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Lady and the Tramp - Asterion
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Ven 26 Aoû - 17:21Sujet: Lady and the Tramp - Asterion
Anonymous

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Lady and the Tramp

La vie est décidément pleine de surprises. Tu pourrais croire qu’à force, tu te serais habitué.
Mais non.
En même temps, qui aurait pu prévoir que tu aurais un demi-frère plus jeune ?
Personne. Même pas toi, qui te targue pourtant d’être prévoyant.
Là, t’as rien vu venir. Et lorsque tu as fait des recherches sur Southern Dog, tu ne t’attendais pas à découvrir que l’anguille que tu devinais sous les mots était en réalité…. Le fils de ta génitrice.
Ton demi-frère donc.

De sept ans ton cadet.

Tu es tombé là-dessus hier soir. Les autres savent que tu étais intéressé par Southern Dog, au moins pour l’approcher.
Tu as donc creusé avec le concours de quelques autres, qui se sont rapidement arrêtés. A part toi, personne ne connait les informations vraiment personnelles des membres de Légion et tu préfères que ça reste comme toi. Si un autre se fait prendre, il ne pourra rien balancer qui pourrait permettre aux autorités de trouver tous les autres. Toi, si on t'attrape tout est de toute façon foutu.
Au début de tes recherches, rien d’anormal. Jusqu’à ce que tu trouves son identité civile. Le genre de choses qui t'intéresse assez peu en soit, qui n'est qu'un levier pour accéder à la vie personnelle. Mais là, tu as vu le nom de famille et tout a basculé. Comme si on avait pris ta tête et qu’on l’avait secouée, puis qu’on te l’avait rendue.

Cette histoire risque de mettre la couverture parfaite d’adl en danger, toi qui fait en sorte depuis plus de dix ans de la maintenir lisse, sans la moindre fissure.
Ça agace une partie de toi, cette faiblesse soudaine.

Mais tu as un petit frère !
Ce n’est généralement pas le genre de choses qu’on apprend à trente ans. Surtout quand le dit frère a la vingtaine passée.

T’es sorti de chez toi comme une bombe et t’as frappé chez Mannes. Son compagnon a eu la sagesse de rester éloigné et t’as pu tout lui déballer.
Lui non plus ne savait pas. En même temps, ils n’ont aucun lien de sang eux deux.
Toi si. Et tu étais complètement paumé. Alors t’as demandé conseil à Mannes. Ça doit faire des années qu’il ne t’avait pas vu aussi bouleversé d’ailleurs. Sans doute depuis ton adolescence.
Il t’a dit de suivre ton instinct. Quelque chose qui n’est définitivement pas dans tes habitudes. T’as brodé une histoire dans ta tête, une explication pour ton petit frère, un truc en lien avec des papiers à l'hôpital et t’es rentré chez toi, fouiller encore et encore le web pour trouver plus d’informations.
Tu n’as trouvé que des bribes qui laissent deviner une vie chaotique, sans doute complexe. La vie de quelqu’un qui n’a pas eu autant de chance que toi. Tu as aussi appris le décès de ta génitrice. Tu étais surpris qu'elle ai survécu aussi longtemps, en fait.
Au fur et à mesure des bribes, tu as remonté le fil jusqu’à Understadt où il vit. Asterion.
Un inconnu qui ne devrait pas l’être.
Un petit frère.

Tu as mal dormi, traîné un peu la patte la journée au boulot et tu es parti pile à l’heure de la tour Elyon. Ça non plus, ça ne t’était pas arrivé depuis des mois. Peut-être même des années. Tu as pretexté une nuit compliquée à tes supérieurs et ils t'ont laissé respirer. Sans doute un avantage d'être un employé modèle. Ils t'ont même enjoint de prendre plus de repos !

La même pensée t’envahit en boucle sans vouloir te laisser deux secondes de paix : tu as un frère. Un petit frère.
Qu’est ce que tu vas faire de cette information ?
Ça t’a occupé toute la journée. Finalement, tu as su. Tu as pris ta décision.
De retour chez toi, tu as quitté tes vêtements proprets, enfilé ton sweat préféré et un pantalon facilement nettoyable. Tu es descendu dans Understadt par ton passage habituel, capuche rabattue sur la tête. Tu apprécies ne pas avoir pris les lentilles qui démangent ton oeil borgne.
Après t’être assuré que la voie était libre, tu as tracé ton chemin, évité les différents endroits où adl avait pu aller.

Et tu l’a vu. Le minuscule salon de tatouage. Ton frère est un artiste ! Plus que toi, c’est certain. Tu dessines un peu mais ça n’a jamais été très loin.
La nervosité inhabituelle qui te suit depuis hier soir n’a pas l’air de vouloir partir quand tu arrives finalement devant la porte de chez lui. Grande inspiration, tu toques. Inutile de repousser, sinon tu renonceras.
Ça ne t’empêche pas de n’avoir aucune idée de ce que tu vas bien pouvoir lui raconter.
Et la porte s’ouvre trop rapidement pour laisser le temps à une idée miraculeuse d’arriver (ça fait une journée que tu l’attends, quelques secondes n’auraient rien changé)

— Bonjour
Gorge sèche, au moins ta voix ne tremble pas.

— ça va te paraître très soudain et sans doute complètement impossible mais…
Tu t’interromps. Trouve une autre façon d’annoncer la chose. Toi qui te vante de ne jamais hésiter, te voilà bien malin.
C’est impossible d’éviter le mot “frère”. Stupide mais c’est ça que tu aurais préféré. Contourner.
Coup d’oeil de chaque côté de la rue, personne. N’empêche que l’idée de donner ton nom en pleine rue ne t’enchante pas. Alors tu achèves dans une parole guère plus forte qu’un murmure, renonçant à la subtilité :
— Je suis ton frère.
pv. Asterion

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Sam 27 Aoû - 17:36Sujet: Re: Lady and the Tramp - Asterion
Anonymous

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Lady and the Tramp

feat. Odelin Angiers
Juillet 2000

Une longue journée chaude d'été, semblable en tout point à toutes les autres. Même si son art était généralement reconnu à sa juste valeur, il ne pouvait pas dire que les clients se bousculaient à l'Understadt. La misère grouillait ici plus que jamais, et Asterion avait faim. Faim de nourriture, faim de travail, faim de création. Faim de vengeance.

