end -- accords blessés (lettre à karma)

accords blessés (lettre à karma)

melodiam

Cher Karma,

J’ai longuement hésité avant d’oser poser ces mots sur le papier. Ridicule, n’est-ce pas ?
Je ne sais pas si cette lettre te parviendra, si tu la liras. Je tente pourtant d’y croire. Si tu te donnes la peine de me lire, alors, s’il te plaît, lis-moi jusqu’à la fin.

Je devrais te demander pardon, Karma.
Pardon de t’avoir déçu, du début jusqu’à notre fin et même au delà.
Pardon de n’avoir jamais été réellement honnête avec toi, avec moi, avec nous.
Pardon d’avoir été trop différent. Pardon de m’être détourné d’omni pour trouver la foi en Eclipse.
Pardon d’avoir autant de sang sur les mains.

Mais te demander pardon ne servirait à rien, nous le savons pertinemment tous deux.

Rassure-toi, cette lettre n’a rien d’une supplication. Je cherche simplement à essayer de faire la paix avec moi-même. Oh, je continuerai de chérir les souvenirs de notre histoire — si tu m’autorises à appeler ça ainsi. Mais vois cette lettre comme ma façon, maladroite certes, d’enfin faire le deuil de ce nous dont j’ai tant rêvé, tant espéré.

Je me doute que jamais tu ne pourrais comprendre mes choix, mes décisions, toutes ces horreurs que j’ai pu faire, dire, accepter. Et je ne te demande pas de le comprendre. Je veux simplement chercher à être en paix avec moi-même.

J’ai eu vent de ton mariage avec Amaya Carter. Je vous souhaite sincèrement, et j’espère que tu me croiras, que votre mariage soit heureux et t’apporte tout le bonheur que tu mérites. Je ne me suis pas permis de vous envoyer un présent. Peut-être fut un temps, je l’aurais fait, par pur plaisir de semer le chaos et me faire remarquer. Mais je préfère accepter qu’il est temps pour moi de te laisser t’en aller de ma vie. Il est temps que je te laisse tranquille.

Une chose peut-être pour laquelle j’ai un peu moins de regret. Cette marque sur tes reins. Je préfère être honnête pour une fois. Mais ça me rassure qu’au moins une personne aura à tout jamais une part de moi incapable à oublier. Peut-être ainsi, je ne disparaitrais pas totalement tant que j’existe ne serait-ce que dans ton inconscient. Si tu veux tout savoir, tu as pu bien te venger. Je garde une vilaine trace de ta colère de dragon sur le bras. Donnant-donnant, non ?

J’espère que tu seras heureux, que tu seras entouré et aimé comme tu le mérites. Comme je n’ai jamais su faire. Rassure-toi, je ne chercherais pas à te retrouver, te recontacter. Plus jamais ton Olid ne verra mon nom s’afficher. Je te laisse enfin tranquille. Mes démons ne s’en prendront pas à ta famille, à tes proches. Je ne sais pas vraiment si tu es capable de me prendre au sérieux lorsque je te dis ça. J’ai changé, Karma. Et non pas en bien, comme tu peux t’en douter. Pas lorsqu’on prêche la parole du Chaos.

Que ta vie soit enfin douce.
Ce sont mes derniers et sincères adieux.
Que ta bonté réchauffe l’âme d’une autre, Sunny.

le silence dans la chambre est assourdissant. la plume du stylo ne gratte plus sur le papier de bonne qualité. la pulpe de tes doigts glissent sur les fibres luxueuses tandis que tes yeux se perdent dans les boucles de tes lettres manuscrites. tu avais perdu l’habitude d’écrire ainsi. tu avais entretenu une relation épistolaire avec une cliente, à l’époque où tu n’étais rien de plus qu’un simple escort. à l’époque où, déjà, tu mentais à Karma sur la vérité de ton occupation.

