juillet 2003 -- neptunia harbor; sanctuaire des buchananse dressait dans l'immense jardin de la demeure des natifs de l'eau une fontaine à la grandeur des héritiers de cette dynastie à présent déchue. n'avait rien à envier à la cascade des dieux et dressait alors le portrait d'une famille devenue immortelle.
comme le portail vers leur dernier voyage pour l'éternité.
entourant le bassin, de nombreux parterres de fleurs colorées, rappelant chaque élu portant ce nom autrefois connu de tous les tempeleurs. quelques pavés permettent de circuler jusqu'aux stèles de marbre gravées en leur nom.
n'as pas lésiné sur les moyens pour faire de ce sanctuaire un lieu de repos éternel à ces âmes que tu craignais pourtant croiser, comme le douloureux souvenir que plus jamais elles ne seraient à tes côtés.
perdu dans tes pensées, alors que tu déchargeais un caisson rempli de fleurs à planter,
laisse le portail blanc ouvert, donnant sur la rue déserte.
tête silencieuse, tu te fermais depuis des jours, ne supportant plus le climat lourd de greygarde, ni l'absence de ton cousin et ta soeur, passant leurs journées au palais de la gargouille.
seul, tu n'avais pas trouvé meilleur refuge qu'au pied des tombes, là où tu te serais laissé mourir, s'il ne te restait plus aucune raison de vivre.
car malgré la promesse faite à amadis, les envies persistent, sont vives dans les veines que tu aimerais trancher pour laisser couler le sang maudit.
sans vie est ton regard, mesurant de nouveau les pertes,
ne vivant qu'un déni fatal,
car ils sont toujours là,
à crier dans ta tête.
ciaran. ciaran. ciaran.tu l'entends, te retournes mécaniquement à cette voix que tu ressentirais dans ton corps paralysé, dans tes oreilles devenues sourdes. car c'est la voix du sang, de l'âme, de la vie qu'il te reste, grandissant dans ce trésor que tu veux chérir.
frisson recouvre ton épiderme, sourcils se froncent alors que tu tends le bras, portant ta main dans ses mèches pour la recoiffer.
— excuse-moi, je comptais rentrer dans la nuit…ou la passer ici.un soupir s'échappe de tes lèvres et tu observes alors ses bras griffés. princesse n'a pas fait attention à elle et tu te sens coupable de l'avoir tant inquiétée. elle admire le sanctuaire et tu ne peux alors t'empêcher de l'attirer contre toi. inspirant profondément le parfum se dégageant de ses cheveux. cette odeur d'innocence dont tu as définitivement besoin à cet instant.
— j'étais en train de ramener des fleurs pour les planter… maman aimait les gardénias.elle rayonnait votre reine, baignait le foyer dans l'amour et la joie, malgré la maladie qui la gagnait.
— mon ange, tu as prévenu lazare que tu es partie me chercher ?la vérité c'est que tu t'en fous.
n'as pas besoin qu'il sache tout.
désires seulement garder ta princesse pour toi tout seul, loin de cette nation.
loin de tout ce monde qui te l'arracherait pour de bon.
alors tant pis, elle ne craindra jamais rien avec toi.