Avachi contre son fauteuil de bureau, qui avait la mauvaise manie de grincer à chaque mouvement, le jeune griffonnait avec un crayon à la recherche d'inspiration. C'était ici qu'il passait la majeure partie de son temps. Une porte dérobée lui permettait de monter à l'étage où se trouvait l'unique pièce de vie, salon, cuisine, salle à manger et chambre : le tout-en-un. Son plus grand luxe : une vraie salle de bain avec baignoire. Aux murs de la boutique, il avait accroché ses meilleurs croquis et même quelques photos de ses oeuvres. La peinture aurait besoin d'être refaite, d'ailleurs. A l'exception des quelques affiches et de tout ce qu'on trouvait habituellement dans un salon ou une boutique, la pièce était vide. Derrière un grand paravent, il rangeait son matériel, soigneusement. Il ne pouvait pas faire des miracles, mais il faisait de son mieux pour que tout reste aussi impeccable que possible.
Il pouvait manger dans les poubelles, mais souiller son art, c'était hors de question.

Quelqu'un frappa à la porte. Il leva le nez, perplexe. Il n'avait pas souvenir d'avoir un rendez-vous aujourd'hui, encore moins à cette heure-là. En plus, ses clients (habitués ou non) avaient tendance à entrer et sortir sans se poser de questions, sans même savoir si c'était son domicile ou non. La curiosité le fit bouger plus vite que d'ordinaire. Le bout des doigts tâché d'encre coloré, il s'essuya les mains avec un chiffon en se dirigeant vers la porte. Il portait un pantalon noir comme souvent, l'extrémité coincée dans ses chaussures au style rangers. Qui sait, sur un malentendu, on aurait pu le prendre pour quelqu'un qui sait se défendre. C'était aussi là qu'il avait glissé un couteau ; c'était toujours quelque chose de pratique à avoir sur soi. Son t-shirt était trop grand et visiblement usé, mais il avait fait un noeud en bas du tissus pour l'empêcher de voler dans tous les sens ou de se coincer dans des objets. Il ouvrit la porte, posant son regard vert, délicatement souligné d'eye-liner noir, sur l'inconnu qui lui faisait face. En silence.

Bonjour, ça va te paraître très soudain et sans doute complètement impossible mais…

Qu'est-ce que...

Je suis ton frère.

... quoi ?

Oh.

Le mot (enfin, le son) lui avait échappé sans qu'il ne s'en rende compte, fait particulièrement inhabituel pour quiconque le connaitrait un peu. Asterion était un silencieux, une ombre. Personne. Il hésita un instant. Devait-il lui refermer la porte au nez parce que la blague était franchement pas drôle ? Il ne savait même pas quoi faire de cette information. Un nombre certain de répliques traversèrent son esprit sans franchir ses lèvres. Oh, tu ressembles à ton père. Ironie. Sarcasme. Tu as vingt ans de retard. Sans dire un mot, lentement, il haussa un sourcil perplexe. Qu'est-ce que tu veux que ça me foute ? Colère.

Pourquoi ce type apparaissait maintenant ? Qu'est-ce qu'il lui voulait ? Est-ce qu'il disait la vérité ? Etait-ce un piège ? Quelque part, il ne se sentait pas en danger - enfin, pas plus que d'habitude. Il recula d'un pas en ouvrant la porte plus grand, lui laissant la place d'entrer s'il le voulait. Cette situation était plus qu'improbable. Elle était louche. Quelque part dans un coin de son cerveau, il se souvenait que la fenêtre de l'étage était ouverte. S'il avait besoin de s'échapper en urgence, c'était vraisemblablement toujours possible.

Pour ton information, si tu veux un tatouage, le prix est le même pour la famille et pour les inconnus.

Laissant la porte ouverte, il retourna vers son bureau, ramassant un crayon pour le ranger dans son pot, nerveux. Nerveux, oui. Mais il essayait de faire en sorte que ça ne se voie pas trop. Il lui jeta un coup d'oeil à nouveau, essayant de graver son apparence dans sa mémoire.

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Sam 27 Aoû - 18:13Sujet: Re: Lady and the Tramp - Asterion
Anonymous

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Lady and the Tramp

Tu  vois son visage passer par une foule d’émotions différentes. Négatives, pour l’immense majorité.
Tu peux comprendre en soit. Tu t’y es pris d’une affreuse façon. Mais y-a-t-il une façon potable d’annoncer à ton frère de 23 ans ton existence ?

La réplique acerbe qu’il t’envoie est sans doute méritée. Il n’empêche que ça te blesse. Encore quelque chose dont tu n’as pas l’habitude.
Sans doute parce que contrairement à d’autres, son avis t’es important.
T’accorde de l’importance à l’avis d’un inconnu. Parfait. De mieux en mieux.

— J’ai appris ton existence hier soir, tu déclares, en restant sur le pas de la porte, impuissant alors qu’il retourne chez lui. Ne répond même pas à l’idée que ta visite puisse être intéressée.
Autant être honnête. Même si l’idée de déballer ta vie sur le trottoir te déplaît franchement, tu es prêt à faire quelques concessions.
Il garde la porte ouverte, ceci dit. Tu peux apercevoir un bout du quotidien de ton frère. Visiblement, il était en plein dessin. Ton unique oeil fonctionnel ne peut s’empêcher de scruter le moindre bout accessible à sa portée. Graver dans ta mémoire tout ce que tu peux sur ce petit frère surprise.

— J’aurais jamais pensé que ma... (tu te corriges avec un temps de retard, le mot acide sur tes lèvres) que notre génitrice aurait pu avoir un autre gosse.
Comment t’aurais pu savoir ?

T’avais quatre ans, un tuteur pour s’occuper de toi, une “famille” qui ne voulait pas de vous. En tout cas pas de toi ou de vous deux ensemble. Mannes a tout sacrifié pour toi et t’as tourné le dos à tout le reste.
T’avais quatre ans, toute une vie à construire. Toute la naïveté qui te restait comme bouclier.
T’avais quatre ans, t’étais trop jeune. A la recherche désespérée d’un amour qu’on t’avait toujours refusé. Négligé pour des raisons qui n’étaient pas de ton fait. Victime incapable de te défendre.
T’avais quatre ans, t’as foncé vers la solution qu’on t’offrait, solution qui t’apparaissait comme une chose magique. Sans un regard en arrière.
T’aurais jamais pensé une seule seconde qu’un autre gosse pourrait subir ce que t’as vécu...
En pire, de toute évidence.

Et tu as l’impression brûlante d’avoir échoué à faire quelque chose dont tu ignorais même la nécessité il y a encore vingt-quatre heures.

 — Si j’avais su avant…
Les mots en suspens, tu ignores quoi dire. Qu’est ce que tu aurais fait ?
Est-ce que ça a même de l’importance ? Ce qui est fait est fait.
Maintenant, tu dois vivre avec les conséquences.

— Est-ce que je peux entrer ?
S’il te dit non, tu partiras. Tu peux au moins respecter ça. S’il te dit non, tu le contacteras ce soir, en tant qu’adl. Et vous ne parlerez jamais de ce qui se sera passé (ou non) aujourd’hui.
Il ne saura même jamais qui est adl.
Ça serait en un sens affreusement égoïste mais… qui qu’il soit, tu comptais l’approcher de toute façon. Frère ou pas frère.
Bouleversé oui, partial non.
pv. Asterion

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Sam 27 Aoû - 19:17Sujet: Re: Lady and the Tramp - Asterion
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Lady and the Tramp

feat. Odelin Angiers
Juillet 2000

J’ai appris ton existence hier soir.