myocarde semble à peine plus apaisé alors que tu plies gracieusement le papier. les lumières artificielles des lampadaires au dehors éclairent un peu plus le bureau du domaine trop grand pour toi tout seul. lampe de chevet à la lumière tamisée fait jouer les ombres lorsque ton corps s’affale dans le fauteuil. long soupir las. ça toque à la porte. domaine trop grand pour toi tout seul, mais tu n’es pas si seul. seule âme chaude, tu reconnais son odeur derrière la porte. un dernier regard à la lettre avant que ta voix rauque ne lui autorise d’entrer.

sa chaleur, sa douceur ont ce quelque chose de rassurant, d’apaisant. elle est toujours là, pour panser tes plaies, pour essuyer tes larmes inexistantes. mains tout contre sa fine taille, tu la portes avec facilité, petit oiseau entre tes doigts, et la déposes sur tes genoux. une dernière fois, juste une dernière fois, tu fermes les yeux et cherches sa chaleur. une dernière fois, juste une dernière fois, tu cherches à te rappeler la chaleur de Karma à la place d’un autre corps.

— j’ai une lettre à poster à destination d'Arkmere. j’y parle de moi, de mon cœur qui aimait, autrefois. mais je n’y parle pas de qui je suis aujourd’hui. tu peux la lire, si tu veux essayer de me comprendre un peu plus et si tu en as envie.

et enfin vient le temps de la sceller à la cire — peut-être toujours un peu trop romantique, chevaleresque — cette lettre d’adieu à un amour blessant.

et tandis que vous quittez tous deux le bureau, un bout visible d’une des dizaines de lettres écrites pour lui, que jamais tu n’as fini ou envoyé, ces quelques mots que tu n’oseras jamais lui avouer, lui réclamer.

j’aimerais tant pouvoir te parler une dernière fois, entendre une dernière fois ta voix, voir l’éclat de tes regards une dernière fois, Karma.

accords blessés

Mai 2003 - Ashever

Cette lettre inattendue reposait sagement sur le bureau lumineux dans lequel Karma s’était installé pour la lire. Elle attendait une décision de la part de son destinataire.
D’abord surpris par le format, trop habitué à la technologie de sa cité natale, la curiosité l’avait rapidement gagnée en découvrant le sceau qui la maintenait encore fermée. Et plus il l’avait observé avant de la lire, plus il avait l’intuition étrange de savoir qui la lui avait adressé.

Alors il avait hésité à l’ouvrir, et bien plus encore à la lire lorsque ses yeux s’étaient posés sur l’écriture élégante de Cronos Lynes.
Cronos, dont il n’avait plus eu la moindre nouvelle durant les deux années écoulées avec la chute de Tempelhelm. Depuis qu’ils s’étaient fait face sur les ruines du temple du feu comme deux ennemis jurés.
Mais là encore, la curiosité avait grignoté sa raison et il avait parcouru les mots de ce fantôme du présent avec attention. Et émotion. Il n’aurait su dire pourquoi d’ailleurs.

Était-ce parce que ces mots couchés sur papier étaient ce qu’il avait attendu depuis tout de temps ?
Était-ce parce qu’il était inquiet, au fond, de l’imaginer blessé, mort, ou errant seul après la chute ?
Était-il soulagé ? Ou bien n’arrivait-il pas à croire le moindre de ces mots ? Pouvait-il y croire ?
Fallait-il répondre ou ignorer, pour tourner la page ? Pour qu’ils tournent tous les deux cette page.
Comme si c’était la dernière d’un terrible roman qu’on lit avant de refermer le livre pour toujours.

