sa sœur jumelle depuis la disparition de la précédente.
Cette dernière avait su habilement faire disparaître au sein du château dans lequel elle rodait telle une ombre, quand bien même elle représentait une menace létale même pour le monarque.
Elle avait su enrober son poison dans le sucre et le parfum.
Artorias lui avait d’abord adressé un regard dubitatif avant de finalement l’éteindre dans une mine enjouée alors qu’elle lui tendait un présent auquel elle avait déjà fait référence lors d’une précédente conversation entre deux intersections du château Harcourt.
Le souverain s’était enquis de ce qui lui avait été présenté dans un emballage qu’il prenait un plaisir immature à décharner.
Son sourire s’était accentué alors qu’il portait déjà l’une des friandises à ses lèvres pour la déguster avec appétit.
Votre attention est ravissante, Dame Grant. Nous sommes heureux de pouvoir en profiter.L’étiquette aurait peut-être voulu qu’il fasse goûter le contenu de la boîte à l’un de ses valets, pour s’échapper de toute tentative d’empoisonnement, mais Artorias n’était pas du genre partageur.
A la requête un peu particulière de son interlocutrice - l’on avait tendance à demander les audiences avec le Roi en amont, pas au détour d’un couloir - il se décida d’accorder sa confiance.
D’un geste de sa prothèse métallique, accompagnée d’aucun mot, il avait chassé la masse qui s’était agglutinée autour de lui.
Son regard s’abat finalement sur elle, vraisemblablement intrigué.
Nous voilà tout à votre écoute, Dame Grant. De quoi avez-vous besoin ?