L'homme restait à la porte, comme un chiot privé de dessert. Quelque part, cela lui semblait être plus rassurant. Quelqu'un avec de mauvaises intentions aurait sans doute profité de l'opportunité d'entrer. Mais ce n'était encore une preuve de rien. Est-ce qu'il pouvait lui faire confiance ? Non. La réponse était sans appel. C'était un inconnu, et même s'il disait la vérité... qu'est-ce que ça changerait pour lui ? Un frère ? A quoi ça pourrait bien lui servir ?

J’aurais jamais pensé que ma... que notre génitrice aurait pu avoir un autre gosse, ajouta-t-il.

Asterion ne disait rien. Il avait l'habitude d'être silencieux et de prendre son temps pour penser. En l'occurence, il ne savait pas quoi en penser. A l'hôpital, on lui avait bien dit qu'il était lié par le sang à d'autres personnes, mais a priori, il n'avait jamais eu de contact avec eux. Sa mère, il savait qu'elle l'avait sans doute très mal traité. Mais ce n'était pas comme s'il s'en souvenait. Etait-ce pire de ne pas savoir que de se souvenir ? Difficile à dire. Tout ça, c'était du passé. C'était parti en cendres depuis des années. S'il avait sû avant. Avant quoi ? Qu'est-ce que ça aurait pu changer ?

Est-ce que je peux entrer ?
Oui.

Il ne le quittait pas des yeux, repliant par habitude son chiffon entre ses mains, après avoir échoué à retirer de ses doigts toutes les traces de couleurs. Est-ce qu'il devait dire quelque chose ? Asterion aurait pu avoir des centaines de questions à lui poser. Quelque part, elles fusaient dans son esprit, tourbillonnaient, s'emmêlaient. Par dépit, il abandonna le chiffon sur son bureau, puis croisa les bras pour se donner l'air plus impressionnant qu'il ne l'était vraiment. Même un chaton n'aurait sans doute pas eu peur de lui, de toute façon.

Qu'est-ce que tu veux ?

Il avait forcément une raison pour être venu ici. Personne ne venait le voir, lui, par simple plaisir ou envie de passer du bon temps. Il ne croulait pas vraiment sous les amis ni sous l'argent. S'il était là, qu'il soit vraiment son frère ou non, c'est qu'il voulait quelque chose. Et quand il l'aurait eu, il repartirait. Comme tous les autres.

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Sam 27 Aoû - 19:47Sujet: Re: Lady and the Tramp - Asterion
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Lady and the Tramp

Son autorisation obtenue, tu poses un pied puis l’autre chez lui, juste assez pour pouvoir refermer la porte derrière toi mais n’avance pas plus. Histoire de lui laisser un espace de respiration.
— Merci.

Il se redresse, laisse son chiffon s’échouer sur le bureau. La façon dont il tente de se donner l’air plus imposant t’arrache un sourire en coin. Tu te revois en lui, lorsque tu étais plus jeune. Plus jeune que lui, même.
T’adresse une autre question qui t’arrache un haussement de sourcil que tu bloques vite. Pas la peine de paraître méprisant ou agacé, ça ne t’apportera que du mauvais.
Mais tout de même, tout ne serait qu’une question d’intérêt ?
Asterion a l’air de le penser.

— Te rencontrer. Une ptite pause et tu te forces à détailler et arrêter d’être avare de mots. Je ne pouvais pas rester sans rien faire en apprenant que j’avais un frère.
Et peut-être que ça s’arrêtera là. Ou peut-être pas. Au moindre mot de sa part, tu seras dehors.

La porte fermée, tu t'ouvres avec plus de sérénité.
— Je m’appelle Odelin. Elle (nul besoin de préciser davantage de qui tu parles) a perdu ma garde après que j’ai perdu mon œil à cause de sa négligence. J’avais quatre ans. C’est mon (tu buttes un instant, est-ce uniquement le tien ? Ou bien le sien également ?) demi-frère qui m’a élevé.

Comment bâtir une relation avec quelqu’un lorsque la seule chose que vous avez en commun c’est une source de souffrance immense et soigneusement tenue hors de tes pensées ?
Alors tu lâches l’un de tes plus gros mystères comme s’il n’était qu’une banalité. La raison de la perte n’est pas un secret mais les détails le sont. Soigneusement protégés dans ton esprit. Mannes sait, forcément. Il est bien le seul.
Ton explication fait office de justification : voilà pourquoi tu as pensé qu’elle n’aurait jamais eu de gosses après toi. Se faire retirer son enfant… ça aurait du lui faire comprendre que ça n’était pas une bonne idée.
— Tu as quel âge ? J’ai 30 ans.

Il a au moins cinq ou six ans de moins que toi. Elle n’avait personne d’autre lorsque Mannes a pris soin de toi. Et même s’il était issu d’une grossesse non prévue… Elle n’était pas enceinte lorsque tu l’as quittée.
Tu donnes en retour ce que tu espères apprendre de lui.

Il y a beaucoup de choses.
pv. Asterion

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Sam 27 Aoû - 21:26Sujet: Re: Lady and the Tramp - Asterion
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Lady and the Tramp

feat. Odelin Angiers
Juillet 2000

Ce sourire en coin, il avait un peu envie de le lui faire avaler. Mais Asterion n'était pas de ce genre-là. Tout au plus, il se contenterait de penser à quelque chose de très déplaisant à lui dire.

Te rencontrer.

Il entendait le reste des mots, mais il n'avait pas envie de les comprendre. Le rencontrer. Pourquoi ? Rattraper le temps perdu ? Comme toujours, le jeune homme gardait le silence. Son regard posé sur l'inconnu, le presque inconnu, comme seul signe de son attention.

Je m’appelle Odelin. Elle a perdu ma garde après que j’ai perdu mon œil à cause de sa négligence. J’avais quatre ans. C’est mon... demi-frère qui m’a élevé.

Son regard se déplaça juste assez pour qu'il porte attention à son oeil borgne. Effectivement. D'après ce qu'il avait appris de l'hôpital, c'était bien possible que sa mère ait été la raison d'une telle... blessure. Le demi-frère de son demi-frère : qu'est-ce que ça faisait de lui ? Son quart-de-frère ? Il pinça les lèvres, posant une main sur son bureau. Risible. Odelin, si c'était bien son vrai nom, n'avait pas besoin de lui. Il avait déjà quelqu'un, une famille. Il savait ce que c'était, d'être entouré. Quelque part, il le jalousait un peu. Beaucoup. Mais surtout, cela lui confirmait ce qu'il savait déjà : il n'avait pas besoin de lui. Pourquoi était-il là, alors ? Etait-ce une arnaque, ou de la pitié ?