Quelques jours passèrent avant que Karma ne trouve la réponse, le courage et le temps d’écrire une lettre à son tour. Mais il s’installa tout de même à son bureau, devant cette lettre encore ouverte qui avait attendu sagement son heure, alors que la nuit tombait à nouveau sur la capitale d’Arkmere

Cher Cronos, Je dois admettre que tu as réussi à me surprendre avec ta lettre. Et en même temps, pour être tout à fait honnête, sans l’avoir ouverte, j’ai eu ce préssentiment. C’est ça, que j’ai trouvé ridicule.Penser que tu aurais encore quelque chose à me dire après notre dernière rencontre. Je n’ai pas le cœur a te faire des reproches, pour tes choix et leurs conséquences. Cela va te paraître présomptueux mais je pense avoir ma part de responsabilités dans le chemin que tu as pris. Bien qu’on m’ait assuré que je n’aurai jamais pu te sauver. Tu as raison, je n’ai pas besoin d’excuses. Je te connais Cronos. Je suis peut-être le seul au monde à te connaître aussi bien, et c’est pour ça que tu m’as écrit. Car je suis le seul à pouvoir comprendre à quel point tu as changé, et de toute évidence avec ta lettre, pas uniquement en pire comme tu te plais à le dire. J’ai compris Cronos. Tu ne seras pas oublié. J'aurais aimé, il y a longtemps, ne plus avoir de souvenirs de toi. Mais quand on grandit, on apprend du chemin que l’on a parcouru. Et tu étais sur ce chemin.Cette lettre de ta part, c’est elle, tes excuses. Et en même temps, c’est une façon de réapparaître. Pas de disparaître.Je le sais. Je ne te demanderai pas plus que ce que tu as déjà fait en l’écrivant. Si ce n’est de promettre de ne plus nous mettre en danger, ma famille et moi.Je regretterai peut-être de t'avoir répondu. Je ne suis pas sûr de faire le bon choix cette fois-ci. Est-ce que ça t'apportera vraiment la paix ? Je le souhaite, sincèrement.Et je suis désolé.

Étonné de l’avoir écrite d’une seule traite, Karma contemple une dernière fois le contenu de sa réponse avant de la plier soigneusement pour éviter le risque de la relire et d’en changer certaines tournures. Peut-être qu’Amaya pourrait la relire, elle ? Ou peut-être était-ce trop personnel.
Son dos s’appuie contre le dossier de sa chaise alors qu’il laisse échapper un soupir, massant ses tempes lentement.

Sûr de ses mots, incertain de son choix de les adresser à Cronos, il l’enverra lui-même le lendemain.

☼ Cronos & Karma ☼

code by kimlee

accords blessés (lettre à karma)

melodiam
les émotions ont été bien trop contradictoires lorsque l’on a déposé cette lettre manuscrite contre ton bureau. Karma t’a répondu. tu as d’abord souhaité déchirer, brûler cette lettre. effrayé par son contenu potentiel, la douleur de ton cœur n’a pu que ce calmer juste à peine en parcourant les traits de son stylo. la plume du tien a fini par se laisser porter par tes sentiments, accentué par les larmes qui n’ont jamais été capables de couler. en deux ans, tu as commencé à oublier le son de sa voix.

mais c’est en pensant à son regard, à la ligne de sa mâchoire, à la douceur de ses mains que tu as su écrire, ignorant la douleur lancinante.

Cher Karma,

Je n’aurais guère pensé recevoir une réponse de ta part. Peut-être, à mon tour, vais-je regretter d’avoir choisi de te répondre.
J’ai menti, une nouvelle fois, en disant que je ne te recontacterai plus. Mais j’espère que tu pardonneras ce léger excès de ma part.

S’il te plait, sois présomptueux. Je ne sais pas qui se cache derrière ce “on”, mais permets moi de coucher sur ce papier mes doutes. Tu as toujours eu bien plus de place dans ma vie que je ne l’aurais voulu, qu’on l’aurait voulu. Aujourd’hui, malgré la foi qui m’anime, je reste persuadé que tu aurais pu changer le cours de ma vie, Karma. Mais avec des “si”, beaucoup de chose serait différente de nos jours. J’essaie tant bien que mal de ne plus vivre dans le passé et les fantasmes d’une vie passée à tes côtés.

Oserais-je avouer que j’ai souvent rêvé pouvoir être celui qui aurait demandé ta main, à partager tous ces instants avec toi, et seulement toi ?

