amant alterna camenæ

château harcourt ; après le conseil écarlate


l'assemblée fut levée et lorsqu'il ne resta plus que la famille royale dans la salle, prince ferma un instant les yeux, sentant sa cousine se lever la première pour quitter la pièce à son tour. qu'un bref hochement de tête pour répondre à ses mots, plus un regard pour la princesse qui vous laissa alors seuls, le monarque et toi.

paupières s'ouvrent sur le silence étrange vous entourant,
si bien que tu t'es cru seul un instant.

et si les âmes peuplent encore l'environnement ;
se trouvent-elles toutes bien sages face au souverain qui ne les voit pas.

— tu es bien songeur, mon cousin.

artorias n'est pas homme de silence,
tempête qui ne s'estompe jamais,
règne une atmosphère pourtant lourde dans la pièce.

te lèves alors de ton fauteuil et t'avances vers le vide, main lasse rejetant ta longue cape dans ton dos afin qu'elle croise sa jumelle sous celle-ci. t'arrêtes à une fenêtre, observant la ville découler du haut de votre rang.

— devrions-nous nous entretenir avec mordred ? semble-t-il que faire germer cette idée dans les crânes de nos conseillers puisse nous amener à une guerre prochaine.

poing se serre,
et la faim tiraille chaque cellule.

tu les entends, les craintes de toutes ces défunts vous entourant.
la peur se lit sur chaque regard,
eux qui craignent tant ce qui ne peut plus les atteindre.
que vous voir répandre ce mal en silence.

te retournes, les talons claquent sur le sol alors que tu regagnes ta place, lui adressant toute ton attention.
celle que tu ne portes à personne d'autre qu'à ton propre sang.
songeur toi aussi, qui ne parle que rarement.

— à quoi penses-tu ?

(code) awona // avec @ARTORIAS HARCOURT

amant alterna camenæ

château harcourt ; après le conseil écarlate


jamais regard se s'égare de la silhouette gracieuse du monarque lorsque ce dernier se livre finalement en ta présence. visage auparavant calme se mue sous l'écarlate de tes pupilles et tu restes bien silencieux, lui laissant le loisir de déverser son venin jusque dans tes oreilles.
toujours prêt à l'écouter, à devenir confident pour ses tourments.
et tu partages chaque pensée.

ne doutes jamais de ton sang,
mais de ceux qui gravitent autour.

soupir las s'échappe de tes lèvres alors que ton regard se détourne pour se poser sur la grande porte fermée, vous offrant une intimité réclamée.

— je ne te tairais jamais ce que je sais et que tu ignores, mon cousin.

à lui ou mordred,
jamais tu ne leur cachais la moindre nouvelle s'emparant des couloirs du château.
jamais tu ne gardais pour toi les murmures des cadavres errants.
tu es un harcourt.
tu es de ce sang que tu chéris plus que tout.

— les morts sont bien bavards, cher artorias. certains entourent nos conseillers, et l'un d'eux a su retenir mon attention.

fait étrange, toi qui te désintéresse de toute la vie et toute la mort qui s'approchent et te frôlent. sombre est le regard qui se porte sur le souverain. la mine fatiguée, les poings pourtant serrés de cette colère qui t'habite toi aussi.
car si la maison harcourt donne sa confiance aux conseillers, toi tu te fies davantage à l'invisible, à ce qui est inconnu et intouchable pour les tiens.

ne t'encombres jamais de paroles mais garde un oeil sur chaque instant, chaque personne, chaque âme passant sous le carmin coulant de tes yeux.

— ces hommes n'ont que les mots, ne sont pas des guerriers. et si notre belle princesse a su les contraindre à nous servir, je ne crois pas qu'il faille s'attarder. sommes-nous de ceux qui attendent après les hommes pour nous dresser en conquérants ?

jamais la maison harcourt ne s'était laissée atteindre par la crainte.
c'est elle qui la faisait grandir dans l'esprit de chacun.

— nous sommes porteurs de notre propre aube, mon cousin, et tu es notre unique souverain. nous ne cherchons pas d'accords avec l'ennemi, ni les faibles qui se battent en palabres plutôt qu'avec des armes.

tu n'es pas guerrier uther ;
mais tu lèveras ton arme le premier pour faire gicler le sang,
ouvriras toi-même le chemin sur les carcasses pour offrir à ton roi,
un royaume digne de son rang.

(code) awona // avec @ARTORIAS HARCOURT

amant alterna camenæ

château harcourt ; après le conseil écarlate


d'aucun ne pouvait se mesurer à la puissance qu'incarnait le monarque de greygarde, inspirant la crainte par sa seule présence. et si tu ne doutais pas de la loyauté de chacun des sujets, te fallait-il encore t'assurer qu'il ne puisse plus y avoir de secret.
resserrer les liens sur les gorges de ceux qui s'installent à votre table.

regard se pose sur ton cousin, alors qu'il se dresse sur son siège.
pas même l'expression d'une surprise dans le fond des yeux,
habitué à sa singularité qui le rendait tant lui-même.
espièglerie presque enfantine se dégageait alors de lui.

une brève grimace - plus qu'un sourire - pare tes lèvres, montrant un semblant d'amusement face à son insouciance.
ne craignait pas les trahisons au coeur de son conseil, artorias.
savait chaque membre loyal,
et pourtant pourvu de secrets que tu comptais révéler.

— j'ai découvert l'existence passée du frère cadet de notre maître des armes. homme dont la vie est passée sous silence lorsqu'il s'est éteint.

souvenir vague du temps où l'homme était de ce monde,
ne gardes-tu plus que le spectre dans ta tête.

— c'est lui-même qui s'est confié, comprenant que j'avais conscience de sa présence. il s'est confié, et vois-tu mon cousin, cet homme était infecté.

te redresses sur ton siège, pour finir par te lever et venir t'appuyer contre le dossier.

— si nous l'avions su, il semble évident que nous aurions pu en profiter, mais voilà qu'il a disparu. sir highblade ignore sans aucun doute sa présence et c'est pour cela que je compte bien m'entretenir avec lui, si tu le permets. car si je ne doute pas de sa loyauté envers la maison harcourt, ni de son aversion pour nos ennemis, j'ose espérer qu'il ne sera pas un frein en ce qui concerne l'infection.

que chacun retrouve sa place.
et le monde tout à vos pieds.

(code) awona // avec @ARTORIAS HARCOURT