Tu as quel âge ? J’ai 30 ans.
23 ans. D'après mes papiers. Et huit ans, d'après sa mémoire. Une pensée désagréable. Un gamin face à un adulte.

Quelque chose lui disait qu'il n'allait pas s'en débarasser tout de suite. Faire la conversation n'était pas son point fort, et malgré sa curiosité, il était un peu trop en colère contre ce type, contre lui-même et contre le monde entier, pour oser poser des questions. Mais ce silence, qu'il appréciait pourtant d'ordinaire, lui semblait soudainement oppressant. Dangereux.

Comment tu as sû ?

Qu'il existait. Qu'il était là. Qu'il était son frère. Comment avait-il fait pour passer à côté de son existence pendant toutes ces années, et pourquoi l'avait-il retrouvé maintenant ? Maintenant qu'il avait trouvé un peu de stabilité, un appartement, un métier et un objectif ? Pourquoi est-ce qu'à chaque fois qu'il avait l'impression de faire un pas en avant, une nouvelle tempête pointait le bout de son nez ?

J'ai soif. Et besoin de me laver les mains. Tu veux boire quelque chose, ou tu comptes partir rapidement ?

Après tout. Il voulait le rencontrer. Voilà qui était fait.
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Sam 27 Aoû - 22:36Sujet: Re: Lady and the Tramp - Asterion
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Lady and the Tramp

Il se méfie de toi.
Tu es suffisamment honnête avec toi-même pour savoir que dans sa position, tu serais un peu pareil. Voire totalement pareil. Tu retiens donc les remarques à la con.

Tu sais parfaitement que la confiance se mérite et actuellement tu n’as rien fait pour mériter la sienne.
Lui n’a rien fait non plus pour mériter la tienne mais ça n’est pas comme si tu attendais quoi que ce soit.

— D’après tes papiers ? Tu tiques alors que tu réalises qu’il a sept ans de moins que toi. Tu étais plutôt juste dans tes estimations, au final.

— Par chance. C’est Mannes, le demi-frère qui m’a élevé, qui est tombé dessus. Il travaille à l’hôpital, ils faisaient un tri des archives et il a vu notre nom de famille.
Une excuse qui tient la route : Mannes travaille effectivement à l’hôpital et participe effectivement au tri des archives qui a lieu en ce moment.
Donner la véritable raison ne t’es pas possible, alors tu te contentes de ce que tu peux.
Si un jour tu la lui confies, tu sais qu’il comprendra. Sinon, tu ne lui diras pas. Il ne pourra pas le savoir lui même de toute façon.

— J’ai jamais cherché parce que vu la génitrice, je pensais qu’elle apprendrait de ses conneries.
Tu te sens bête et plat de lui sortir ce que tu penses comme ça. Mais c’est ta vérité.
— J’étais naïf, j’avais tort.
Tu ignores si tu devrais t’excuser. Est-ce ce qu’il attend ? Ou peut-être se fiche-t-il de ton existence après tout ?

— Mannes et moi, on a pas eu de contact avec le reste de la famille depuis mes quatre ans.
Ne connaissant pas tes demi-frères et soeurs ou ta belle-mère, ça ne t’a pas affecté. Tu sais que ça n’a pas été aussi simple pour Mannes mais il a tout plaqué pour toi et pour ça, tu lui en seras à jamais reconnaissant.

A sa question, tu réponds par une autre :
— Je ne t’empêche de rien, lave toi les mains si tu as besoin. Est-ce que tu veux que je parte vite ?
En fonction de ça et seulement ça, tu donneras une réponse.

Tu devines qu’il n’est pas ravi de te voir - ça peut s’expliquer assez facilement. Découvrir qu’on a un grand frère du jour au lendemain…
Ou peut-être le savait-il déjà. Comment pourrais tu savoir ?
— Est-ce que tu savais que tu avais un grand frère ?
Que sait-il de vous ? De votre famille ?

Tu n’as pas de souvenirs de votre génitrice heureuse mais tu sais que Mannes en a. Il n’en a jamais parlé mais tu le sais. Tu as repéré à moitié planquée sous son lit une photo de toute la famille avant l’accident qui a emporté votre père. Tes cinq demi-adelphes que tu ignores, ta génitrice et ton père. Tu étais au milieu dans un joli landau.
Il s’en fiche probablement. Après tout, de la famille de sang, vous ne partagez que la génitrice. Mais tu es assez certain que Mannes serait ravi de rencontrer Asterion. S’il voulait.
pv. Asterion

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Sam 27 Aoû - 22:56Sujet: Re: Lady and the Tramp - Asterion
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Lady and the Tramp

feat. Odelin Angiers
Juillet 2000

Il ne savait rien, alors. Le frère du frère était tombé sur son nom par hasard dans les archives. Le hasard. Le putain de hasard. Asterion n'était pas sûr de pouvoir lui faire confiance, mais dans le doute, il préférait. Il supporterait une trahison de plus, de toute façon, si ça devait arriver. Et s'il disait vrai, alors il n'avait pas de raison de lui en vouloir, d'être en colère. D'être jaloux, oui, bien sûr. Mais ce n'était pas de sa faute, apparemment.

J’ai jamais cherché parce que vu la génitrice, je pensais qu’elle apprendrait de ses conneries. J’étais naïf, j’avais tort.

Il ne pouvait pas vraiment dire le contraire. Mais ce n'était pas comme si Asterion était capable de parler du passé, comme ça. Il ne s'était pas construit avec son passé, ou même malgré son passé. A vrai dire, il ne s'était pas vraiment construit. Il existait, c'était tout, et c'était déjà bien.

Je ne t’empêche de rien, lave toi les mains si tu as besoin. Est-ce que tu veux que je parte vite ?

Il haussa les épaules, puis s'écarta de son bureau pour aller éteindre l'écriteau affichant ouvert sur sa porte.

Je suis pas débordé de travail.

Ce n'était pas vraiment une réponse à sa question, mais il ne savait pas quoi dire d'autre. Il n'était pas du genre à mentir, mais d'un autre côté, il était assez perturbé pour ne pas vraiment savoir ce qu'il voulait. S'il avait été assez malin, il l'aurait mis à la porte et aurait fait ses recherches dans son coin. Mais il aurait pu faire ça pendant toutes ces années, et ne l'avait jamais fait. Par lâcheté, sûrement. Et maintenant que sa famille (ou tout du moins une partie de sa famille) connaissait son existence, il n'avait plus la possibilité d'enterrer sa tête dans la brume et de faire comme si de rien n'était.