Tu as sans doute raison. Je t’ai écrit car nous savons tous deux que personne, dans les cieux ou sur ces terres, personne à part toi, Karma Strauss, ne me connait aussi bien. Est-ce que cela m’effraie ? Sans doute. Peut-être que cela me rassure aussi. Je ne sais pas. Je n’ai jamais été sûr de rien face à toi, à ton souvenir. Enfin, il y a bien une chose dont je suis encore sûr aujourd’hui. L’amour que je t’ai porté, aussi destructeur fut-il, n’a jamais été fictif.

À tous ces je t’aime que je n’ai jamais su te dire, que je t’ai toujours montré trop maladroitement, jamais aucun mensonge n’a souillé mes sentiments pour toi.

Je suis las, Karma.
Las de ces guerres,
Las de ces conflits qui ne seront jamais les nôtres.
Que l’Unique m’en soit témoin, je te fais la promesse de ne plus vous mettre en danger, ta famille et toi.

Ne sois pas désolé. S’il te plaît. Ne le sois jamais, pas pour quelqu’un comme moi.
Merci pour tes mots, pour ta lettre, pour cette présence que j’ai ressenti tout contre mon cœur mort en ayant eu la chance de te lire.

la douleur semble plus facile à accepter.
espères-tu une réponse de sa part ? bien sûr.
est-ce raisonnable ? absolument pas.
mais avez-vous déjà été raisonnables tous deux ?

doucement, au plus profond de toi, tu sens cette plaie enfin commencer à se refermer.

accords blessés

Mai 2003 - Ashever

Quand la seconde lettre fut déposée sur son bureau, Karma la contempla plus longtemps encore que la première fois. D’abord, il hésita à la lire. Ce n’était pas qu’il craignait de découvrir le contenu de la missive. Car il était curieux. Mais une petite voix ne pouvait s’empêcher de lui faire se demander s’il était vraiment sage de s’y plonger. Il ne craignait pas ce qu’il pourrait y lire. Et il trouvait dans ces lettres l’infime possibilité de pouvoir réparer ce qu’il pensait avoir brisé. Une psychée perdue. Mais où allaient-ils comme ça ?

Tous ces mots arrivaient trop tard. Bien trop tard. Mais Karma y voyait malgré tout une main tendue et fatiguée de lutter dans les courants tumultueux de choix conscients ou non. Et qui, bientôt, se ferait engloutir avec le reste.

Cher Cronos,

Je serais bien mal placé pour te reprocher de me répondre puisque je fais de même. J’admets que notre échange me rend curieux. Et que, peut-être, j’aurai pu être vexé de ne pas obtenir de réponse, qui sait ?
Alors voilà, encore une fois, je te réponds moi aussi.

J’entends, Cronos, tout ce que tu essaies de me dire maintenant.
Je ne doute pas de nos sincérités respectives, bien au contraire, elles ont été aussi tangibles l’une que l’autre. Mais à l’époque, nos vies sont entrées en collision. Et elles n’ont pas survécu au choc. Tout simplement.
Je ne doute pas non plus de l’influence que tu as eu sur celui que je suis aujourd’hui. En bien et en mal. Quelle importance de toute façon ?

Et je me découvre un syndrome du sauveur que je ne me connaissais pas. Ou plus. Et je m’inquiète pour toi. C’est idiot n’est-ce pas ? Tout nous oppose, même certains de nos souvenirs communs. Mais je ne veux pas non plus te faire la guerre.

Ne me remercie pas. Je fanfaronne en soulignant que je te connais mieux que quiconque mais il en va de même pour toi. J’imagine.

Ma prochaine réponse tardera peut-être. Par prudence. Tu sais que les dieux qui s’affrontent en haut s’affrontent aussi ici-bas. Mais puisque tu as promis de nous écarter de tout danger, je voulais que tu saches que je ferai mon possible pour te rendre la pareille.

La lettre sera remise à la discrétion d’une personne de confiance.
Il ne savait pas exactement ce qui le poussait à entretenir cet échange épistolaire. Mais au fond de lui, il avait l’impression de répondre à un appel au secours.
Le Karma du passé culpabilisait peut-être encore. Imaginant naïvement que les choses auraient pu se passer autrement si leurs routes ne s’étaient pas séparées de la sorte.
Comme si Tempelhelm aurait pu ne pas tomber.

☼ Cronos & Karma ☼

code by kimlee

accords blessés (lettre à karma)

melodiam

peut-être as-tu été agacé, peiné, imaginant un nouvel abandon de la part de Karma alors que la lettre avait mis un jour ou deux de plus à être livrée que les premières. mais, encore une fois, à lire ces mots, ses mots, vos maux, un certain apaisement s’est logé sur ton visage. plaie se referme sûrement bien mieux que tu ne l’aurais pensé. c’est à la lueur du soleil à peine levant que la plume de ton stylo étale son encre dans les fibres du papier.

Cher Karma,

Ta curiosité est partagée. Je n’aurais sans doute jamais pensé pouvoir écrire avec une telle sérénité, échangé ainsi avec toi. J’en suis tout à fait heureux.

Ça me fait du bien de lire que, peu importe mes erreurs passées, je ne suis pas qu’un vulgaire souvenir dans ta vie. C’est très égoïste de ma part, je le conçois tout à fait. Mais tu le dis toi-même, nos vies sont entrées en collision. Et quand bien même ce que je vais écrire ne risque pas de te plaire, j’ai bien peur que sans avoir eu Eclipse dans ma vie après ce nous destructeur (par ma faute), je ne serais sûrement pas à mon bureau en train de t’écrire. Je ne dis pas ça pour me faire plaindre, ni pour faire le martyr ou que sais je. J’écris simplement ce qui me vient à l’esprit. Sûrement une façon pour moi de me vider le cœur, de me purifier l’âme.

Ta vie à Arkmere te plait-elle, Karma ? As-tu trouvé un moyen de nourrir ta foi ? Tu sais, je ne suis plus le même qu’avant. Depuis bientôt deux ans maintenant, mon corps et mon âme sont offerts à la foi. J’ai même fait retaper une église ! Je te demande pardon. Peut-être ne devrais-je pas parler ainsi de ma foi. Même si je trouve cela dommage. Nos valeurs sont peut-être différentes, mais au fond, ne cherchons pas toustes à simplement nourrir nos âmes et trouver réconfort avec une croyance, quelconque soit-elle ?

Es-tu heureux, Karma ? Je veux dire, réellement ? Je sais bien que d’être honnête ainsi avec son ex n’est pas la meilleure des idées. Mais malgré tous mes défauts, toutes les horreurs qui dorment en moi, ton bonheur a toujours été ma priorité.

Parfois, je repense à ce qu’aurait pu être nos vies si Tempelhelm n’était jamais tombée. Si nos vies avaient survécu au choc. Certaines nuits, j’ai l’impression d’être hanté, Karma. Par tout ce passé, tous ces “et si”, tout ce sang que j’ai versé.
Par ton regard.

Tu as raison, peut-être que les lettres, bien que très romanesques et romantiques peuvent-elles être, ne sont pas les plus sécurisées. Devrions-nous arrêter ? Je me pose la question à chaque nouveau mot que j’écris.

Karma, si tu souhaites finir une dernière fois cet échange, alors sache que lorsque la prochaine lune sera noire et au plus haut dans son ciel, je me trouverais au plus proche du dernier endroit où nous nous sommes vus.
Je t’y attendrais.
Et qu’importe ton choix, je le respecterais.

En espérant pouvoir te dire de vive voix ceci.
Sois heureux Sunny. Sois heureux et vis.

Vis pour moi mais ne t'oublie pas.
Vis pour toi mais ne m'oublie pas.

regard mélancolique sur la lettre que tu refermes, presque solennel. yeux noirs se posent finalement sur la fenêtre, portés par les vignes éclairés des premiers rayons du soleil. le sommeil te rattrapant finalement en douceur. promesse faite sur ce papier.

tu seras là.

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