Comme un automate, il longea le mur pour aller ouvrir la porte qui menait à l'étage. D'un geste de la main, il l'invita à le suivre. En grimpant les marches, il s'efforçait de respirer. Un inconnu chez lui, un inconnu qui ne devrait pas l'être. Ni inconnu, ni chez lui.

Est-ce que tu savais que tu avais un grand frère ?
Ton frère n'a pas lu mon dossier ?

Ton frère. Il atteint l'étage et alla se laver les mains, ignorant les quelques vêtements usés par terre et le lit défait. Son appartement était exigü, mais confortable, autant que c'était possible dans ce quartier. Pour lui, tout seul, c'était largement suffisant. Le lit était collé contre un mur, coincé entre le béton et une armoire qui penchait un peu trop sur le côté. Des cartons au-dessus de l'armoire pour ranger les quelques affaires qu'il possédait. En face, un espace de cuisine avec le strict minimum, une table basse et un gros coussin par terre pour manger. En frottant ses mains sous l'eau froide, il serrait les dents. Il savait qu'il ne vivait pas dans le plus grand luxe, mais malgré tout, il avait une certaine satisfaction à l'idée de ne pas être à la rue. D'avoir assez de reconnaissance et de réputation pour pouvoir s'offrir cette vie-là, avec son propre métier.

Après quelques minutes à le laisser seul dans la pièce, il sortit de la salle de bain, les mains encore humides mais enfin propres.

A l'hôpital, on m'a dit que j'avais de la famille, quelque part. D'après ce qu'ils disent, j'ai jamais été en contact, c'était juste elle, et moi.

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Sam 27 Aoû - 23:35Sujet: Re: Lady and the Tramp - Asterion
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Lady and the Tramp

Réponse ouverte et volontairement floue. Tu prends ça pour un oui.
Cependant, bien loin de l’attitude confiante que tu affiches devant tous les autres, tu restes toujours debout. Ça ne te dérange pas.
Tu l’observes éteindre l’écriteau et le détaille rapidement du regard.

Il est beau. Vous ne vous ressemblez pas.
sont les deux constats qui te viennent en premier à l’esprit.  

Encore une réponse qui parait simplement honnête mais coupante. De la rancoeur, peut-être ?
Il aurait le droit.

— Mannes , tu évites volontairement de l’appeler frère, n’a pas voulu fouiller dans ton dossier. Il se doutait que je voudrais te rencontrer et que j’aurais voulu apprendre à te connaître par moi-même et pas dans un dossier médical.

Mensonge partiel. Tu sais peu de choses d’Asterion, ayant stoppé tes recherches dès que le nom de famille est apparu.
Et si ton excuse était la véritable situation, tu sais que Mannes aurait agi comme tu le décris.

Asterion quitte la pièce pour passer dans la salle de bain, tu laisses faire et patiente, ton oeil ne se lasse pas d’observer le moindre recoin, tentant de reconstituer la vie que ton frère doit mener.

A sa remarque lorsqu’il revient, tu réponds : Mon père est mort quand j’avais 2 ans. Ça a mis notre génitrice dans un état pas possible, elle a jamais réussi à faire son deuil. Je me souviens pas vraiment du début, c’est ce que Mannes m’a raconté. J’avais déjà cinq demi-frères et soeurs dont la mère a récupéré la garde. Ils étaient tous Terre, ils ne voulaient pas d’un Air.

Dents qui se serrent un peu, comme toujours lorsque tu penses à cette situation. C’est bien la seule chose qui t’affecte encore à ce point dans ta petite enfance : le fait qu’un gosse de deux ans ait été rejeté à cause de son élément d’affiliation.
Avec le temps, c’est davantage la situation que le fait que ça te soit arrivé qui te touche. Ça n’était pas vraiment toi. Ou bien dans une autre vie.

— Ils étaient bien plus âgés et lorsque Mannes a pris ma garde, sa famille l’a rejeté. Il a dix-huit ans de plus que moi.
Le détachement dont tu fais preuve est sans doute étrange. Tu ne sais pas.

Tu as envie de lui demander comment s’est passée sa vie, comment s’est-t-il retrouvé à Understadt, son signe… mais tu crains qu’il ne se referme complètement.
Alors à la place, tu obliques sur un sujet moins sensible, un sourire timide sur tes lèvres :
— Tu es tatoueur depuis quand ?
pv. Asterion

Invité
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Dim 28 Aoû - 0:14Sujet: Re: Lady and the Tramp - Asterion
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Lady and the Tramp

feat. Odelin Angiers
Juillet 2000

Il l'écoutait sans l'interrompre, essuyant machinalement ses doigts mouillés sur son t-shirt. Il gardait à l'esprit le nom de Mannes, qui semblait être quelqu'un d'important dans cette histoire. Une pointe de jalousie continuait de lui traverser le torse. Il pouvait raconter tout ça, son enfance, son adolescence, sa famille. Il le pouvait, parce qu'il s'en souvenait. Lui.

J’avais déjà cinq demi-frères et soeurs dont la mère a récupéré la garde. Ils étaient tous Terre, ils ne voulaient pas d’un Air. Ils étaient bien plus âgés et lorsque Mannes a pris ma garde, sa famille l’a rejeté. Il a dix-huit ans de plus que moi.

A la fin du récit, Asterion pouvait apercevoir qu'Odelin non plus, n'avait pas eu une enfance facile. Apparemment. Il supposait. Il avait perdu un oeil après tout, ce n'était pas anodin. Il aurait pu être réaliste, et se dire qu'au fond ce n'était pas si terrible pour lui non plus. Il n'était pas hanté par les souvenirs ni par aucune forme de rejet. Comment l'aurait-il pu ? Il ne se souvenait de rien. Il était hanté par l'absence. Et cette intrusion nouvelle et soudaine dans ce qu'aurait pu être son passé, il avait du mal à l'appréhender. Il ne savait pas quoi faire, quoi penser. C'était trop... nouveau. Incertain. Inconnu.

Tu es tatoueur depuis quand ?
J'ai commencé à apprendre il y a six ans, je me suis lancé seul il y a trois ans.

Seul. Ce n'était pas tellement comme s'il avait eu le choix. A la rue, dans l'Understadt. Il avait fait ce qu'il avait pu, comme tout le monde ici. Mais il était chanceux : il avait un réel talent. Il avait beau ne pas réussir à évaluer son apparence, ses connaissances ou son caractère, à se trouver toujours trop faible, pas assez ceci ou cela... il ne pouvait pas être aveugle au fait qu'il savait ce qu'il faisait quand on parlait d'art. C'était peut-être sa seule fierté, à ce jour. La seule chose qui le faisait se sentir... entier.

Je peux pas tellement te raconter autre chose.

Ce n'était même pas qu'il ne le voulait pas. En avançant vers l'évier de la cuisine, il commença à rincer une tasse. Il avait besoin de s'occuper les mains. Il n'aimait pas parler, mais il ne savait pas s'il supporterait d'entendre Odelin parler seul encore longtemps. Tôt ou tard, il poserait des questions. Tôt ou tard, il se lasserait de son silence. Comme tous les autres. Il doutait encore, au fond de lui. Une infime partie de son être se disait qu'il mentait, qu'il était là pour obtenir quelque chose de lui. Sa confiance ? Il n'en savait rien. Il ne voyait pas bien ce qu'on aurait pu lui vouloir. Mais on ne savait jamais trop, par ici...

Je me suis réveillé à l'hôpital. Il y a huit ans. Et c'est mon tout premier souvenir.

Il passa un chiffon sur la première tasse pour l'essuyer, avant d'en laver une autre, enchaînant les gestes avec de plus en plus d'automatisme. Sans y penser. Sans réfléchir.

Elle est morte le jour où j'ai perdu la mémoire. Suicide.

Froid. Il n'avait aucune émotion particulière avec cette histoire. C'étaient juste des faits. C'était peut-être sa mère, ça l'avait été un jour, qui sait. Mais il ne pouvait rien ressentir de particulier ; c'était une parfaite inconnue pour lui. Comme apprendre que la fille du voisin est morte. Ah, c'est triste.

Café ? demanda-t-il en désignant la seconde tasse qu'il commençait à essuyer.
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Dim 28 Aoû - 18:38Sujet: Re: Lady and the Tramp - Asterion
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Lady and the Tramp

Hoches la tête à sa réponse. Ça commence à faire longtemps, alors. Une pièce du puzzle de sa vie qui se met en place.
Reste toutes les autres.

Ta curiosité ressort lorsqu’il t’avoue ne pas pouvoir te raconter autre chose. Tu restes muet, le laisse prendre son temps pour se dévoiler tandis qu’il commence à nettoyer des tasses. Pour s’occuper les mains ou par utilité ? Les deux, peut-être.
Tu avais imputé son absence de réponses à ta question de tout à l’heure à une volonté de garder ses secrets pour lui. Ce que tu peux bien comprendre.
Après tout, tu fais pareil avec tous les inconnus. Et tu es ça pour lui, un parfait inconnu.

Tu n’aurais jamais pensé qu’il puisse être complètement amnésique.
Ou tout du moins qu’il ai oublié toute sa vie avant ses quinze ans.

Quinze ans. Tu ne peux que faire un parallèle avec toi. A quinze ans, tu étais à la moitié de ta vie. Tu venais de découvrir le hacking et les merveilles d’Internet.
T’étais jeune mais plus tant que ça. T’avais des accroches, une histoire, un monde.

Lui, rien. Et il le dit comme si ça ne l’affectait pas.
Comme toi tu dis beaucoup de choses.

Apprendre sa mort ne te fait pas grand chose. Ça devrait, c’est certain.
Mais à vrai dire, tu le sais depuis des années. Tu t’en a jamais eu la confirmation mais tu sais qu’elle n’aurait pas survécu éternellement.
Elle t’a certes donné la vie mais c’est Mannes qui a fait en sorte que tu la gardes. Pas elle.
Tu ne lui dois rien. Alors tu hausses simplement les épaules.

— Je suis surpris qu’elle soit restée vivante aussi longtemps.
Honnête mais détaché, lointain. Froid certainement mais franc.
Elle n’est plus rien pour toi depuis plus de vingt-cinq ans. Tu n’as aucun souvenir d’elle. Rien qui mérite qu’elle occupe tes pensées.

En un sens, tu es presque soulagé. Tu ne devrais sans doute pas, mais c’est comme ça.
Tu te dis qu’elle ne fera plus souffrir d’autres enfants.

Et qu’Asterion ne se souvienne de rien est aussi un soulagement.
Quatre ans t’ont coûté un oeil, qu’est-ce que quinze ans auraient pu faire comme séquelles ? Si son corps parait intact, qu’en aurait-il été de son esprit ?

A la proposition, tu hoches la tête :
— S’il te plaît.

Après tout, c’est un premier pas qui vient de lui. Certainement pas quelque chose que tu vas refuser, même si tu n’aimes que modérément le café. Tu comptes rester éveillé tard ce soir de toute façon.

— Est-ce que je peux m’asseoir quelque part ?
Une tournure un peu alambiquée pour simplement demander . Tu ne veux pas envahir davantage son espace, ta prévenance te surprend toi même. Tu t’expliques que tu y vas en douceur, comme pour approcher un animal effarouché, pour éviter de le faire fuir.
Tu agis moins faussement qu’”Odelin” et plus précautionneusement qu’adl avec ton frère.
pv. Asterion

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Mar 20 Sep - 23:07Sujet: Re: Lady and the Tramp - Asterion
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Lady and the Tramp

feat. Odelin Angiers
Juillet 2000

S’il te plaît.

Sans plus de manières, il continuait d'essuyer sa tasse, avant de poursuivre vers une casserole à qui il comptait bien faire subir le même sort. Eau, savon, éponge. Il la rinça, sans se préoccuper de savoir si elle allait sécher : de toute façon, il fallait bien la remplir d'eau pour faire du café.

Est-ce que je peux m’asseoir quelque part ?
Où tu peux. répondit-il simplement en haussant les épaules.

Il avisa d'un coup d'oeil l'état de son appartement. Encombré, oui. Il y avait un peu des affaires partout, mais principalement car le peu d'espace de rangement était déjà plein. Et pourtant, il ne possédait pas grand-chose. Il posa la caserrole d'eau sur une plaque déjà en train de chauffer, et repoussa le gros coussin qui faisait office de siège pour ses repas, l'éloignant un peu de la table basse pour le diriger vers son frère. Odelin. C'était encore trop confus dans sa tête.

C'est pas le grand luxe, c'est encombré. Mais c'est propre.

Le temps que l'eau chauffe, il traversa la pièce en deux grands pas pour refaire rapidement son lit, ou plutôt, pour étaler la couverture autant que possible et cacher la misère. Entre le pouf, au sol, et le lit, ils auraient largement de quoi s'asseoir pour deux. Il n'avait pas plus à dire, de son côté. Déjà, depuis l'arrivée de cet inconnu qui se disait famille, il avait bien plus parlé que d'ordinaire. Parler pour ne rien dire, ça ne l'intéressait pas. Il retourna à sa préparation de café, en se disant qu'il aurait sans doute besoin de plus fort qu'un café après une telle annonce, une telle découverte. Mais il préférait ne rien prendre qui pourrait altérer son jugement, ne serait-ce qu'un instant.
L'inconnu, c'était le danger. La menace.
C'était déjà assez difficile comme ça d'avoir une intrusion imprévue dans son refuge. Dans sa maison. Son havre de paix. Un amant, une amante, il savait gérer.
La famille...
La famille, c'était beaucoup trop nouveau et compliqué.

Il s'efforça de rendre les deux cafés identiques, avant d'apporter une tasse à l'autre et de poser la sienne sur la table basse, qu'elle puisse tiédir un peu et ne pas lui brûler l'intérieur. Il y avait déjà assez de colère et de jalousie là-dedans pour faire crâmer tout l'Understadt.

Alors. Qu'est-ce que tu veux ? Tu n'es pas là pour parler du bon vieux temps... Si ce temps-là avait déjà existé pour l'un ou l'autre, pour ce qu'ils avaient pu avoir en commun.

A moins que tu aies juste envie de parler. Je peux t'écouter. Je n'ai pas grand-chose à faire de toute façon.

Expression, regard neutre. L'indifférence. Voilà ce qu'il voulait ressentir pour sa famille, pour ce qu'elle représentait. Il voulait autre chose. Il voulait mieux. Il voulait savoir ce que c'était, pour de vrai, que de se sentir... faire partie de quelque chose. Ou peut-être qu'il en était juste au point de vouloir tout détruire. De tout regarder partir en fumée, et de dessinner ça sur papier, sur écran, sur tous les murs de la ville.
J'étais là, et j'ai tout vu.

Peut-être qu'après son départ, il se trouverait un peu de peinture. Ca manquait de décorations, sur les murs de la ville-haute...
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Ven 23 Sep - 0:20Sujet: Re: Lady and the Tramp - Asterion
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Lady and the tramp

Du coin de l’œil, tu repères un espace vide sur le sol et Asterion te glisse un gros coussin que tu prends :
Merci beaucoup, dis-tu avant de t’y asseoir.
Peu de place en effet mais tu ne demandes rien de plus.

A vrai dire, tu t’attendais à te faire mettre à la porte après deux phrases.
Même si à le voir s’affairer autour de toi, crispé, tu te demandes s’il n’y a pas très sérieusement pensé.

Tu hoches la tête à son commentaire - tu te fiches bien de la propreté du lieu en réalité. Tu te contentes de scruter ton frère à défaut de regarder son intérieur (tu as bien compris que ça le gênait).
L’eau chauffe, le silence grandit et tu ne fais rien pour le briser. Un peu inconfortable, il te rappelle que tu marches sur des oeufs avec cette famille inconnue que tu découvres.
En réalité, tu n’avais jamais ne serait-ce qu’imaginé avoir une autre famille ; la question de ce que tu ferais quand tu la trouverais n’avait donc pas lieu d’être.
Et encore maintenant, tu nages dans l’inconnu.

Un rire léger sort de ta bouche sans que tu ne cherches à l’empêcher :
— Nous n’avons pas de bon vieux temps à partager, dis tu avec l’impression de soulever une énorme évidence.
— J’étais curieux, tu poursuis en attrapant sa perche, ignorant volontairement tous les sous-entendus, toute l’indifférence qu’il semble avoir pour toi, te répétant que s’il ne voulait rien à voir à faire avec toi, il t’aurait mis dès le départ à la porte.

—  Je n’aurais jamais pensé avoir un frère et… je voulais te voir. Je m’attendais à ce que tu me mettes à la porte, tu n’en as rien fait. C’est stupide mais je voulais voir à quoi tu ressemblais.
osant le tout pour le tout, tu finis : Je ne suis pas déçu, tu es vraiment plus beau que moi !
S’accrocher à la futilité cruciale de l’apparence pour tenter d’éveiller quelque chose, n’importe quoi pour avoir une réaction de sa part.

— Si tu veux me mettre à la porte, fais-le. Je partirai et tu n’entendras plus parler de moi.
Ou du moins, pas d’Odelin.
Mais ta question enfin verbalisée, tu respires un peu mieux. Cette histoire est déroutante, ça ne devrait pas t’affecter. Et pourtant…
pv. Asterion

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Dim 25 Sep - 23:03Sujet: Re: Lady and the Tramp - Asterion
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Lady and the Tramp

feat. Odelin Angiers
Juillet 2000

Nous n’avons pas de bon vieux temps à partager.
Mh.
J’étais curieux... Je n’aurais jamais pensé avoir un frère et… je voulais te voir. Je m’attendais à ce que tu me mettes à la porte, tu n’en as rien fait. C’est stupide mais je voulais voir à quoi tu ressemblais. Je ne suis pas déçu, tu es vraiment plus beau que moi !

C'était pas dur, manqua-t-il de dire. Mais comme d'ordinaire, les mots restaient enfouis dans son esprit et refusaient de franchir les lèvres. Il n'était pas spécialement du genre à se vanter de son apparence, ce n'était pas quelque chose dont il avait des raisons d'être fier. Il était juste né comme ça, après tout. Mais il n'était pas stupide non plus, il savait bien qu'il était au goût de pas mal de monde, et il savait jouer de ça quand il en avait envie. Et d'un autre côté, son frère... bon, il n'était pas à jeter, mais ce n'était pas un mannequin, quoi.

Avec le temps, il était difficile pour Asterion d'avoir autre chose à offrir que de l'indifférence ou de la colère. Particulièrement sur ces sujets-là. La famille. C'était son rêve d'en avoir une, il le savait. Une vraie. Sa famille. Son havre de paix. Mais avait-il ne serait-ce qu'une mince idée de ce qu'était une famille ? S'il choisissait un jour, sa famille, comment saurait-il que c'était le bon choix ? Etait-il au moins capable de choisir ?

Si tu veux me mettre à la porte, fais-le. Je partirai et tu n’entendras plus parler de moi.

Le plus jeune se contenta de souffler sur son café, un moment. Il en était encore à essayer de savoir s'il disait vrai. Il n'était pas difficile, dans le coin, de se retrouver pris au piège, d'avoir fait confiance à la mauvaise personne. Tout le monde ment, certains juste mieux que d'autres.

Je ne veux pas te mettre à la porte.

Pas encore.
Pas tout de suite.
Pas maintenant.
Lui aussi, était curieux à présent. Lui aussi, voulait savoir. Mais il ne disait rien d'autre. Il prit une gorgée de café, se repliant petit à petit sur lui-même, autant physiquement que mentalement. Plie les jambes. Rentre la tête dans les épaules. Prend peu de place. Et tout ira bien.

J'ai juste... rien à dire. Je suis plutôt du genre à écouter.

Ecouter. Apprendre. Retenir. Se souvenir. Une mécanique bien huilée qui avait fonctionné jusqu'à présent. Mais dès qu'il devait sortir de cette routine, innover, c'était difficile. Si Odelin avait raison, s'il était bien son frère, s'il était bien... là, pour lui... alors... alors que pouvait-il faire ? Que pouvait-il tenter ? Il ne s'était jamais préparé à ce genre de situation. Pour se donner un peu de temps, pour réfléchir, il prit une autre gorgée de café. Il n'avait rien à offrir, à sa famille. A part des insultes, dans son esprit. Pour être honnête, à ceux qui n'étaient pas sa famille, il n'avait pas grand chose à offrir non plus. Il fronça un peu les sourcils. Il pouvait essayer.
Essayer de créer un lien, de tisser quelque chose entre eux.
S'il mentait, il s'enfuirait avant que ce soit trop tard.
S'il disait vrai... s'il disait vrai... eh bien. Ce serait un problème pour plus tard.

Tu veux un tatouage ?
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Lun 26 Sep - 13:21Sujet: Re: Lady and the Tramp - Asterion
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Lady and the tramp

Le silence à ta tentative d’humour te fait une douche froide (un grognement dubitatif ne compte pas comme une parole).
Habituellement tu apprécies pourtant le silence. Sans doute parce qu’habituellement tu maîtrises le silence. Mais aujourd’hui, tu t’es eté dans une situation que tu étais loin de maîtriser.

La famille, ça te fait toujours cet effet. Tu n’as qu’un seul autre exemple à offrir (Mannes) mais lorsqu’il est question de ton demi-frère, tu perds ton flegme habituel et fort utile.
Asterion a du pouvoir sur toi - le genre de choses que tu essayes d’éviter habituellement.

Il dément. Ne veut pas te mettre à la porte.
Sans doute pas tout de suite en tout cas. Peut-être lis-tu entre les lignes ou bien peut-être simplement prévois-tu le pire pour ne pas être déçu lorsqu’il te tombera dessus.
Le choc sera douloureux mais tu y seras un peu préparé (jamais assez mais c’est toujours mieux que rien).

— J’ai l’habitude d’écouter aussi, tu avoues.
Vous vous ressemblez sans vous être jamais vus. C’est cocasse. Et agréable aussi, d’une certaine manière.

Petit rire devant sa proposition, tu tentes à nouveau un trait d’humour :   Seulement si tu ne me fais pas de tarif spécial famille.
Tu n’y as jamais réfléchi, avant. Tu n’es pas spécialement opposé à l’idée mais faute d’illumination pour un motif spécifique, tu n’as jamais sauté le pas. Tu n’as que des critères pour t’aiguiller : à un endroit que tu puisses cacher sans problèmes, quelque chose qui ne fasse pas de références à Légion ou à adl (tu aurais voulu pourtant, mais c’est beaucoup trop dangereux) ni de références à Elyon ou à ta vie personnelle.
Un motif abstrait alors, ou un coup de cœur artistique.
— J’y pense depuis longtemps mais je n’ai jamais trouvé de choses pour lesquels j’aurai un coup de coeur.  
Te faire tatouer un dessin de ton frère, ça respecterait sans doute tes critères.

Sans laisser le temps au silence de se réinstaller, tu lâches ce qui ressemblerait à une excuse :
— J’ai débarqué sans prévenir, (comment aurais-tu pu faire autrement ?) je reconnais que ça doit être perturbant.
Surtout que tu es chez lui. Dans son intimité.
Si tu préfères qu’on se voit dans un endroit neutre, ça peut se faire. Ou chez moi aussi.
Tu préférerais la première option mais étant donné que tu es venu chez lui, ça te parait juste de lui laisser la possibilité inverse.
pv. Asterion

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Ven 18 Nov - 18:12Sujet: Re: Lady and the Tramp - Asterion
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Lady and the Tramp

feat. Odelin Angiers
Juillet 2000


Ecouter, seulement. Voilà bien un trait qu’ils semblaient partager, alors. Ils avaient peut-être des choses en commun, du moins, d’autres choses que leur génitrice. Et cette pensée lui procurait des émotions contradictoires. De la curiosité, une pointe de joie, et un arrière-goût amer, écoeurant.
Il écarta momentanément ces idées. Odelin semblait attiré par l’idée d’un tatouage, et ça, c’était quelque chose qu’il connaissait. Quelque chose qu’il maîtrisait. Quelque chose de familier, rassurant. Ça, c’était dans ses cordes. Bien plus que la famille.

J’ai débarqué sans prévenir, je reconnais que ça doit être perturbant. Si tu préfères qu’on se voit dans un endroit neutre, ça peut se faire. Ou chez moi aussi.

Il prit une autre gorgée de café, se laissant du temps pour réfléchir. L’opportunité de le faire sortir de chez lui se présentait, là, sur un plateau, offerte gratuitement. C’était presque trop beau pour être vrai. Il n’avait même pas à être impoli, à le repousser. Il pouvait lui dire, ouais, c’est gênant, casse-toi. Mais…
… Mais…
… il ne voulait pas. Une infime part de lui, apparemment, voulait connaître ça. Cette… famille. Ce concept alien, étrange, dangereux, inquiétant.
Il secoua lentement la tête.

C’est perturbant. Je ne sais pas vraiment ce que c’est une famille. T’sais. Je pense que j’ai envie de savoir, et en même temps, c’est inconnu. C’est compliqué. Alors…

Il fit une pause pour reprendre sa respiration. C’était déjà beaucoup de mots, pour lui. Et il s’apprêtait à prononcer en quelques minutes probablement plus de syllabes qu’il avait articulé au cours de la journée entière, ou même, peut-être, les deux derniers jours.

Sans offense, j’ai pas envie de venir chez toi. Je vais chez les inconnus que pour le boulot. J’ai pas prévu de devenir le petit frère protégé ou quoi que ce soit… pour qui que ce soit. Alors, plutôt… et si…

Il réfléchit encore un peu, hésitant. Puis, lentement, Asterion leva la main et la tendit en direction de son… frère.

Et si je te promettais de ne pas t’ignorer et prétendre que tu n’existes pas ? Ce serait…
Un début.
… déjà beaucoup. Pour moi.

Promettre de ne pas s’enfoncer dans le déni. C’était plus que ce qu’il avait fait pour certaines personnes de sa vie. C’était bien plus de secondes à réfléchir à n’importe quel autre membre de sa famille. Ils existaient, quelques part.
Sa génitrice, elle, avait quelque part un peu perdu le statut de famille.
Et de toute façon, elle était crevée, alors ça ne changerait rien.

Tu me diras où tu penses te faire tatouer. J’y réfléchirai.

C’était peut-être ce qu’il pouvait proposer de mieux, comme promesse de se revoir, un jour. Comme promesse que, loin de l’ignorer, il penserait à lui. Au moins un peu. Pour l’heure, ce serait suffisant.
Pour l’heure.
Ce serait ce qu’il avait de mieux à faire.
Au moins, il ne lui confiait encore rien.
Rien de réel.
Rien d’important.

S’il n’y avait rien entre eux, alors il n’y avait rien à perdre.
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Sujet: Re: Lady and the Tramp - Asterion

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Lady and the Tramp - Asterion

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